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© AFP/Xavier Leoty
L'arrière du Racing-Métro Benjamin Lapeyre (au centre) lors du match contre Brive le 17 août 2013 à La Rochelle
L'arrière du Racing-Métro Benjamin Lapeyre, avide de temps de jeu, espère cette fois s'imposer sous ses nouvelles couleurs pour tourner la page d'une saison quasi-blanche à Toulon, qu'il affronte samedi à Mayol en Top 14.
Bien évidemment, on l'attendait un peu revanchard. Mais tout juste Lapeyre concède-t-il que cela lui tiendra "à coeur de faire une bonne partie", face à ses anciens partenaires qu'il a quittés cet été, après avoir observé un peu de loin la belle fin de saison du club champion d'Europe et vice-champion de France.
"Je n'ai pas envie d'en faire trop non plus, juste une belle prestation, ajoute-t-il. J'ai juste envie de prouver à mes coaches que je mérite d'être sur le terrain."
Séduit par "le discours des deux Laurent" (Labit et Travers, les entraîneurs), Lapeyre assure n'avoir guère hésité à signer pour le club francilien, se voyant barré par Delon Armitage dans l'effectif varois.
"Ils (l'encadrement toulonnais) ont estimé que Delon était meilleur que moi et que je n'allais pas avoir de temps de jeu", détaille l'arrière de 26 ans, arrivé dans le Var en 2010.
Regrettant de n'avoir "pas trop eu d'explications" de la part de l'encadrement du RCT, Lapeyre a même vu le jeune Vincent Martin le doubler dans la hiérarchie. "Ils faisaient passer un peu tout le monde devant moi, souligne-t-il. Donc j'ai décidé d'annuler ma dernière année de contrat et ils m'ont laissé partir naturellement."
Cette amertume, Lapeyre l'a déjà ressentie à l'aube de sa carrière quand Castres, son club de coeur, lui refusa de s'entraîner avec le groupe professionnel.
"On estimait à l'époque que je n'y arriverai jamais dans le rugby et que je n'arriverai pas à passer le cap, se souvient-il. J'étais déçu car je suis né là-bas, j'ai commencé le rugby à l'âge de cinq ans là-bas et mon père (Roger, ndlr) y a joué", aux côtés de ...Laurent Labit, avec qui il a remporté le titre de 1993.
"Toute la famille est investie dans le club. De le quitter, ça m'a fait un pincement au coeur", souffle-t-il.
Le pied à l'étrier
A l'époque, en 2008, il pose donc ses valises 50 km plus au nord, à Albi alors en Pro D2. Là-bas, avec un contrat Espoirs, il explose rapidement, s'installant dans le XV de départ, que ce soit à l'aile, à l'arrière et même à l'ouverture où il fait parler la profondeur de son jeu au pied.
"J'ai fait deux saisons complètes, j'ai eu la chance la première saison de monter en Top 14 et je suis passé pro la deuxième saison (2009-2010, ndlr)", détaille-t-il. Et si Albi ne parvient pas à se maintenir, voilà Lapeyre dans le viseur de plusieurs clubs...dont Castres !
"Mais j'ai décidé d'aller à Toulon pour les joueurs, l'effectif qu'il y avait, pour l'expérience aussi", souligne-t-il.
Durant ses trois ans dans le Var, il peine toutefois à trouver la même réussite que dans son Tarn natal, en raison d'une concurrence accrue à l'arrière comme à l'aile. Sa polyvalence a paradoxalement aussi pu le desservir puisqu'elle en fait le remplaçant idéal, capable de couvrir plusieurs postes en cas de défaillances.
Au Racing, le défi sera pour lui de parvenir à s'imposer tout à fait. Lapeyre a pour l'instant un boulevard à l'arrière en l'absence de l'Argentin Juan Martin Hernandez , retenu jusqu'en octobre par le Four nations.
Force est de lui reconnaître qu'il a tout de suite su saisir sa chance, en inscrivant un essai en ouverture du championnat lors de la courte victoire face à Brive (19-14) samedi dernier.
"Ca m'a mis le pied à l'étrier, relève-t-il. Maintenant, il faut continuer sur cette lancée et en mettre beaucoup d'autres."