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Unanimement considéré comme un des meilleurs centres de l'histoire du jeu, Brian O'Driscoll refermera samedi à Paris une carrière jalonnée d'innombrables records et gestes de classe avec l'espoir d'un dernier titre avec l'Irlande dans le Tournoi des six nations.
Il est l'idole de toute une île, qui l'a surnommmé "BOD" dans un acronyme qui l'assimile à Dieu ("god" en anglais") depuis qu'il lui a rendu sa fierté.
S'il ne descendra plus dans les grandes arènes de rugby, le nom de Brian O'Driscoll restera dans l'histoire comme celui du joueur le plus sélectionné au monde avec ses 141 capes (il jouera sa 133e avec l'Irlande après 8 avec les Lions britanniques et irlandais), le meilleur marqueur de l'histoire du Tournoi (26 essais pour l'instant), le joueur qui en a disputé le plus de matches (65 samedi)...
Il restera également un palmarès éloquent emmagasiné en 15 ans de carrière avec le Leinster, son club de toujours, l'Irlande et les Lions britanniques et irlandais, les trois équipes d'une vie. Et les gestes de classe d'un des joueurs les plus complets à son poste, à la fois finisseur, pourvoyeur d'essais et monstre défensif qui allie puissance physique, aisance technique et intelligence de jeu.
Son talent s'était révélé il y a 14 ans presque jour pour jour, le 19 mars 2000, lorsque son premier triplé a donné au XV du Trèfle sa première victoire en France depuis 1972 (27-25).
Quelques mois plus tôt, alors qu'il perçait à peine au Leinster, Warren Gatland , alors sélectionneur de l'Irlande, avait amené à l'entraînement ce post-adolescent rondouillard fan de football et de Manchester United avec Gordon D'Arcy , son compère de toujours, pour demander leur avis aux internationaux.
"Il faut les faire jouer dès maintenant. Ils sont déjà bien meilleurs que nous", a immédiatement répondu l'arrière Conor O'Shea.
L'histoire pouvait se mettre en marche. Et le jeune homme de rafler quasiment tous les titres: Ligue Celtique, Coupe d'Europe (dont il est le deuxième meilleur marqueur d'essais), Challenge européen, Tournoi des six nations lors d'un succès inédit depuis 1948...
- L'humilité des grands hommes -
Son corps a souffert, éprouvé par son jeu exigeant et malmené par les assauts des adversaires qui ont opposé leur force à son talent. Il a certes trouvé la longévité en faisant évoluer son jeu et, à 35 ans, il part avec à peine quelques regrets.
Celui de n'avoir pu aller au-delà des quarts de finale d'un Mondial avec le XV du Trèfle, malgré quatre tentatives (1999, 2003, 2007, 2011). Ou encore ce dernier match crucial que Warren Gatland lui a refusé l'été dernier lors de la tournée victorieuse historique des Lions en Australie. Et enfin, cette victoire toute aussi historique pour l'Irlande qui lui a échappé cet automne, contre les All Blacks, pour une poignée de secondes (24-22).
Modeste, rarement un mot plus haut que l'autre, coéquipier exemplaire et leader naturel, le géant vert n'a jamais tiré la couverture à lui.
"Ce n'est pas moi qui ai changé les choses, c'est plutôt qu'est arrivée maintenant une génération de joueurs qui ne sont pas habitués à perdre et refusent de l'accepter", avait-il simplement déclaré après son exploit parisien il y a 14 ans.
Après avoir signé une performance magistrale samedi dernier contre l'Italie (46-7) pour sa dernière apparition sous le maillot au Trèfle devant son public de Lansdowne Road, "BOD" fera sans aucun doute honneur à sa réputation pour offrir une dernière fois un titre à l'Irlande.
Il rejoindra ensuite les Philippe Sella et autres Tim Horan parmi les trois-quarts centre du Panthéon du rugby international.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |