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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Les joueurs de Toulon après la victoire en demi-finale du Top 14 contre Toulouse le 24 mai 2013 à Nantes
A peine sacré champion d'Europe, Toulon a entretenu son espoir de doublé avec le Top 14 en étranglant Toulouse (24-9), vendredi en demi-finale à Nantes, grâce une nouvelle fois à son exceptionnelle densité physique.
Pour la deuxième année consécutive, Toulon se rendra au Stade de France, le 1er juin, pour espérer y lever le Bouclier de Brennus qui le fuit depuis 1992. Peut-être y aura-t-il même une revanche de la finale de Coupe d'Europe contre Clermont, à condition que l'ASM se sorte du piège tendu samedi (16h30) par Castres, dans l'autre demi-finale.
L'occasion est en tous cas rêvée pour un doublé que seul Toulouse a réussi, en 1996, alors que la Coupe d'Europe était amputée des clubs anglais. Et pour rapporter sur la côte varoise un quatrième titre de champion de France (1931, 1987, 1992) récompensant les efforts financiers du président Mourad Boudjellal, repreneur d'un club moribond en 2006.
De son côté, le Stade toulousain, double champion de France en titre, peut tirer un bilan mitigé de sa saison. Distancés dans les résultats et le jeu par Clermont et Toulon tout au long de l'année, éliminés dès la phase de poules en Coupe d'Europe, les hommes de Guy Novès terminent pour la première fois depuis 2009 sans aucun titre.
Leur probant succès en barrages face au Racing-Métro il y a deux semaines (33-19), qui les avait envoyés disputer leur vingtième demi-finale d'affilée, avait fait naître quelques espoirs. Un sentiment renforcé par ces deux semaines passées à huis clos à préparer minutieusement l'affrontement face à un Toulon que l'on pensait éprouvé par sa finale européenne.
Las! La machine à concasser toulonnaise s'est mise impitoyablement en marche, sans faiblir. Une performance exceptionnelle six jours après avoir étouffé Clermont en finale de Coupe d'Europe (16-15), déjà au terme d'un match d'une formidable intensité.
Les Toulousains ont certes tenté de relever le défi physique, que l'on pensait largement à leur portée dans le sillage des leaders de combat du pack, William Servat , Yoann Maestri, Thierry Dusautoir ou encore Louis Picamoles .
Défi physique
En imposant de longues séquences de jeu entre la 30e et la 40 minute, les hommes de Guy Novès ont poussé leurs adversaires dans leurs retranchements, mais sans jamais parvenir au point de rupture.
On crut aussi un temps à un remake de la finale de l'an passé, alors remportée par Toulouse (18-12) grâce à sa suprématie en mêlée fermée qui avait apporté de précieuses pénalités.
© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le Toulonais Danie Rossouw
(à gauche célèbre la victoire de Toulon contre Toulouse en demi-finale du Top 14 le 24 mai 2013 à Nantes
Mais les Toulonnais, portés par Bakkies Botha ou Danie Rossouw , ont livré une solide prestation défensive pour endiguer les assauts toulousains, tout en affichant un fort réalisme. Ils se sont ainsi détachés à une demi-heure de la fin, grâce à un drop (64) et une pénalité de Jonny Wilkinson (70), puis un essai de Delon Armitage (72). L'arrière répondait avec style aux huées qui l'ont accompagné tout le match, pour avoir "chambré" l'ouvreur Clermontois Brock James samedi dernier en inscrivant un autre essai de la victoire.
Au final, les Toulousains peuvent se mordre les doigts de n'avoir jamais su concrétiser leurs temps forts, systématiquement gâchés par des fautes techniques, à l'image de l'en-avant de Jean Bouilhou sur un essai refusé de Yannick Jauzion (26e).
Ils étaient ainsi menés à la pause (8-6), après avoir encaissé un essai dès l'entame, sur un renversement d'attaque du demi de mêlée Frédéric Michalak qui alertait sur l'aile le 3e ligne Danie Rossouw , bien isolé (2).
Seul Luke McAlister alimentait le score, au pied, côté toulousain, récompensant les efforts du pack en mêlée (6, 30, 43). Insuffisant toutefois pour pouvoir rivaliser car, comme ce fut souvent le cas cette saison, les lignes arrières parurent parfois bien désemparées ballon en main, en dépit d'intention notables de relance insufflées par Poitrenaud ou Huget.
Guy Novès devra mettra à profit l'été pour trouver une solution à ces problèmes chroniques. Car après deux années de domination sur le rugby hexagonal, le Stade toulousain est entré dans l'ombre de ses rivaux, Clermont et Toulon.