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Le manager du XV de France Philippe Saint-André est revenu dimanche dans un entretien à l'AFP sur l'éviction de certains cadres en vue du stage de fin septembre, rappelant que "la sélection ne se faisait pas sur le CV."
QUESTION: Comme promis, vous avez réservé quelques surprises dans votre liste, pourquoi ?
REPONSE: "On est sur un stage de trois jours, on avait envie de relancer des joueurs, de voir des nouvelles têtes, d'évaluer d'autres joueurs, à un an de la Coupe du Monde. C'était le moment opportun. On veut mettre de la concurrence avec des jeunes à gros potentiel comme Teddy Thomas et Charles Ollivon, des demis de mêlée qui depuis deux ans démontrent qu'ils font partie des meilleurs comme Rory Kockott et Sébastien Tillous-Bordes, et d'autres qui reviennent en forme comme François Trinh-Duc, Benjamin Fall . On veut aussi voir comment Sofiane Guitoune est revenu après sa grave blessure."
Q: Cela exclut-il les non-convoqués des tests de novembre ou est-ce juste une revue d'effectif ?
R: "Tout est possible. Après, quand il s'agit du XV de France, il vaut mieux être dans le groupe au départ. On va suivre de près les performances de chacun avec le comité de suivi. On a besoin de résultats, la sélection ne se fait pas sur le CV et la carte de visite mais sur la forme du moment. J'ai dit aux joueurs que pour certains, leurs performances en Australie m'ont déçu. On peut être talentueux mais à haut niveau, il faut être compétiteur. Il ne faut rien lâcher. Certains, arrivés troisième choix, doivent essayer davantage de concurrencer le N.2 ou le N.1 aux entraînements, sur le terrain, dans l'attitude. Sur le troisième test-match en Australie (défaite 39-13), on a lâché trop vite individuellement. C'était peut-être le dernier match de la saison, mais je m'en fous ! Tu représentes l'équipe de France. Quand le rugby c'est ta vie, ta passion, ton métier, tu n'as pas le droit..."
Q: Comment les demis de mêlée Morgan Parra et Maxime Machenaud doivent-ils interpréter leur absence ?
R: "C'est une façon de leur dire qu'à leur poste il y a aussi d'autres joueurs. Ils étaient présents à tous les stages. Kockott et Tillous-Bordes méritent leur chance, d'autant que les résultats sont loin d'être positifs."
Q: Si son talent est évident, il existe des doutes sur la capacité de Rory Kockott de s'intégrer dans un groupe...
R: "On va voir justement. C'est pour ça que ce stage de trois jours va être important. On va regarder comment il évolue dans ce groupe, sur et en-dehors du terrain. Mais le primordial est la capacité des joueurs à être bons sur le terrain et des vrais compétiteurs. On verra si on continue l'aventure avec lui après ces trois jours."
Q: A un an du Mondial, ressentez-vous une forme d'urgence ?
R: "Sincèrement, la Coupe du Monde, ce sera différent, on aura énormément de temps. Les non-finalistes auront entre six et sept semaines de préparation plus trois matchs amicaux et trois mois de vécu ensemble pour arriver en forme optimale. Les finalistes auront quatre semaines de grosse préparation avant le premier match amical à Twickenham. On aura une uniformité au niveau physique, rugbystique. On pourra aussi travailler au niveau de l'état d'esprit. Je suis intimement confiant qu'à la Coupe du Monde on sera très pénible à jouer."
Q: Cela ne vous inquiète tout de même pas de ne pas avoir d'ossature à un an du Mondial ?
R: "Une équipe-type, les All Blacks peuvent le faire: ils ont 25 matchs dans l'année, dont 14 en équipe nationale. Tu sais qu'ils ont deux N.10, deux N.9. On a essayé de le faire, nous, mais avec notre compétition, le niveau de performance de nos joueurs, les blessures, les méformes, les joueurs qui sont en concurrence dans leur club avec d'autres de classe mondiale... La configuration du rugby professionnel français actuellement ne permet pas cela. Mais je comprends aussi les clubs. Perpignan descend pour un point l'an passé. Il y a des paramètres tellement antagonistes entre le Top 14 et l'équipe de France... On sait donc qu'il faut arriver avec un groupe de 40-45 joueurs de très haut niveau à la Coupe du Monde ."
Q: Pensez-vous que certains de vos cadres se sont installés dans le confort ?
R: "Peut-être. Le joueur de haut niveau doit prendre des responsabilités sur le terrain. (il souffle) Pendant deux ans, on a vraiment fait confiance à un groupe et à des jeunes joueurs. Ils ont pris de la bouteille maintenant. On a un groupe qui vit bien, tout le monde s'entend bien, mais on est tous jugés sur les résultats et ils sont déficients. J'attends de certains qu'ils soient plus compétiteurs car on pratique un sport d'affamés."
Q: Doit-on s'attendre à voir le jeu du XV de France évoluer ?
R: "J'ai d'abord envie de voir des mecs qui ne lâchent rien, qui gagnent leurs duels, qui sont capables de marquer un mec sur un plaquage. Jouer avec l'équipe de France, ce n'est pas un match supplémentaire dans une longue saison, c'est un événement. C'est quelque chose de grand dans leur vie. Il faut avoir la fierté du maillot. Si tu as ça, le reste arrive. J'ai envie qu'on se concentre d'abord sur le b.a.-ba du rugby en ayant des mecs enthousiastes, qui n'ont pas l'impression de jouer avec le frein à main, qu'ils soient capables de se faire des passes, d'avancer, de bien jouer un surnombre. Juste la base, déjà."
Propos recueillis par Nicolas KIENAST et Jérémy MAROT
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |