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© AFP/Gabriel Bouys
Les joueurs français dépités après leur défaite face aux Italiens lors du Tournoi des six nations, le 3 février 2013 à Rome.
Le XV de France a vécu un nouveau cauchemar à Rome, en s'inclinant (23-18) dès son entrée dans le Tournoi des six nations face à une héroïque Italie, qui a reproduit dans un stade Olympique en fusion l'exploit accompli en 2011 à Flaminio.
Ils étaient pourtant prévenus! Pendant leur courte semaine de préparation, les Bleus n'ont cessé de louer les récentes performances des Italiens.
Surtout, flottaient sur le Centre national de Marcoussis les fantômes de mars 2011, quand, un peu la fleur au fusil, les Bleus s'étaient fait surprendre à Flaminio (22-21). Des décombres de ce désastre, peu de joueurs présents dimanche s'étaient extraits mais tous avaient juré que la leçon était apprise.
Las! Brouillons dans leur jeu de ligne, irréguliers en conquête, les Français n'ont été que l'ombre de l'équipe aperçue à l'automne, quand ils triomphaient de l'Australie, l'Argentine et les Samoa.
"On a manqué de patience, on a paniqué un petit peu, admet le manager Philippe Saint-André. On a manqué trop de justesse collective pour gagner le match. Il y a de la frustration car on avait vraiment la place, la possibilité de gagner."
© AFP/Filippo Monteforte
L'Italien Sergio Parisse
s'en va inscrire un essai face à la France, lors de la première journée du Tournoi des six nations, le 3 février 2013 à Rome.
Arrivés auréolés d'un statut de favori - partagé avec l'Angleterre - les hommes de Philippe Saint-André peuvent d'ores et déjà dire adieu aux rêves de Grand Chelem. Quant à prétendre remporter le Tournoi, cela parait bien hypothétique au vu du programme chargé, comprenant entre autres des déplacements à Twickenham puis à Dublin.
Pour couronner le tout, le capitaine Pascal Papé est sorti à l'heure de jeu, grimaçant et touché aux lombaires.
Le coup d'arrêt est en tout cas cruel pour ce groupe jusque-là sur une pente ascendante. Il sera désormais intéressant de voir sa réaction dans la défaite alors qu'il a mûri dans les victoires de l'automne.
A l'inverse, quel triomphe pour Jacques Brunel ! L'entraîneur français de l'Italie, arrivé aux commandes pour le Tournoi-2012, courait après sa victoire fondatrice, après avoir titillé l'Australie et les All Blacks en novembre.
Il l'a trouvée face au meilleur ennemi des Azzurri, qu'ils n'avaient battu que deux fois en 33 confrontations: en 1997 à Grenoble et donc, en 2011.
Dimanche, devant quelque 60.000 spectateurs, les Italiens ont tout simplement contrôlé le match. Bien sûr, cela fut parfois baroque mais de ce chaos naît parfois le K.0.
© AFP/
Résultats et classement après la première journée du Tournoi des six nations.
Comme sur le premier essai, dès la 7e minute, initié, sur un jeu au pied imprécis des Français, par une percée plein champ du demi de mêlée Tobias Botes, qui servait Sergio Parisse . Le capitaine posait son doigt devant la bouche après avoir aplati, incitant le public à réfréner leurs ardeurs.
Il avait raison car les Français réagirent, marquant deux essais pour virer en tête (15-13) à la pause: le premier par ligne Louis Picamoles , l'un des rares Bleus à surnager (12); le second par Benjamin Fall , récompensant, au départ de l'action une percée et passe après-contact de Yoann Huget (34).
Mais les Français, inconstants en conquête directe (fébrilité en touche, mêlée chahutée), ont été incapables de garder leur avance. Privés de munitions, ils n'ont que très rarement menacé la défense italienne qui, lorsqu'elle était prise à défaut, parvenait à se rattraper sur son second rideau.
A l'inverse, les Italiens ont exploité avec réalisme leurs occasions lors d'une "dernière demi-heure catastrophique" pour les Bleus, dixit Saint-André. Sur un contre de 80 m, le pilier Martin Castrogiovanni permit à son équipe de prendre les devants (20-18, 57). Un drop de Burton scella ensuite la marque, en dépit des derniers assauts français désespérés.
Pour les Bleus, le chemin de la rédemption les mènera de Rome au Stade de France, où ils retrouveront samedi le pays de Galles, largement battu à domicile par l'Irlande (30-22). Quinze mois après une dramatique demi-finale du Mondial-2011, Français et Gallois sont (déjà) au bord du naufrage.