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© AFP/Franck Fife
Morgan Para de Clermont après la défaite de son équipe en finale de la Coupe d'Europe le 18 mai 2013 à Dublin
Clermont, bête meurtrie par sa défaite en finale de Coupe d'Europe, va devoir endosser de nouveau son habit de chasseur en demi-finale de Top 14 samedi (16h30) à Nantes, mais gare à sa proie, Castres, qui a des armes à faire valoir.
Une interrogation lancinante flottait cette semaine en Auvergne: dans quelle mesure les Clermontois auront digéré leur cruelle défaite face à Toulon (16-15), dans une finale qu'ils ont outrageusement dominée?
Sur le papier, Clermont devrait ne faire qu'une bouchée de Castres pour retrouver le vainqueur de Toulon-Toulouse en finale le 1er juin. Première de la saison régulière, l'ASM a proposé toute l'année un jeu léché et séduisant dont les rotations d'effectif n'altère que très peu la qualité.
Mais voilà, les rouages se sont grippés à Lansdowne Road face à la puissance toulonnaise et il a fallu vite trouver la solution pour relancer la machine. En passant, d'abord par une thérapie de groupe en début de semaine où "chacun a eu son petit truc à exprimer, à évacuer", selon l'entraîneur Vern Cotter.
"On avait besoin de se parler, de se retrouver", abonde le capitaine Aurélien Rougerie, plutôt décontracté vendredi en conférence de presse. "Ce n'est pas un sourire de façade, les têtes vont bien, assure-t-il encore. Elles n'allaient pas bien du tout en début de semaine et puis le quotidien a repris le dessus tranquillement. On arrive assez frais."
"Et puis il y a une demi-finale à jouer et si on n'a pas envie de jouer là, on n'a pas envie de jouer au rugby", remarque un Julien Pierre surmotivé.
"Juste un petit bémol"
Dans les intentions offensives - la marque de fabrique auvergnate - hors de question de se renier, chante-t-on en choeur, en dépit de l'hallucinante statistique de possession (68%) et d'occupation (75%) de la finale perdue.
"On va juste mettre un petit bémol sur quelques trucs mais on ne va certainement pas se trahir, se dire qu'il faut qu'on tape dans le ballon et qu'on défende", relève Rougerie.
© AFP/Lionel Bonaventure
Le capitaine de Clermont Aurelien Rougerie (à gauche) lors de la finale de la Coupe d'Europe contre Toulon le 18 mai 2013 à Dublin
"J'ai confiance en notre jeu, après ça se jouera sur des détails", souligne Julien Pierre , vantant notamment l'alignement en touche castrais, réputé pour être le meilleur en France avec l'apport du deuxième ligne Christophe Samson... un ancien Clermontois.
D'expérience, ce dernier ne mise guère sur un potentiel phénomène d'abattement côté auvergnat. "Même s'ils avaient été champions d'Europe ils auraient visé le doublé, martèle-t-il. Ils n'ont plus qu'un objectif, c'est de lever le Brennus."
Les Castrais ne s'avancent cependant pas en victimes expiatoires. Très à l'aise dans leur costume de Petit Poucet, ils ont minutieusement préparé cette rencontre ces deux dernières semaines, décortiquant l'adversaire à la vidéo pour espérer réaliser le coup parfait.
Instiller le doute
"On a une stratégie, j'espère qu'on pourra vous dire demain qu'elle a été bonne", souffle Samson.
Une victoire et l'emblématique duo d'entraîneurs Laurent Labit- Laurent Travers s'offrirait son chef d'oeuvre, avant de partir au Racing-Métro la saison prochaine. Cela validerait aussi une progression constante entamée depuis leur arrivée dans le Tarn en juillet 2009: deux défaites en barrage (2010, 2011) puis une en demi-finales l'an passé.
"On sait que l'on va avoir en face de nous le sommet le plus haut de nos quatre saisons au CO", note Labit.
Il faudra pour cela se monter intraitable en défense, où la moindre brèche sera exploitée par les remuants ailiers clermontois Sivivatu et Nalaga, ou encore les centres Fofana et Rougerie.
"On est à 80 minutes du Stade de France mais on a aussi conscience que ça va être très très dur", souligne le troisième ligne Antonie Claassen qui s'attend à "énormément de combat dans les rucks".
Le défi physique sera primordial et les Castrais devront marquer leurs adversaires dès le coup d'envoi. Afin d'instiller ce doute qui étreint souvent les Clermontois, battus 10 fois en finale du Top 14 avant d'être enfin titrés en 2010.