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Arrivé à reculons il y a sept ans à Oyonnax, le manager Christophe Urios a depuis installé dans l'élite du rugby français ce club atypique qui lui ressemble et qu'il a su façonner à son image.
Sans sa femme, Urios n'aurait jamais dû entraîner l'USO. C'est en effet elle qui l'a convaincu de rencontrer en 2007 les dirigeants du club, alors qu'il se voyait "revenir dans le sud, quitte à entraîner en Pro D2", après une expérience mitigée à Bourgoin.
"J'y suis allé presque en marche arrière, par politesse. On a passé une super soirée et j'ai signé dans la foulée pour trois ans", raconte-t-il à l'AFP, à la veille de recevoir Toulon vendredi en ouverture de la 8e journée de Top 14.
Urios n'aurait d'ailleurs pu ne jamais entraîner, puisqu'il pensait reprendre l'exploitation agricole de ses parents dans le Minervois, à la fin d'une carrière achevée à Castres, avec qui il a été champion de France en 1993, avant de "se piquer au truc".
"L'idée de partager et de transmettre m'a plu. Je crois à l'humain et me fie toujours à mon ressenti", explique-t-il. Cette importance accordée aux relations humaines lui a ensuite fait accepter la proposition d'Oyonnax, qu'il a fait monter en Top 14 en 2013.
L'USO, l'étendard et incarnation d'une région enclavée, rude et ouvrière, un club à qui "il colle", d'après le capitaine Florian Denos, évoquant quelqu'un de "droit et fort".
"Je dis les choses et suis parfois cash. J'ai un fonctionnement basé sur la loyauté et l'honnêteté", explique Urios.
- 'Un management raide, dur' -
S'il collait à Oyonnax, il a aussi façonné un projet à son image, en recrutant notamment des joueurs revanchards, comme Denos, tout en se fiant encore une fois à son instinct: "C'est comme pour ma venue, si j'avais écouté les avis extérieurs, je n'en aurais pas recruté la moitié!"
"On avait besoin de recruter des joueurs qui aiment travailler, pour qu'il y ait une cohérence entre ce qu'on dit et ce qu'on fait", développe-t-il.
"Il s'appuie aussi sur des joueurs revanchards car il aime piquer les gars. Il a un management raide, dur, et il aime ça. Cela vient sans doute de son histoire comme joueur: c'était un talonneur très dur, qui a dû se faire sa place à Castres, puis qui a beaucoup bossé pour devenir entraîneur", souligne aussi Olivier Nier, entraîneur à ses côté à Oyonnax de 2007 à 2010.
Urios est ainsi un bourreau de travail, qui "se lève à 4h du matin pour préparer ses entraînements et ses vidéos", d'après Nier, et "aime toujours s'améliorer, continuer à se former, notamment en lisant des bouquins sur le management, la psychologie".
- 'Très exigeant' -
La détermination d'Urios, diplômé du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges, peut cependant parfois virer à l'obstination, selon Nier: "Il n'est pas facile à vivre au quotidien car il est très exigeant, d'abord avec lui-même et donc avec les autres. Quand il a une idée en tête, pour le convaincre d'évoluer, il faut y passer du temps! Par exemple avec les deux préparateurs physiques, quand on voulait changer un truc, on allait le voir à tour de rôle pour le convaincre."
"Il ne s'ouvre pas trop: j'ai su que j'étais bien avec lui quand il m'a invité au baptême de son fils, au bout de trois ans à ses côtés", se souvient aussi l'actuel entraîneur de Massy (Pro D2).
Au fil des années, Urios a cependant fait évoluer son mode de management, se montrant "plus ouvert à la discussion", d'après l'ailier Jeff Coux, qui comme Denos l'a aussi connu à Bourgoin.
Forcément, sa réussite en fait un manageur convoité, notamment par le président de Toulon Mourad Boudjellal, qui a dit penser à lui pour succéder à Bernard Laporte , en 2016. En fin de contrat en juin et à un "tournant de sa carrière à 48 ans", le défi pourrait le tenter, comme de continuer à faire grandir Oyonnax. Il est d'ailleurs en discussion avec ses dirigeants, ceux qu'il n'aurait dû jamais rencontrer.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |