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© AFP/Franck Fife
L'équipe de France de rugby à l'entraînement à Dublin, le 8 mars 2013
Soigner une confiance en berne, sauver l'honneur et retrouver quelques certitudes dans le jeu seront les modestes objectifs du XV de France en Irlande samedi (18h00), dans un Tournoi des six nations où il a abandonné toute prétention après trois défaites en trois matches.
Atterrissage brutal et pesante chape de nuages: l'arrivée du XV de France à Dublin vendredi matin a paru une étrange mise en abyme de la spirale dans laquelle l'équipe est plongée depuis cinq semaines.
Défait sucessivement en Italie (23-18), contre le pays de Galles (16-6), puis en Angleterre (23-13), le XV de France a touché le fond aussi vite qu'il avait atteint l'empyrée, après les trois victoires de novembre (Australie, Argentine, Samoa).
© AFP/Franck Fife
L'ailier du XV de France Vincent Clerc
s'entraîne à Dublin, 8 mars 2013
Les ingrédients n'ont pourtant pas changé - mêmes joueurs, même encadrement - si ce n'est que le plus volatil a fini par s'évaporer: la confiance. Perclue de doutes, l'équipe de France voit désormais une première Cuillère de bois depuis 1957 lui tendre les bras.
A plus long terme, difficile de ne pas dessiner une moue dubitative à l'évocation de la périlleuse tournée de juin en Nouvelle-Zélande, puis des test-matches de novembre avec la venue des mêmes All Blacks et de l'Afrique du Sud: pourra-t-on vraiment espérer relancer la machine face à de tels adversaires ?
Il y a donc péril en la demeure pour ne pas obérer l'avenir et deux cartouches seulement dans le barillet: face à l'Irlande samedi puis contre l'Ecosse le 16 mars au Stade de France.
Mieux vaut viser juste dès samedi à Lansdowne Road, quitte à "gagner même 3-0", dixit le manager Philippe Saint-André, prêt à signer "tout de suite" pour regoûter au succès.
"Forcer le destin"
© AFP/Franck Fife
Le demi de mêlée Morgan Parra
derrière ses coéquipiers, le 8 mars 2013 à Dublin
Apparu marqué au lendemain du revers à Twickenham, Saint-André tâtonne encore pour retrouver la formule gagnante, même s'il a vu une progression certaine dans le jeu. Après avoir remanié la moitié de son XV de départ pour l'Angleterre, il a modifié encore trois éléments: l'ouvreur et buteur Frédéric Michalak fait son retour à la charnière, associé pour la deuxième fois de leur carrière à Morgan Parra ; au centre, Florian Fritz relègue Mathieu Bastareaud sur le banc; Maxime Médard, un an après avoir quitté les Bleus sur une grave blessure à un genou, prend place à l'aile.
Leur incombera la tâche de "forcer le destin" pour "réapprendre à gagner des matches", selon PSA, qui n'a cessé de déplorer le manque de réalisme de ses hommes. Surtout, il sera crucial de ne pas "perdre le fil", comme cela a été le cas lors des précédents matches.
Instiller le doute à l'adversaire sera une des clés du match car l'équipe d'Irlande a également quelques fantômes prêts à surgir, alors qu'elle n'a gagné aucune de ses cinq dernières confrontations face à la France.
Le XV du Trèfle a entamé le Tournoi pied au plancher avec une victoire (30-22) face au pays de Galles. Mais derrière le score se cachent en réalité 45 premières minutes de grande qualité puis un affaissement dont il ne s'est jamais vraiment remis.
Malgré des trésors de courage, les hommes de Declan Kidney - annoncé sur la sellette - n'ont pu empêcher la victoire de l'Angleterre à Dublin (12-6) la semaine suivante. Au-delà de la défaite, la cohorte de blessures, notamment celle de l'ouvreur Jonathan Sexton , a été le plus préjudiciable à l'équipe, maîtresse du ballon mais encore battue en Ecosse (12-8) le 24 février.
C'est aussi un sursaut d'orgueil qui est attendu par les 51.000 spectateurs de Lansdowne Road. Car comment imaginer que le centre Brian O'Driscoll (34 ans, 123 sél) ne quitte tête basse la pelouse, pour ses adieux à Dublin vêtu d'un maillot vert qu'il a su tant faire luire ?