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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Les joueurs de Castres fêtent leur qualification pour la finale du Top 14, le 25 mai 2013 à Nantes.
Castres a prolongé le cauchemar de Clermont en écartant avec maîtrise (25-9) l'ASM de la finale du Top 14 contre Toulon, une semaine après un cruel revers en Coupe d'Europe, samedi en demi-finale à Nantes.
Avec ce retentissant exploit, le CO se donne une chance de soulever le 1er juin prochain au Stade de France le quatrième Bouclier de Brennus de son histoire, vingt ans après le dernier.
De son côté, Clermont doit tourner une nouvelle page blanche, trois ans après son seul titre de champion de France. Frustrant, rageant, désespérant même, tant l'ASM a survolé la saison régulière, dans le jeu comme les résultats, en Europe comme en Top 14, pour n'en garder qu'une impression: celle de voir les titres lui filer comme du sable entre les doigts.
"On frôle quelque chose mais on n'arrive pas à le toucher", se lamente d'une voix blanche le deuxième ligne Julien Pierre , rejoint par le troisième ligne Julien Bonnaire : "La saison est forcément ratée car il n'y a rien au bout. On donne beaucoup et on n'a rien derrière."
A rebours des discours d'avant-match, jamais la défaite à Dublin contre le RCT (16-15) n'aura été digérée.
"On a pris un coup sur la tête la semaine dernière, c'est sûr, abondait Bonnaire. On pensait avoir les ressources pour rebondir mais ça n'a pas été le cas."
Difficile dans ce cas de ne pas évoquer la friabilité mentale de Clermont dans les moments clés. Ce quasi lieu commun semblait avoir été balayé par le titre de champion de France 2010, arraché après dix finales perdues. Mais un petit parfum de malédiction flottait sur la Beaujoire samedi....
"On savait que c'était psychologiquement que ça allait se jouer, confirme l'entraîneur de Castres Laurent Labit. On savait Clermont un peu touché par la semaine dernière. Il fallait qu'on fasse une entame de match où on leur faisait très mal."
Mission accomplie par un CO impressionnant de solidité et de sérénité, qui valide ainsi quatre ans de
© AFP/Frank Perry
Les Castrais (en bleu) lors de leur demi-finale de Top 14 victorieuse contre Clermont, le 25 mai 2013 à Nantes.
progression initiée depuis l'arrivée du duo Laurent Labit- Laurent Travers , en partance pour le Racing-Métro la saison prochaine.
Barragistes (2010, 2011) puis demi-finalistes (2012) malheureux, voici les Castrais joyeux finalistes, encore un peu abasourdis de leur coup d'éclat.
"Les éléments ont tourné en notre faveur, on a été réaliste, discipliné, propre, relève le centre Romain Cabannes. On a fait un match parfait au meilleur moment."
"Ce n'est pas tellement la surprise de gagner le match et d'aller à Paris, on savait qu'on était capable de le faire, renchérit Labit. C'est surtout la façon dont les joueurs l'ont réalisé."
En alliant puissance et maîtrise samedi, les Castrais ont bâti un succès irrémédiable à défaut d'être flamboyant.
S'appuyant notamment sur sa suprématie en mêlée fermée, le CO et son buteur Rory Kockott ont enfilé les pénalités comme des perles (9, 19, 36, 40, 44, 53).
Hyper agressifs dans le combat au sol, les partenaires d'Antonie Claassen ont étouffé des Clermontois de plus en plus fébriles. A l'image du demi de mêlée Morgan Parra , multipliant les mauvais choix et abandonnant rapidement son costume de buteur après deux échecs dans le premier quart d'heure.
Surtout, le jeu si huilé des Clermontois ne fut qu'un lointain souvenir sur la pelouse de la Beaujoire, où s'échouèrent bon nombre d'en-avant et de vagues d'attaque auvergnates. Le tableau s'assombrissait tout à fait avec la sortie précoce du capitaine Aurélien Rougerie (38e), touché à la cuisse gauche.
Opportuniste, Cabannes interceptait ensuite une passe de l'ouvreur Mike Delany au centre Wesley Fofana. 80 mètres plus loin, il aplatissait pour sceller la victoire des siens (25-9, 64).
Handicapés par leur incapacité à concrétiser leurs temps forts, les hommes de Vern Cotter n'ont que trois pénalités de Delany à se mettre sous la dent (28, 46, 59).
Une misère, loin des affolantes statistiques habituelles, qui démontrent aussi l'impeccable prestation défensive des Castrais. Qui devront la reproduire au moins à l'identique dans une semaine, au pied de la montagne toulonnaise