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© AFP/Remy Gabalda
L'ailier de Castres Marc Andreu lors d'un match de Top 14 contre Mont-de-Marsan le 20 avril 2013
Le Castres Olympique, qui s'est une nouvelle fois défait de Montpellier (25-12) en barrages pour s'immiscer en demi-finale, a démontré qu'il s'était bien installé dans le carré de tête du championnat de France.
"On est allé chercher notre dû, a résumé l'entraîneur Laurent Labit. On a fini dans les quatre premiers (de la saison régulière), donc on se devait d'être en demi-finales parmi les trois grands", Toulon, Clermont et Toulouse.
Quatre fois en quatre ans, le CO, qui avait connu une piteuse 11e place en 2009, a réussi à se hisser au minimum dans le Top 6. Et semble suivre une progression logique: après deux échecs en barrages (2010, 2011), le club tarnais a franchi le palier pour parvenir en demi-finales.
Si l'an passé le CO avait buté sur le Stade toulousain (24-15), en route vers le titre, c'est un autre ogre qui se dressera désormais sur son chemin le 25 mai à Nantes: Clermont, dominateur en Top 14 et finaliste de la Coupe d'Europe, samedi prochain à Dublin face à Toulon.
"C'est un défi immense qui nous attend mais une telle fierté de participer au dernier carré", reconnaissait l'entraîneur des avants Laurent Travers pour qui Clermont, sera grandissime favori, quelle que soit l'issue de la finale européenne une semaine auparavant. "S'ils perdent, ils seront en colère, s'ils gagnent, ils voudront faire le doublé", a insisté Travers saluant les qualités collectives de l'ASM et ses fortes individualités.
"Le problème que l'on a avec Clermont, c'est qu'ils sont capables d'avoir une équipe pour gagner la Coupe d'Europe, une équipe pour jouer contre nous et une autre pour gagner le championnat, ce qui n'est pas le cas de Castres", a souligné Labit dans un éclat de rire.
Pourtant Castres, invité-surprise au regard des budgets (10e avec 15,61 millions), "croit en son étoile", selon le centre Paul Bonnefond, pour offrir au Tarn un trophée qu'il attend depuis 20 ans.
Pour arriver à une telle constance, les Castrais ont totalement adhéré au projet du duo des Laurent, Travers et Labit, qui ont proposé aux joueurs de la concertation, de l'échange.
Dans la droite lignée de ce qu'ils avaient déjà fait à Montauban, avec une qualification en Coupe d'Europe en 2009 - dans la même poule que Clermont -, les entraîneurs ont construit une équipe solide et ont permis à certains joueurs de se révéler au plus haut niveau (Andreu, Rolland, Forestier).
Avec un recrutement certes moins clinquant que d'autres clubs mais très réfléchi - pour cette année Dulin, Samson ou Claassen, trois néo-internationaux tricolore - le Castres Olympique a réussi à maintenir son rang, en dépit de l'annonce précoce du départ du duo Travers-Labit pour le Racing-Métro.
Bouclé dès octobre, ce transfert a au moins laissé le temps au CO de "préparer l'avenir", dixit Labit et Travers, préparant ainsi la transition pour un trio composé de Matthias Rolland, futur manager et actuel 2e ligne, Serge Milhas et David Darricarrère.
Entre-temps, les Castrais s'escrimeront à forcer leur destin pour offrir un beau cadeau d'adieu à Travers et Labit, jamais plus à l'aise que dans le rôle de David face à Goliath, comme ce sera le cas à Nantes face à Clermont.
"On n'a même plus besoin d'utiliser ce levier, ce sont les joueurs qui l'utilisent" pour se stimuler, a tempéré Labit, tout en pestant sur ces "grands techniciens du rugby français (...) qui se permettaient d'annoncer que Montpellier allait gagner".
"Les joueurs ont l'impression que, quelque part, on leur manque de respect" en sous-estimant la valeur des Castrais, a poursuivi l'entraîneur.
Même analyse pour l'ouvreur Rémi Talès, blessé et dans les tribunes en demi-finales l'année dernière, pour qui "Castres n'ira pas en victime en demi-finale".
"Il faudra peut-être que les garçons aillent chercher ce qu'ils ne soupçonnent pas au fond d'eux, renchérit Labit, et que Clermont ne soit pas au rendez-vous."