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Depuis le début de la saison du Top 14, entraîneurs et joueurs ne jurent que par lui: pour filmer ses séances d'entraînement, le club de rugby de Clermont s'est doté d'un drone, devenu au fil des mois une aide précieuse pour les analyses vidéo.
En position stationnaire au-dessus de la pelouse annexe du stade Marcel Michelin de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ce petit robot-surveillant bourdonne tel une nuée d'insectes au dessus des arrières Jaune et Bleu.
"C'est bruyant, comme si une grosse mouche volait dans votre dos", plaisante le trois-quart centre Jonathan Davies , l'une des recrues du club auvergnat cette saison. "Mais lors des matches, les bruits que vous entendez sont encore plus assourdissants", relativise l'international gallois de 26 ans.
Loin des polémiques sur les survols clandestins de centrales nucléaires ou sur les mystérieux drones aperçus de nuit dans le ciel parisien, le joueur et ses coéquipiers voient dans ces machines "un bon moyen pour s'améliorer".
Actuellement en tête du Championnat, l'ASM Clermont Auvergne est l'un des rares clubs de rugby français, avec le FC Grenoble (qui ne l'utilise que ponctuellement), à s'être équipé d'un drone pour parfaire ses entraînements.
Au niveau international, l'équipe nationale d'Ecosse, dont le sélectionneur est l'ancien manager clermontois Vern Cotter, s'est également préparée pour le Tournoi des six nations avec une telle machine.
- Caméra volante -
Aux manettes du drone clermontois, l'analyste vidéo du club filme le positionnement et les déplacements spécifiques de certains joueurs, à la demande des entraîneurs.
Le regard perdu à travers des fines lunettes opaques noires, qui lui permettent de visualiser en temps réel l'image capturée par le drone, il actionne avec dextérité le boîtier qui commande l'aéronef blanc, équipé d'une petite caméra GoPro et de fines hélices en carbone.
Avec cette caméra volante, "on peut voir la largeur et la profondeur du terrain, tandis qu'avec une camera fixe, soit on filme uniquement les intervalles à l'arrière, soit les lignes d'affrontements sur le côté", explique le pilote et analyste vidéo Stéphane Boiroux, chargé de disséquer chaque semaine des heures d'images pour repérer les fautes éventuelles des joueurs.
Cette bête mécanique évolue à une hauteur de 15 et 20 mètres lors des phases de jeu classiques, et entre 4 et 5 mètres lors des mêlées.
Les images sont ensuite mises à disposition des joueurs qui peuvent les consulter sur leurs ordinateurs. "Il n'y a pas eu de découverte scientifique incroyable pour moi mais c'est véritablement une aide non négligeable dans la préparation des matches", souligne de son côté le talonneur Benjamin Kayser .
- Ne rien louper -
Car l'usage d'un drone permet d'obtenir des "angles de vue incroyables": "Pour mon poste à moi, qui est en plein milieu de la mêlée, on se concentrait avant sur le pilier gauche ou le pilier droit. Là, avec cette vue de dessus, ça ne permet de rien louper. On arrive enfin à me voir", ajoute l'international (30 ans, 30 sél.).
Du côté des entraîneurs, on avoue pouvoir difficilement s'en passer. "Aujourd'hui, quand on doit utiliser des caméras fixes pour filmer les entraînements, on a l'impression de revenir 15 ans en arrière! Alors qu'on procédait comme cela il y a tout juste six mois. C'est clairement un outil intéressant", assure le manager Franck Azéma.
Seuls bémols: l'autonomie réduite des batteries, qui doivent être changées toutes les dix minutes, et l'incapacité du drone à voler lorsque le temps est humide ou pluvieux. "On va trouver une solution l'année prochaine pour pouvoir le sortir ces jours-là", promet le coach clermontois.
Autre nouveauté de haute volée prévue dans les prochains mois: les retours "en direct" des images sur les tablettes numériques des entraîneurs pour pouvoir corriger en temps réel les positionnements des "Jaunards".
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |