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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le trois-quarts toulousain Yann David (c) à la lutte avec les Toulonnais Frédéric Michalak (d) et Jean-Charles Orioli (g) lors de la demi-finale de Top 14, le 24 mai 2013 à Nantes
Malgré des résultats en recul, des balbutiements dans le jeu et la perte du statut de champion de France, le Stade toulousain refusait obstinément de parler de déclin à l'issue de son élimination en demi-finale de Top 14 face à Toulon.
Quoi qu'en disent les hommes de Guy Novès, champions d'Europe en 2010, champions de France en 2011 et 2012, les faits sont têtus: la saison 2012-2013 restera vierge de titre, une première depuis 2008-2009.
"C'est sûr que c'est une déception pour l'ensemble de l'équipe, convenait le capitaine Thierry Dusautoir au sortir de la défaite contre le RCT (24-9). Après, le passage de témoin, je l'entends chaque année. C'est plus un souhait de certaines personnes qu'une réalité."
En Coupe d'Europe comme en championnat, le Stade toulousain est cependant entré dans l'ombre de Clermont et Toulon.
Sur la scène continentale, le Stade toulousain et ses quatre étoiles (1996, 2003, 2005, 2010) a pris la porte dès la phase de poules, une situation inédite depuis 2006-2007.
Concentré uniquement sur le Top 14 dès la mi-janvier, Toulouse n'a jamais réussi à combler son retard. Troisième de la saison régulière, le Stade a été contraint de passer par un périlleux match de barrages face au Racing-Métro (33-19).
Certes le club, premier budget du Top 14 avec 34 millions d'euros en 2012-2013, a atteint sa 20e demi-finale d'affilée en championnat. "Mais quand on est Toulousain, on prétend à mieux", admettait l'ailier Maxime Médard.
"Beaucoup de clubs aimeraient rater une saison comme la nôtre, tempérait Dusautoir. On a suffisamment de recul au niveau des joueurs et du staff pour tirer les leçons de cette saison (...) qui n'a pas été aussi décevante que l'on peut entendre."
© AFP/Jean-Sebastien Evrard
L'entraîneur du Stade toulousain Guy Novès lors de la demi-finale de Top 14 contre Toulon, le 24 mai 2013, à Nantes
De son côté, Guy Novès préférait souligner que le Stade toulousain serait "encore européen la saison prochaine". Un moindre mal.
Le manageur devra cependant vite s'atteler aux réglages en vue de la saison prochaine. Car, corollaire des résultats, la qualité de jeu du Stade toulousain n'a pas été à la hauteur des saisons précédentes.
Le volume de déchet dans le jeu courant a été un lourd handicap, à l'image du nombre impressionnant d'en-avant commis vendredi. Mais cela fut aussi le cas en Coupe d'Europe, comme lors du match décisif à Leicester (5-9 mi-janvier), avec 17 points abandonnés en route au pied.
Après avoir habitué les observateurs à un jeu léché, le Stade toulousain a bafouillé son rugby, s'en remettant trop souvent à son ouvreur Luke McAlister . Certes peu épargnées par les blessures, les lignes arrières ont souvent manqué d'inspiration, en dépit de quelques éclairs de Médard, Yoann Huget ou Vincent Clerc .
Dans les situations difficiles, Toulouse a pu s'appuyer sur un jeu plus restrictif, fondé sur la puissance de son paquet d'avants et la férocité des leaders de combats comme Louis Picamoles , Dusautoir, Yoann Maestri ou William Servat .
Mais même en mêlée fermée -un secteur qui avait apporté le titre face à Toulon (18-12) l'an passé- les Toulousains ont fini par plier vendredi, sous le feu d'un huit toulonnais euphorique. "Je ne m'attendais pas à ce qu'on soit dominé comme on l'a été, notamment en mêlée", a reconnu Novès.
Reste à connaître les conséquences directes pour le club de cette saison en demi-teinte.
Le Stade toulousain paraît avoir des difficultés à attirer dans ses filets un talonneur de haut niveau pour remplacer Servat, supposé entraîneur et non plus joueur. Le problème est identique au poste crucial de demi de mêlée et de façon générale le recrutement annoncé est en-deçà de celui de certains concurrents.
Il faudra aussi au président René Bouscatel évaluer l'impact sur les recettes de cet exercice décevant, alors que le stade Ernest-Wallon a peiné à faire le plein cette saison.