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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le trois-quarts de Toulon Juan Martin Fernandez Lobbe
(c) perfore la défense de Toulouse lors de la demi-finale de Top 14, à Nantes, le 24 mai 2013
Moins d'une semaine après avoir remporté une âpre finale de Coupe d'Europe contre Clermont, Toulon a de nouveau mâché physiquement Toulouse vendredi à Nantes en demi-finale du Top 14 (24-9), pour entretenir ses rêves de doublé.
A voir la façon dont les Toulonnais ont pris l'ascendant sur les Toulousains en seconde période (8-6 à la pause), difficile d'imaginer qu'ils avaient disputé six jours plus tôt une finale de Coupe d'Europe quand leurs adversaires avaient bénéficié d'une semaine de récupération supplémentaire après leur victoire contre le Racing-Métro en barrage (33-19).
"On était cuit, je vous assure. En première période, Toulouse a mis beaucoup d'intensité, on a tenu. Mais bien sûr qu'on était fatigué", explique le talonneur varois Jean-Charles Orioli.
La gestion de l'après Coupe d'Europe a justement été l'une des clés du succès du RCT à Nantes, où les Toulonnais sont arrivés mercredi directement de Dublin pour fuir la folie de la Rade.
"Indépendamment du phénomène supporteurs qui aurait été difficile à gérer, rester là-bas leur a permis de bien récupérer, de dormir. Chez eux, le gamin se réveille, il ne sait pas si tu joues une demi-finale ou une finale", souligne ainsi le manager Bernard Laporte .
Même si Orioli assure que les Varois ont "fait la fête" après leur sacre européen, ils se sont ensuite immédiatement tournés vers Nantes.
"Il fallait qu'ils digèrent leur finale. On s'est concentré sur des choses essentielles. On ne s'est entraîné que trois fois, mais les trois fois ont compté", explique l'entraîneur des avants Olivier Azam.
Mais ils n'ont pas +échappé+ cette fois à un retour à Toulon, où des centaines de personnes les attendaient à l'aéroport samedi. Rester au vert jusqu'à la finale samedi au Stade de France aurait pu provoquer une usure mentale.
"Je crains le retour à Toulon. Il n'y aurait pas un sous-marin qui pourrait nous ramener directement chez nous ? J'ai pensé à rester (à Nantes), mais je sentais que c'était long. (Les joueurs) ont envie de voir leurs femmes, leurs enfants", a déclaré Laporte.
Néanmoins, la question physique reste un point d'interrogation sur la route d'un doublé Coupe d'Europe-Championnat qu'aucun club français n'a jamais réalisé hormis Toulouse, en 1996 - mais la Coupe d'Europe était cette année-là, pour sa première édition, amputée des clubs anglais.
D'autant que si le RCT bénéficiera d'un jour de récupération de plus que son adversaire à Saint-Denis, il ne possède pas la même profondeur de banc que Clermont, par exemple, opposé à Castres samedi dans l'autre demi-finale.
© AFP/Jean-Sebastien Evrard
L'entraîneur de Toulon Bernard Laporte
félicite ses joueurs après la victoire contre Toulouse (24-9) en demi-finale de Top 14, le 24 mai 2013, à Nantes
A Nantes, Laporte n'avait ainsi effectué qu'un seul changement par rapport au XV victorieux de Dublin (Michalak à la place de Tillous-Borde), avant que le forfait de dernière minute d'Hayman l'oblige à en faire un second. Mais le pilier néo-zélandais devrait être rétabli pour la finale.
"Faire trois matchs de grande intensité en trois semaines est assez délicat. Personne ne l'a jamais fait (le doublé), donc ça doit être vraiment dur. Il va falloir bien récupérer", prévoit ainsi Orioli.
Mais, portés par l'euphorie née de leur victoire en Coupe d'Europe, les Toulonnais espèrent avoir les jambes pour rapporter sur la Rade un Brennus attendu depuis 1992 et le dernier de leurs trois titres de champion de France (après 1931 et 1987).
"Si les Anglo-Saxons préfèrent sans doute la Coupe d'Europe, je préfèrerais ramener le Bouclier, qui a bercé mon enfance, déclare Orioli. Ce +morceau de bois+, c'est quelque chose d'exceptionnel. On en est passé près (défaite en finale l'an dernier contre... Toulouse), on va essayer de le ramener sur le balcon de Toulon.