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Le XV de France s'est incliné samedi en Angleterre (55-35) au terme d'un Crunch fou, débridé, roboratif et électrique qui clôt avec des regrets mais aussi quelques promesses un Tournoi des six nations charnière à six mois du Mondial.
Quel match! On ne sait encore quelle énergie et quelles certitudes le XV de France aura libéré de cette partie démesurée, mais sans doute faudra-t-il capitaliser sur ces intentions, cette envie de jouer de toutes parts et cette rage de la première à la dernière seconde, en vue de la Coupe du Monde qui s'ouvrira aussi à Twickenham pour les Bleus, face à l'Italie, le 19 septembre.
Certes, l'exécution n'a pas toujours été à la hauteur des ambitions de jeu des deux équipes, mais rarement le "Temple du rugby" qu'est Twickenham aura vu pareille intensité, sublimée par une orgie d'essais, 12 au total.
Le contexte s'y prêtait, il est vrai. Avant la rencontre, le XV de la Rose avait appris qu'il lui fallait s'imposer avec 26 points d'écart au minimum, pour espérer rattraper l'Irlande et remporter le Tournoi pour la première fois depuis 2011.
Le XV de France savait, lui, qu'il n'y avait plus rien à attendre de ce match, si ce n'est enfin livrer une copie pleine et aboutie avant d'attaquer la préparation au Mondial.
- Un test de maturité -
Au final, la volonté de fer des acteurs a fini par annihiler leurs prétentions respectives dans la compétition. Le XV de la Rose doit se contenter d'une 2e place au classement, pour la quatrième fois de suite, devant les Bleus, 4e comme en 2012 et 2014 et qui courent toujours après un titre depuis le Grand Chelem de 2010.
Paradoxalement, c'est sans doute le XV de France qui tirera le plus de positif de ce match, notamment dans l'esprit. Maussade vainqueur de l?Écosse (15-8), triste perdant en Irlande (18-11) puis contre le pays de Galles (20-13), la France s'acheminait vers un Tournoi complètement raté, avant de reprendre des couleurs en Italie (29-0), puis d'affirmer son caractère dans la capitale anglaise.
Devant 82.000 spectateurs survoltés, on se dit que ces Bleus parfois si adolescents ont passé un sacré test de maturité.
Ils ont notamment résisté dans les dernières secondes à une incroyable furia anglaise, alors que les hommes de Stuart Lancaster n'étaient plus qu'à un essai transformé du titre.
Les partenaires de Thierry Dusautoir ont aussi surmonté une entame ratée, ponctuée d'un essai du demi de mêlée Ben Youngs, grand homme du match, après une minute 39 secondes de jeu.
"Mon sentiment c'est que c'était un grand match de rugby et les joueurs de l'équipe de France ont été grands", a ainsi résumé le manager Philippe Saint-André
Le reste fut une bataille sous très haute tension. Les Anglais ont viré en tête à la pause (27-15), en capitalisant autant sur leur enthousiasme que sur les défaillances au pied de l'ouvreur Jules Plisson qui avait abandonné 8 points face aux poteaux.
- La défense prend l'eau -
Mais jamais les Bleus n'ont rendu les armes, à l'image de leur retour en seconde période et ce magnifique essai de Maxime Mermoz (43), après plusieurs temps de jeu bien maîtrisés et une intéressante liaison entre avants et arrières.
"L'enseignement est positif dans le sens qu'on montre qu'on est capable de jouer au rugby, a ainsi souligné après match le capitaine Thierry Dusautoir . Quand on joue collectivement on peut être vraiment dangereux".
Au rayon négatif, les Bleus ont montré leurs limites physiques et la cause anglaise semblait entendue à mesure que l'on progressait en seconde période. Surtout, la défense, arme absolue des Français jusque-là, à sérieusement pris l'eau face aux vagues d'attaque de le jeunesse anglaise.
Mais au vu de la situation, on pardonnerait presque ce naufrage. Si tant est que le XV de France en tire des leçons pour l'avenir.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |