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En pole position pour succéder à Philippe Saint-André à la tête du XV de France après la Coupe du Monde, Raphaël Ibanez s'est construit en trois ans à Bordeaux-Bègles, qui reçoit Toulon samedi, une image de manager déterminé et crédible.
Quand il a débarqué en juin 2012 à l'UBB, petite équipe surprise et séduisante ne demandant qu'à grandir, Ibanez n'avait jamais entraîné.
Mais l'ancien capitaine des Bleus (42 ans, 98 sélections) avait une idée bien précise de la façon d'aborder son nouveau rôle en s'imprégnant des méthodes de management qui ont jalonné son parcours de talonneur et en s'appuyant sur sa double culture française (Dax, Perpignan, Castres, équipe de France) et anglaise (2 ans aux Saracens, 4 ans aux Wasps).
"Raphaël, c'est une vision plus britannique, plus globale de la semaine et du management du groupe, à l'image des managers de foot, résume le centre international Félix Le Bourhis. Dans son bureau, il travaille sur la qualité et le contenu de l'entraînement, dirige la première séance vidéo de la semaine puis il délègue à ses coaches (Vincent Etcheto pour les arrières, Régis Sonnes pour les avants, Ludovic Loustau pour la préparation physique et le champion du monde anglais Joe Worsley , expert défensif anglais venu dans ses bagages). Mais c'est lui qui garde les clés pour faire l'équipe et qui remet les points sur les +i+ quand il faut".
"J'essaye d'anticiper en permanence, d'avoir un coup d'avance sur les autres équipes dans la préparation des matchs, reconnaît l'intéressé. Cela a été une de mes premières leçons à l'issue de ma prise de fonction. C'est un élément que je n'avais pas pris en compte, je pensais qu'avec mes propres principes liés au haut niveau et ma vision du rugby, j'aurais une marge de man?uvre suffisante et ça n'a pas été le cas".
- Faux calme -
Organisé, avec ce petit carnet de pensées qui ne le quitte jamais, observateur se plaçant régulièrement entre les poteaux, seul, pour réfléchir -- "il nous cache des choses", sourit Le Bourhis --, Ibanez est un adepte des petits entretiens individuels à même le terrain d'entraînement pour expliquer ses choix ou connaître le ressenti de ses joueurs.
"Il est très conscient de sa façon de communiquer et il pèse ses mots. Il a la maîtrise. Cela fait partie de son caractère et de sa force", poursuit Le Bourhis, séduit.
"Il essaye de nous protéger", estime pour sa part l'ouvreur Pierre Bernard, qui l'a toutefois vu plusieurs fois en grande colère. "En terme de management, on ne peut pas comparer avec le staff des Bleus ni avec les deux Lolo (Labit et Travers qu'il a côtoyés à Castres), c'est complétement différent. Là où il est très fort, c'est qu'il sait manager tous les pôles sans que personne ne prenne la place d'un autre. Il a une confiance aveugle dans ses quatre adjoints, ça se voit dans le plaisir qu'il prend avec eux", ajoute-t-il.
Faux calme, il ressent régulièrement le besoin de se ressourcer dans ses Landes natales, de s'évader avec ce côté "fonceur et kamikaze" qu'il revendique ouvertement. "Être en prise avec les éléments, ça te rend humble, avoue-t-il. Quand tu te retrouves dans les massifs montagneux, dans l'océan, ça t'apprend à contrôler au mieux ton comportement et tes attitudes. Je suis dans la recherche de sensations et j'ai besoin de ça pour m'aérer l'esprit".
L'avenir d'Ibanez, qui n'a commis aucune véritable fausse note depuis sa prise de fonction à l'UBB où il lui reste un an de contrat, serait-il tout tracé grâce aussi à son exposition et son expertise médiatiques -- aux côtés de Fabien Galthié, libre et candidat lui aussi -- lors des matches de l'équipe de France ou de Coupe d'Europe ? Une Coupe d'Europe qu'il n'a toutefois jamais disputée avec l'UBB, peut-être son seul +talon d'Achille+ dans la course à l'après PSA.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |