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Au-delà des trois défaites face à l'Australie qui ternissent un bilan comptable 2013-2014 guère reluisant, le XV de France a encore été confronté à d'inquiétantes lacunes durant cette dernière tournée dans l'hémisphère sud avant le Mondial.
+ UN AVEU D'IMPUISSANCE
Surclassé physiquement, techniquement et tactiquement sur deux des trois test-matches contre l'Australie (50-23 à Brisbane, 39-13 à Sydney), le XV de France a pu mesurer l'écart qui le sépare des meilleures nations mondiales. "Aujourd'hui on est 7e (au classement IRB) et par rapport à nos résultats, on est à notre place", convient le manager Philippe Saint-André.
Déjà battue trois fois en Nouvelle-Zélande en 2013, cette équipe doit se rendre à l'évidence: elle n'a pas les moyens pour s'imposer face à ces nations-là, surtout à cette période de l'année qui voit les Français arriver sur les rotules après 11 mois de compétitions.
Incapable de lancer correctement son jeu, miné par ses lacunes techniques notamment en attaque, systématiquement débordé dans l'intensité, il n'est resté au XV de France que l'énergie du désespoir et le désir de préserver son honneur pour ramener une très courte défaite de Melbourne (6-0). Mais samedi à Sydney, il n'y avait plus rien dans le réservoir français et les joueurs sont apparus complètement désemparés à l'issue de la rencontre. "Le groupe reste quand même d'une solidarité incroyable parce qu'avec les déboires qu'on a eus, ça aurait pu exploser", salue Saint-André.
+ LE POIDS DU SYSTEME
Dimanche devant la presse, Philippe Saint-André s'est longuement étendu sur les affres du système français. Avec un Top 14 puissant économiquement, exigeant pour ses joueurs et qui fait la part belle aux étrangers, sans compter une formation initiale de plus en plus inadaptée, le XV de France se retrouve en situation délicate. Les meilleurs arrivent en effet exténués en équipe de France, tandis que "le vivier se raréfie" pour la relève. Dans ces conditions, difficile d'être performant.
"On subit ce fonctionnement, peste le manager. Il n'y a qu'en France que le championnat est plus important que le reste." "Ce qui m'inquiète c'est qu'on a de plus en plus de blessés graves, poursuit-il. Si on ne s'aperçoit pas que les joueurs de très haut niveau ne doivent pas faire plus de 28-30 matches dans l'année, on aura toujours des difficultés."
Si ce système handicape effectivement le XV de France par rapport à ses concurrents, il offre aussi un confortable repli. Les "mea culpa" sont rares quand les questions portent sur la pertinence de certains choix tactiques - comme la mise en place de la défense inversée sur le premier test - ou de gestion de la préparation. A peine PSA convient-il que "sur cette tournée, on s'est dit qu'on aurait pu prendre deux-trois joueurs différents, qui étaient en forme en fin de saison." Pire, ce discours pourrait avoir un effet pervers. Comment peut-on râbacher d'un côté que l'on n'a pas les armes nécessaires pour rivaliser et de l'autre motiver des troupes ?
+ 11 MATCHES POUR QUOI FAIRE ?
Comme souvent dans l'histoire du rugby français, la lumière pourrait venir de la Coupe du Monde et ses deux mois de préparation qui changent tout. D'ici là, il reste 11 matches. Mais la France est-elle en mesure de les gagner dans les conditions actuelles ?
Oui, répond PSA, en misant sur les tests automnaux face aux Fidji, Australie et Argentine. "Au mois de novembre, avec beaucoup plus de préparation et de fraîcheur, on sera capable de +matcher+ les Australiens et de les dominer comme en 2012" (33-6), assure-t-il.
L'encadrement veut aussi aviver la compétition entre les joueurs pour créer de l'émulation. "La concurrence à chaque poste va leur donner plus de motivation, va les amener à faire plus de travail, espère le manager. On a un groupe de 38-40 joueurs. On en mettra peut-être quelques-uns supplémentaires. On est à 11 matches de la Coupe du Monde 2015 et toutes les secondes vont compter."
Il faudra d'abord rapidement trancher sur le cas de Rory Kockott, le demi de mêlée sud-africain de Castres qui sera éligible pour le XV de France à partir du 1er juillet. "Mon rôle c'est de sélectionner les meilleurs joueurs sélectionnables à leur poste", élude PSA, en renvoyant au prochain regroupement de l'équipe, lors d'un stage de trois jours en septembre. En attendant, il faudra digérer un exercice 2013-2014 encore décevant, avec quatre victoires pour sept défaites.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |