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Le directeur sportif du Stade Français, Richard Pool-Jones (D), au stade Charléty à Paris le 18 août 2012
Avec le départ de Richard Pool-Jones de la direction sportive, les grandes manoeuvres ont déjà commencé au Stade Français avec pour ambition d'impulser un énième électrochoc à un club en quête perpétuelle d'un nouveau souffle.
Alors qu'il reste encore quatre journées de Top 14 et un quart de finale de Challenge européen à disputer, le Stade Français a déjà la tête à l'exercice suivant. Pour oublier celui en cours, jugé "décevant" par le président Thomas Savare qui ne saurait se satisfaire de l'actuelle 10e place du club, au regard des sommes engagées personnellement; environ 20 millions d'euros en deux ans pour le maintenir à flots.
Mercredi, le club a donc indiqué que Pool-Jones quittait son poste de directeur sportif qu'il occupait depuis un an et l'éviction du manager australien Michael Cheika . Âgé de 43 ans, le Britannique, arrivé en même temps que Thomas Savare en juin 2011 pour reprendre le club en pleine dérive financière, réinvestira son poste de vice-président, qu'il n'a jamais formellement abandonné.
Sans doute Thomas Savare et Richard Pool-Jones auraient préféré maîtriser le tempo de ce changement, certes de plus en plus évident à mesure qu'il devenait certain que le club ne se qualifierait pas pour la quatrième année de suite pour la phase finale du Top 14. Mais des fuites dans la presse vendredi dernier annonçant l'arrivée de Gonzalo Quesada , actuel entraîneur du Racing-Métro, au poste de directeur sportif, ont précipité les événements.
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L'entraîneur des avants David Auradou
, au Stade de France à Saint-Denis le 2 mars 2013
Il fallait voir Pool-Jones rivé à son téléphone portable vendredi midi lors de l'entraînement, à deux jours d'un déplacement à Toulouse, et le malaise des joueurs et de l'entraîneur des avants David Auradou , mis au courant en catastrophe et qui ne savaient que répondre aux questions empressées des journalistes.
Assumer les ambitions
Cette communication malheureuse a en tout cas braqué l'entraîneur des arrières Christophe Laussucq, qui a d'ores et déjà assuré qu'il abandonnerait ses fonctions à la fin de la saison.
L'avenir d'Auradou est lui, encore en suspens, dans une atmosphère pesante et opaque. Quesada, dont la venue ne peut être officialisée avant le 20 avril selon le règlement de la Ligue, emmènera-t-il dans ses valises ses adjoints au Racing, Patricio Noriega et Simon Raiwalui ?
Il est en tous cas acquis que le Stade Français aura la saison prochaine un sixième attelage d'entraîneurs en six ans. Et le président semble décidé à monter en gamme, passant outre le déficit chronique du club pour miser sur la livraison du nouveau stade Jean-Bouin, antre du club.
© AFP/Nicolas Tucat
L'entraîneur du Racing-Métro, Gonzalo Quesada
, à Bègles le 25 janvier 2013
Thomas Savare a d'ores et déjà assuré que le recrutement en cours serait "plus ambitieux" que les années précédentes, avec en vedette l'ouvreur sud-africain Morné Steyn, alors que les cadres - Pascal Papé, Sergio Parisse , David Attoub, Pierre Rabadan - ont prolongé ou seront encore sous contrat.
L'arrivée de Quesada, ancien demi d'ouverture du Stade Français et passé par l'encadrement du XV de France entre 2007 et 2011, devrait apporter une expérience non négligeable tout en signant un changement de style.
L'Argentin, âgé de 38 ans, arrive auréolé de la réussite actuelle du Racing. Il est réputé très proche des joueurs, qu'il aime impliquer au maximum dans les projets de jeu.
Reste à savoir dans quel état il récupèrera une équipe forcément perturbée par ces flottements. Dimanche, elle n'a rivalisé qu'une mi-temps avec le Stade toulousain avant de craquer mentalement pour encaisser un sévère 43-16.
Seul le Challenge européen, dernier objectif du club, pourrait apporter un rayon de soleil. Mais, au vu du tableau (Bath en quart de finale, puis Perpignan ou Toulouse, potentiellement le Leinster en finale), rien n'est plus incertain.