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Toulon, maître depuis deux ans du continent, a mis de l'ordre dans ses frontières en s'adjugeant enfin le Bouclier de Brennus aux dépens de Castres, tenant du titre (18-10), samedi au Stade de France.
Quel exploit ! En remportant le Top 14 une semaine après avoir conservé son titre de champion d'Europe face aux Saracens à Cardiff (23-6), le Rugby club toulonnais réussit un doublé inédit et que beaucoup pensaient impossible.
Certes, Toulouse avait réuni les deux couronnes en 1996, mais les puristes objecteront que les clubs anglais n'étaient alors pas présents et que les deux finales étaient séparées de cinq mois.
C'est justement cet incroyable enchaînement, aussi éprouvant pour les nerfs que les organismes, qui donne tout son sel à la performance des Rouge et Noir, dont la soif de victoires semble inextinguible.
Il faut aussi mesurer chez les "Galactiques" toulonnais cette haine tenace de la défaite qui constitue leur moteur, après avoir buté deux fois de suite d'un rien en finale du Top 14, en 2012 contre Toulouse (18-12) et en 2013, en panne d'essence, face à Castres (19-14).
Voilà donc le Bouclier revenu sur la Rade 22 ans après sa dernière visite, donnant corps à l'un des rêves les plus fous du fantasque président toulonnais Mourad Boudjellal. Inutile de tenter de se figurer la ferveur qui s'emparera dimanche de Toulon, quand Jonny Wilkinson et ses partenaires reviendront présenter deux trophées après dix jours de campagne loin du Var.
Pour l'ouvreur et capitaine anglais, légende vivante du jeu dont le talent n'a d'égal que l'humilité, c'est une fin en apothéose à 35 ans. Lui qui aura quasiment tout gagné -dont un titre de champion du monde en 2003- aura été un des grands artisans de la conquête du Bouclier en inscrivant 15 des 18 points de son équipe au pied dont un drop plein d'assurance qui permit à son équipe de virer en tête avant la pause.
- Castres a manqué de précision -
Car Castres s'accrocha longtemps à son Bouclier dans l'espoir de retrouver tout à fait les accents d'un passé glorieux (1949, 1950). Mais, contrairement à l'an passé, il manqua au CO un brin de précision dans tous les secteurs et des acteurs tout à fait sublimés par l'événement, à l'image de la charnière Kockott-Tales plutôt quelconque samedi soir.
Peut-on toutefois parler d'une désillusion pour ce CO sans véritable vedette qui n'a pas fini d'accomplir des miracles avec le neuvième budget du Top 14 ? Avec un nouvel attelage d'entraîneurs (Milhas, Darricarrère, Rolland à la place de Labit et Travers) aux commandes, les Castrais semblaient certes avoir retrouvé la baguette magique, écartant Clermont en barrage à Marcel-Michelin (22-16) puis Montpellier en demies (22-19) à Lille sur le chemin de la finale.
Face à la broyeuse toulonnaise, cela ne suffit cependant pas et bien qu'à portée au score durant une bonne partie de la seconde période, jamais le CO ne parvint à reprendre pied.
Ils tentèrent pourtant d'emballer une finale brouillonne et entachée d'approximations en inscrivant un magnifique essai par l'ailier Max Evans dès la 11e minute. A l'origine, une relance de Brice Dulin sur ses 22 m, relayée par Antonie Claassen et bonifiée par Evans au terme d'un slalom de 50 m et un coup de pied de recentrage qu'il aplatit lui-même.
Mais, mis sous pression en mêlée fermée ou pris à la faute dans les rucks, le CO concédait aussi des pénalités que Jonny Wilkinson transformait en bénéfice comptable.
A 12-10 à la pause, le RCT possédait donc un petit avantage qu'il serra bien fort dans sa paume lors d'une seconde période assez terne et qui se résuma à des longues séquences stériles de part et d'autre.
Une nouvelle pénalité de Wilkinson (53) puis un missile longue distance de l'arrière Delon Armitage (73) scellaient le sort de la partie, laissant flotter un sentiment d'inexorable, à l'image de ce qu'a produit ces dernières semaines l'impitoyable machine toulonnaise.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |