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Vainqueur vendredi en demi-finale de Top 14 face au Racing-Métro, Toulon s'est comme l'an passé ouvert la porte d'un incroyable doublé national - continental avec cette fois l'intention de ne rien laisser filer grâce à son vécu.
Il y avait dans les coursives du stade Pierre-Mauroy de Lille la sensation du devoir accompli, sans plus, chez les Toulonnais, après le succès minimaliste face au Racing (16-6).
"On a franchi une étape supplémentaire", souligne simplement l'entraîneur des avants Jacques Delmas. "Mais ce n'était pas notre objectif, notre objectif c'est d'aller plus loin. On n'est pas arrivé au bout."
Au bout, c'est la sortie d'un tunnel de deux semaines dans lequel les Rouge et Noir se sont engouffrés. Au menu, une finale de Coupe d'Europe samedi prochain au Millennium stadium de Cardiff contre les Saracens, puis une finale de Top 14 le 31 mai face à Montpellier ou Castres.
"En deux week-ends, on peut changer l'histoire du club, écrire un truc énorme", s'enthousiasme le président Mourad Boudjellal. "On est qualifié pour les deux finales des championnats les plus durs au monde. Ce qu'on a fait, c'est immense, mais on n'a pas encore gravi la montagne."
"Pour l'instant on n'a rien gagné", abonde le talonneur Jean-Charles Orioli. "La saison est réussie mais pas aboutie."
Ce sera en effet un peu à quitte ou double durant la prochaine quinzaine pour les Varois qui pourraient tout aussi bien perdre leur couronne européenne conquise l'an passé et échouer une troisième fois de suite en finale de Top 14, alors que la Rade attend frénétiquement un premier Bouclier de Brennus depuis 1992.
"Tout le monde parle de gagner deux finales. On va d'abord essayer d'en gagner une et plus si affinité, on verra", tempère ainsi Jacques Delmas. "Restons humbles. On a vu la difficulté qu'on a eue aujourd'hui."
- La force de l'expérience -
Le RCT n'a en effet pas franchement étincelé vendredi soir face au Racing. Mais il a usé d'une arme dont peu d'équipes peuvent se prévaloir: l'expérience des matches-couperets, avec la bagatelle de six finales atteintes sur ces trois dernières années. Sans s'affoler, au métier, les Rouge et Noir ont peu à peu cadenassé la partie en seconde période et leur victoire est apparue inéluctable.
"On a la chance de jouer régulièrement les matches de très haut niveau et de phase finale et ça permet d'avoir une expérience collective de ces fins de match assez tendues", note Jean-Charles Orioli. "Ca nous a permis de rester serein."
Et c'est encore cette expérience qui pourrait aider les Toulonnais à négocier parfaitement l'enchaînement, éreintant physiquement comme mentalement. De retour sur la Rade ce samedi midi, ils partiront pour Cardiff jeudi et ne reviendront qu'une fois les deux finales disputées, afin de s'épargner de longs déplacements et d'échapper un peu à l'énorme ferveur populaire.
L'accent sera mis d'abord sur la récupération, grâce notamment à l'apport pour la dernière ligne droite de Paul Stridgeon, ancien préparateur physique des Lions britanniques et irlandais et du XV de la Rose.
Immédiatement après le coup de sifflet final vendredi, les Varois ont effectué une séance de cryothérapie grâce à du matériel spécialement acheminé pour l'occasion. "Le camion sera aussi au pays de Galles et on en fera tous les jours de la semaine", précise Mourad Boudjellal.
Le président mise aussi sur l'insatiable appétit de titre de ses troupes pour tout rafler cette fois. "La motivation, elle se construit sur la haine de la défaite de l'année dernière" face à Castres (19-14) en finale du Top 14, assure-t-il.
"Alors samedi on rentrera sur la pelouse pour gagner, et même si on perd, on rentrera le samedi suivant sur la pelouse du Stade de France pour gagner", poursuit-il, ému. "Je ne fais pas de différences entre mes rêves et mes ambitions. Mais en ce moment, mes ambitions ont tendance à dépasser mes rêves."
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |