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© AFP/Lionel Bonaventure
Les joueurs du XV de France après leur victoire face à l'Ecosse, lors du Tournoi des six nations, le 16 mars 2013 au Stade de France
Le XV de France n'a d'autre choix que de garder foi en l'avenir en dépit d'un Tournoi des six nations complètement raté, car se profile en juin une tournée en Nouvelle-Zélande où chaque faille deviendra un gouffre insurmontable.
Dimanche, à l'heure de dresser le bilan de ces six semaines de compétition, il a tout de même fallu au manager Philippe Saint-André se creuser la tête pour trouver quelques motifs de réjouissance. Certes, l'exercice est peu aisé après avoir échoué à la dernière place du Tournoi - trois défaites, un nul et une victoire arrachée samedi contre l'Ecosse (23-16) - une situation inédite depuis 1999.
Un trait est toutefois spontanément revenu dans la bouche de tous les acteurs: l'état d'esprit.
"On sait qu'on ne peut pas chanter la Marseillaise après un tel résultat. Mais la satisfaction c'est que dans une période très difficile, où cela a été hyper compliqué, le groupe est resté ensemble, solidaire, le staff aussi", a souligné Saint-André.
Samedi dans les coursives du Stade de France, le centre Mathieu Bastareaud tirait dans le même sens. "On a passé six semaines à entendre les uns et les autres nous dire comment il faudrait jouer, qui il faut faire jouer... Ca a été compliqué mais on a mis le parapluie, on s'est resserré. On a trouvé un esprit de groupe qui fait plaisir."
Promis, une équipe est donc née dans l'adversité: encourageant en vue du Mondial-2015, objectif ultime de PSA et ses adjoints, Patrice Lagisquet et Yannick Bru .
L'encadrement n'a cessé de rabâcher ces dernières semaines qu'il fallait se placer dans une logique de "construction", du groupe comme du jeu, après le Mondial-2011. Et que dans cette perspective, toute expérience, positive comme négative, était bonne à prendre, et qu'après avoir exploré le versant ensoleillé lors des test-matches victorieux de l'automne, basculer dans l'ubac ne pouvait qu'être formateur.
Il faudra donc éprouver tout cela sur le terrain en juin en Nouvelle-Zélande, avec au menu trois test-matches contre les champions du monde All Blacks plus un match en semaine. Effrayant.
"Je ne vais pas vous dire qu'on est favoris", est d'abord convenu le capitaine Thierry Dusautoir dimanche. Ce sera la fin de saison, on ne sera pas au top de notre forme mais on ira avec notre force du moment, notre caractère, notre envie d'avancer. Il y aura quelque chose à faire là-bas."
Il faudra aux 35 joueurs que compte emmener PSA s'appuyer sur quelques fondations solides. La mêlée fermée, de loin la plus performante du Tournoi, la défense, qui a davantage été prise à défaut sur le manque de fraîcheur physique de l'équipe que sur son organisation.
Face à l'Ecosse, il y eut aussi quelques réminiscences de l'automne, notamment sur l'exploitation des ballons de récupération et la capacité à exploiter la largeur du terrain.
Ce Tournoi a également apporté quelques certitudes sur "les hommes", dixit PSA.
Ainsi, durant ces six semaines, le centre Wesley Fofana, le deuxième ligne Yoann Maestri et le N.8 Louis Picamoles ont notamment confirmé tout leur potentiel.
Peut-être aussi qu'encore une fois, la principale force du XV de France sera sa résilience, qui ne s'exprime jamais mieux que face aux meilleurs.
"La tournée en Nouvelle-Zélande, ça doit être la tournée de toute une vie", rappelait encore Saint-André dimanche, avec en tête la double victoire à laquelle il contribua activement en 1994.
"Si ça ne te fait pas rêver d'aller jouer en Nouvelle-Zélande pendant trois semaines, il faut changer de sport", a abondé Dusautoir, qui sait mieux que quiconque ce que représente une victoire, ou une défaite, au pays du Long nuage blanc.