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© AFP/Remy Gabalda
Le 3e ligne de Montpellier Alexandre Bias lors du match de barrage du Top 14 contre Castres le 11 mai 2013
Montpellier a manqué de donner du relief à sa saison en s'inclinant pour la deuxième année consécutive au stade des barrages de Top 14, samedi à Castres, marquant ainsi le plafonnement d'une équipe encore friable mentalement.
A l'issue de la défaite à Pierre-Antoine (25-12) samedi, difficile aux Héraultais de trouver des mots et pistes d'explication au revers quasiment identique dans son scénario à celui de l'an dernier, face au même adversaire.
"A chaud, je suis déçu", répétait comme une antienne l'entraîneur Fabien Galthié, un peu sonné et refusant d'approfondir, de peur que "la déception empêche une analyse rationnelle et objective de la chose".
"Mais bon, à force de connaître un peu ce jeu on a quelques idées", glissait-il encore, dans une mimique dépitée.
Ainsi, même s'il n'en soufflera mot, la faillite psychologique de ses troupes n'a pu échapper au technicien, d'ordinaire plus prolixe dans ses compte-rendu.
Il suffisait d'écouter son capitaine Fulgence Ouedraogo : "On a commis des fautes impardonnables à ce niveau-là", déplorant de ne pas avoir su "être un petit peu plus patient, un peu plus intelligent dans notre jeu, de savoir mieux absorber la pression. On ne sait pas encore le faire."
Sanctionné 17 fois, dont 9 en première période, le MHR s'est trouvé totalement privé de munitions. Dès lors, l'issue ne faisait plus de doute pour une équipe de Castres qui n'a pas eu à forcer son talent.
La marge de progression dans la façon d'aborder ces grands rendez-vous est encore immense pour les Héraultais, cinquièmes à l'issue de la saison régulière. Si en 2011 l'équipe avait réussi l'exploit d'atteindre la finale du Top 14, vêtue du confortable costume d'outsider tout au long de la saison, elle peine à franchir un nouveau palier maintenant qu'elle est installée parmi les grands.
Preuve en est de sa friabilité dans les matches-couperets, le MHR a perdu quatre de ses cinq "quarts" de finale en trois saisons: deux barrages de Top 14, un quart de Coupe d'Europe cette saison, un de Challenge européen en 2011.
"Notre équipe est jeune au très haut niveau, il a fallu à d'autres équipes beaucoup de temps pour s'installer dans ces phases-là, tempérait Ouedraogo. J'espère que l'on va apprendre beaucoup de ces matches-là pour apprendre mentalement à mieux gérer ces situations."
En ce sens, le recrutement de la saison prochaine devrait apporter un surcroit d'expérience, avec la venue notamment d'internationaux comme le pilier droit Nicolas Mas (32 ans, 60 sél), le 2e ligne écossais Jim Hamilton (30 ans, 46 sél) et australien Sitaleki Timani (26 ans, 10 sél), les centres/ailiers néo-zélandais René Ranger (26 ans, 3 sél) et Anthony Tuitavake (31 ans, 6 sél).
A ces renforts de poids s'ajouteront des espoirs français comme les Grenoblois Lucas Dupont et Jonathan Pélissié ou d'autres qui chercheront à se relancer, à l'instar de l'arrière clermontois Anthony Floch.
Avec de nombreux départs en perspective, l'objectif sera pour l'équipe de garder sa force collective qui sublime ses individualités, une alchimie que Galthié avait su créer. Mais aussi de conserver, cette fois, la maîtrise du jeu dans les moments-clés, la nouvelle frontière du MHR s'il veut s'imposer durablement parmi les grands.