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Voilà une belle occasion pour le XV de France, opposé à l'insaisissable l'Italie dimanche (16h00), de s'offrir quelque répit au coeur de sa crise existentielle, tout en dissipant à Rome les spectres de ses humiliations passées dans le Tournoi.
Climat tendu, passions exacerbées, une pointe de tragique sur le terrain, de dramatique en coulisses... Le XV de France de Philippe Saint-André n'en finit plus de tanguer à mesure que ses ambitions de victoires se fracassent à la réalité.
Le manager y a même perdu son sang-froid sur les cendres encore fumantes de la défaite face au pays de Galles (20-13), il y a 15 jours. On retiendra de cette colère l'écume - le méprisant "starlette" est désormais épinglé au maillot des joueurs - mais aussi la sensation saumâtre que les Bleus ne s'en sortent pas, quel que soit le levier actionné.
Déjà deux défaites pour ce Tournoi --en Irlande (18-11) et contre le pays de Galles-- pour une victoire en tremblant face à l'Ecosse (15-8) qui actent définitivement le recul de la France sur la scène planétaire.
En attendant une préparation au Mondial qui nous dit-on changera tout, il reste deux matches délicats à négocier en Italie puis en Angleterre (21 mars) pour ce XV de France si fragile hors de ses bases. En s'exportant avec panache, c'est à dire en livrant enfin une prestation collective aboutie récompensée d'un résultat positif, les partenaires de Thierry Dusautoir ne feront pas oublier deux années de marasme mais au moins ouvriront-ils une lucarne heureuse sur l'avenir.
Et si c'était même une chance de clore symboliquement un mauvais cycle?
- PSA compte sur l'orgueil -
Les ennuis des Bleus avaient vraiment commencé le 3 février 2013 au Stadio Olimpico: gonflés à bloc par un automne 2012 réussi, ils s'étaient évaporés face à des Azzurri survoltés, s'inclinant 23 à 18 dans une fin de match cauchemardesque. On y avait vu poindre légion des maux actuels de l'équipe, fébrilité, maladresse, manque d'alternance dans le jeu. Et depuis, elle n'a pas vraiment sorti la tête du sac, errant de tergiversations en inhibitions.
Si l'on ajoute l'humiliation de mars 2011 et ce revers dans le vieux stade Flaminio (22-21), le XV de France ne s'est donc plus imposé à Rome depuis 2009 (50-8). Il est temps de se réconcilier avec le sens de l'histoire: la France a en effet battu sa rivale transalpine 32 fois en 35 matches.
Dans cette perspective, Philippe Saint-André compte sur la bonne vieille recette de l'orgueil, après avoir aiguillonné ses troupes. Auront-elles compris le message et se seront-elles enfin émancipées?
Car, après avoir brandi la menace d'une grande lessive, +PSA+ s'est rendu à l'évidence: il racle le fond du réservoir d'hommes. Les mêmes ombres alignées face au pays de Galles ont donc préparé le déplacement en Italie. Tout peut-il changer dans ces conditions ?
- Lopez sous surveillance -
Certes, le XV de départ a été à moitié remanié, avec les entrées de Loann Goujon, Gaël Fickou, Maxime Mermoz ou encore Noa Nakaitaci, chargés de faire souffler un vent de fraîcheur.
Mais l'on surveillera particulièrement la mue attendue de l'ouvreur Camille Lopez, si spontané avec Clermont mais stéréotypé et petit bras avec les Bleus dont il orchestre le filet de jeu pour la septième fois de suite.
Il faudra en tout cas conserver les rares acquis de ce Tournoi: une conquête stabilisée, une défense solidaire et compacte, une certaine mainmise physique.
Le test de maturité s'effectuera aussi sur la capacité des Bleus à ne pas se laisser embarquer dans la filière euphorique des Italiens, qui viennent de s'offrir le scalp de l'Ecosse à Murrayfield (22-19) et voudront marquer les esprits avant de retrouver la France en ouverture du Mondial le 19 septembre.
Dans le sillage de l'immense capitaine Sergio Parisse , l'Italie est capable de se transcender pour instiller un doute venimeux à son adversaire. Le XV de France l'a payé le prix fort.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |