Happy Birthday : |
En réussissant le Grand Chelem, l'Angleterre a montré qu'il y avait une classe d'écart entre elle et ses poursuivants, dans un Tournoi-2016 de transition qui ouvre une nouvelle ère, notamment sur le plan du jeu, après la Coupe du Monde.
+ LA FIERTÉ RETROUVÉE DE L'ANGLETERRE
On glosera longtemps sur le spectaculaire redressement du XV de la Rose, éliminé de "sa" Coupe du Monde avant même les quarts de finale au mois d'octobre, et vainqueur de son premier Grand Chelem depuis 2003 six mois plus tard.
Les hommes n'ont pourtant pas tellement changé, sauf un: le sélectionneur Eddie Jones , un Australien malicieux, artisan des succès du Japon au dernier Mondial. Le nouveau patron de la Rose a insufflé un nouvel état d'esprit. La bride est relâchée hors entraînement, mais en même temps, aucune concession n'est faite pour ceux qui se laisseraient aller sur le terrain.
La formule est visiblement payante puisque les Anglais ont conquis le 13e Grand Chelem de leur histoire, tissant un lien direct avec l'équipe championne du monde 2003, la dernière à avoir tout raflé dans la compétition. Et si les esprits chagrins souligneront que ce Tournoi n'a pas été d'une extraordinaire qualité, les autres préciseront que l'Angleterre a parfaitement lancé sa nouvelle ère, qui passera par une tournée en Australie en juin, sur les traces de Jones.
+ IRLANDE ET GALLES, LE JEU EN QUESTIONS
Double tenante du titre, l'Irlande (3e) a donc manqué de réaliser un triplé inédit dans l'histoire de la compétition. Écarté une nouvelle fois en quarts de finale de la Coupe du Monde par l'Argentine (43-20), le XV du Trèfle a semblé accuser le coup. Et s'interroge. Doit-il conserver son jeu simple et direct, multipliant les rucks pour user l'adversaire ? Ou raccrocher les wagons des nations du sud qui proposent un rugby plus expansif ? Handicapée par quelques absences sur blessures, l'Irlande a aussi injecté un peu de sang neuf et a donc peiné à lancer son Tournoi. De quoi donner matière à réflexion au sélectionneur Joe Schmidt, dont le contrat expire en 2017 et qui décidera de son avenir après la tournée de juin en Afrique du Sud.
Le pays de Galles (2e) se posera aussi la question de son style ("Warrenball"), assis principalement sur la puissance de trois-quarts bodybuildés, à l'image du centre Jamie Roberts . La génération lancée en 2008 par le sélectionneur Warren Gatland est désormais parfaitement rodée mais peine à retrouver l'allant des titres conquis en 2012 et 2013. Elle aussi devra trouver des clés pour bousculer en juin la Nouvelle-Zélande sur ses terres.
A l'inverse, l?Écosse continue à se tailler une belle réputation d'équipe joueuse, parfois à l'excès. Le XV du Chardon (4e) a battu l'Italie à Rome puis la France à Murrayfield, et n'est vraiment pas passé loin contre le pays de Galles, l'Irlande et l'Angleterre. Avec une mêlée fermée désormais bien calée, des flèches derrière et une bonne organisation collective, l?Écosse est une promesse d'avenir. A confirmer, peut-être par un poil de pragmatisme en plus.
+ LA QUESTION LATINE
Contrairement à l'Angleterre, la France (5e) n'aura pas eu le regain espéré sur ce Tournoi, six mois après l'historique débâcle en quarts de finale de Coupe du Monde face aux All Blacks (62-13). La reconstruction des Bleus est plus profonde puisque le nouveau sélectionneur Guy Novès a revu à la hausse les ambitions de jeu, en rupture avec le rugby restrictif de son prédécesseur. Alors que la France se penche difficilement sur son modèle, constatant la divergence d'intérêt entre les clubs et l'équipe nationale, les Bleus sont condamnés à faire avec les moyens du bord. Encore et toujours.
L'Italie, elle, a récolté sa sixième Cuillère de bois depuis son inclusion en 2000. Une sortie par la petite porte pour le sélectionneur Jacques Brunel , lui aussi entravé par une organisation générale bien chaotique. Le nouveau patron des Azzurri, qui devrait être prochainement nommé, aura un immense chantier devant lui alors que la Géorgie, qui brille à l'échelon inférieur, semble au moins tout aussi bien armée.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |