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© AFP/Pascal Guyot
Jonathan Pelissié de Montpellier (à droite) lors du match contre Clermont le 20 septembre 2013 à Montpellier
Le demi de mêlée Jonathan Pélissié réussit une surprenante percée en ce début de saison dans le sillage d'une ambitieuse équipe de Montpellier, classée au 3e rang du Top 14 et désireuse de confirmer vendredi à Paris en ouverture de la 8e journée.
L'ancien joueur de Grenoble (2010-13), encore méconnu malgré ses 25 ans, se fait un nom et une place au coeur d'un effectif renouvelé par l'arrivée d'internationaux chevronnés comme Mas, Olivier, Hamilton ... Dans un début de saison où Montpellier a bousculé Toulon, Toulouse et Clermont, il se positionne comme un prétendant aux Bleus à un poste très ouvert derrière le Clermontois Morgan Parra ou le Racingman Maxime Machenaud.
Titulaire lors de quatre des sept premières journées, Pélissié, passé par le pôle Espoir d'Ussel (Corrèze) et formé à Brive, a crevé l'écran face à Toulouse et Clermont. Face à Jean-Marc Doussain ou Morgan Parra , le numéro 9 montpellierrain a fait basculer la rencontre sur un coup d'éclat personnel.
Par deux fois, il a dérouté la défense toulousaine et clermontoise, laissant surplace respectivement l'arrière Yoann Huget ou l'ailier Sivivatu. "Même s'il est encore tôt dans la saison, je n'imaginais pas que mes débuts se passent comme ça. J'essaie de rester calme, discret, humble, de toute manière je ne suis pas extravagant. Je savoure cette période. On verra quand on sera dans la difficulté", affirme-t-il d'une voix posée, toujours prompt à se ranger derrière le collectif.
Prises d'intervalle ravageuses, accélérations tranchantes sur quarante mètres, qui rappelle l'ancien international de Toulon Jérôme Gallion, Jonathan Pélissié (1,79 m, 83 kg) s'avère également un buteur fiable. Ainsi, devant Clermont, il a frôlé le record de points dans un match de Top 14, co-détenu par l'ancien Narbonnais Cédric Rosalen et le Bayonnais Benjamin Boyet (32 points).
Joueur et buteur, le nouveau patron de la mêlée de Montpellier, où il a signé un contrat de trois ans dont une en option, bouscule la hiérarchie, supplantant Benoît Paillaugue et éteignant toute nostalgie à l'égard de Julien Tomas, figure emblématique partie à Castres à l'intersaison.
'Neuf, c'est gérer ses avants'
Ce début à vive allure accélère son intégration et valide le choix de l'entraîneur Fabien Galthié, qui connaît mieux que tout autre ce poste à la charnière, lui qui l'a occupé à 64 reprises en équipe de France et a été désigné meilleur joueur du monde en 2002.
"Il est adroit, va vite, enregistre bien: il est capable de faire de belles choses, de très belles choses pour le moment. Le plus dur est à venir, mais il a la tête sur les épaules et s'appuie déjà sur un vécu", sourit Galthié tout en fixant un écueil. "Neuf, ce n'est pas que courir avec le ballon. C'est bien gérer ses avants, bien gérer la stratégie".
La fulgurance de son début de saison et les atermoiements de la charnière de l'équipe de France lui ouvrent peut-être un intervalle qu'il se refuse à prendre pour l'heure. "Je ne pense pas à l'équipe de France. Ma priorité, c'est Montpellier et la longue saison qui nous attend. Les Bleus, c'est un lointain rêve, peut-être un moteur comme chaque joueur qui a envie de toucher au plus haut niveau", mesure-t-il.
La vie à Montpellier passe par le match au sommet à Paris. Vendredi, dans le nouveau stade Jean Bouin, l'équipe de Fabien Galthié voudra confirmer l'élan né de ses succès à Du Manoir. "Si on veut titiller les trois gros du championnat, il faut se montrer intraitable chez soi, prendre des points à l'extérieur. Autrement dit, il faut être régulier et montrer un autre visage qu'à Perpignan (défaite 28-16)", prévient Jonathan Pélissié, dont la trajectoire ascendante de Montpellier peut le porter encore plus haut.