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© AFP/Franck Fife
Le président du Stade Français, Thomas Savare, le 16 novembre 2012 à Paris
Le président du Stade Français Thomas Savare juge "décevante" la saison du club parisien, qui devrait manquer pour la quatrième saison d'affilée la phase finale du Top 14, et espère la retrouver l'an prochain avec un recrutement "plus ambitieux", dans un entretien à l'AFP.
QUESTION: Le Stade Français est 9e. Espérez-vous encore une qualification pour la phase finale?
REPONSE: "Je crois qu'on a fait une croix sur la 6e place, même sur la 7e pour être franc (qualificative pour la Coupe d'Europe en cas de victoire française cette année, ndlr). Ce serait hautement miraculeux si l'on arrivait à accrocher la 7e place. En revanche, il reste des choses à jouer. Des beaux matches, comme Toulouse dimanche, Toulon la semaine d'après, et on va aussi recevoir le Racing, ce qui n'est jamais un match comme un autre. Et puis il reste le Challenge européen. On a un tirage qui n'est pas facile, avec trois déplacements si l'on va jusqu'au bout".
Q: Comment qualifieriez-vous cette saison?
R: "Décevante. Même si je trouve que l'équipe a progressé par rapport à l'année dernière en termes d'état d'esprit. On a eu beaucoup de blessés derrière, jusqu'à huit ou neuf en même temps. Pendant deux mois, on a un peu marché sur une patte mais ça fait partie de la compétition. C'est décevant car je pense qu'on a l'effectif pour être dans les six, contrairement à ce qu'on peut lire dans les journaux".
Q: Le rendement de l'équipe par rapport à ce que vous avez investi est-il suffisant?
R: "On aurait pu avoir mieux. Par rapport à la masse salariale qu'on a aujourd'hui, le rendement n'est pas extraordinaire. Après, on a fait un recrutement qui, sans être extrêmement ambitieux, a renforcé l'équipe tout en étant dans une masse salariale raisonnable".
Q: Comment sera le recrutement l'année prochaine?
R: "Plus ambitieux".
Q: Et quelles seront vos prétentions sportives?
R: "On ne va pas se fixer d'autres ambitions. Ca fait deux ans qu'on rate les barrages, ce n'est pas le moment d'augmenter les ambitions. Je crois qu'il est clair que le Top 14 est encore en train de se renforcer. Il y a un certain nombre de clubs qui mettent des moyens supplémentaires: le Racing, Montpellier, Toulouse, Toulon, Clermont..."
Q: On lit dans la presse que le Stade Français accusera un déficit de 6 millions d'euros pour l'exercice en cours...
R: "Je ne sais pas d'où on a tiré ces informations. Les informations sont communiquées à la DNACG (Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion, chargée du contrôle financier des clubs, ndlr) sous le sceau de la confidentialité. Je ne veux pas commenter ce chiffre, mais le Stade Français est en déficit".
Q: Allez-vous continuer indéfiniment à mettre la main à la poche?
R: "Pas au rythme de ces deux dernières années. Ça ne me semble pas envisageable. Après, j'ai dit dès le début que c'était un investissement-passion. Si ça reste raisonnable, sur une année, un petit peu moins, ça restera possible".
Q: Vous comptez beaucoup sur le nouveau stade Jean-Bouin?
R: "Oui, évidemment. C'est la maison du Stade Français. C'est là où le club a son âme, c'est la maison des supporteurs, des partenaires. C'est son outil de travail. C'est essentiel pour le développement du club. Je pense que le Stade Français va retrouver une partie de son public et en développer une autre, dans une enceinte qui va lui permettre d'accueillir jusqu'à 20.000 personnes".
Q: Le vide des tribunes à Charléty était-il dur à vivre?
R: "Bien sûr, pour les joueurs, les supporteurs, les dirigeants. C'est dur pour le comptable. Maintenant, on a quand même eu un stade pendant trois ans. Et le club n'est pas mort, il n'est pas passé loin mais il n'est pas mort".
Propos recueillis par Jérémy MAROT