Happy Birthday : |
En souffrance loin de chez lui, le XV de France va mettre à l'épreuve son tempérament et sa capacité à se sublimer samedi (18h30) à Dublin face à une équipe d'Irlande au grand complet et en pleine confiance.
S'il est des rencontres qui peuvent forger un groupe à l'approche d'une Coupe du Monde, ce déplacement dans le jardin de Lansdowne Road face aux tenants du titre dans le Tournoi des six nations pourrait devenir le trèfle porte-bonheur à trimballer ces prochains mois.
Souvent la colonne vertébrale de cette équipe en construction a été reconduite, en dépit du marasme. Souvent, elle a déçu.
Le manager Philippe Saint-André continue, lui, à précher: ses Bleus sont sur la bonne route. Sans démordre, il a encore misé sur la continuité cette semaine en offrant une nouvelle chance à 14 des 15 acteurs du piètre succès contre l'Ecosse (15-8) samedi dernier.
Cependant, n'est-il pas temps pour la génération Maestri-Fofana lancée après le Mondial-2011 d'incarner enfin sur le terrain une révolte qui peine à venir?
A l'extérieur, le bilan de Saint-André est famélique ces trois dernières années: une victoire en Argentine en 2012, deux autres en Ecosse en 2012 puis en 2014. Paradoxalement, certaines de ses 11 défaites ont été plus encourageantes: on pense à certaines séquences en Nouvelle-Zélande en 2013, une première période à Twickenham il y a deux ans, des bribes de-ci de-là en Australie, en fouillant bien.
Mais il manque au tableau de marche cet exploit fondateur qui nourrit la confiance, récompense les efforts, désinhibe un jeu emprunté et brouillon.
Le petit frémissement d'enthousiasme des tests de novembre s'est évanoui samedi dernier en ouverture du Tournoi, au fur et à mesure que les Bleus, la peur au ventre, forçaient péniblement les Ecossais à rendre les armes dans un Stade de France pétrifié d'ennui.
- La barrière et le niveau -
Alors, on se dit que l'occasion est presque trop belle de réaliser le coup parfait samedi face à un adversaire que le XV de France retrouvera le 11 octobre à Cardiff durant le Mondial, pour un dernier match de poule qui sera sans doute déterminant pour les ambitions de l'un ou de l'autre.
Avant d'évoquer un hypothétique ascendant psychologique pour l'avenir, il sera question de barrières et de niveau.
Il faudra enfin faire sauter ces verrous mentaux qui empêchent le XV de France d'affirmer de bout en bout son emprise sur un match, quel que soit l'adversaire.
Mais le seul caractère ne suffira pas contre un XV du Trèfle en pleine confiance après huit victoires de suite et en totale possession de ses moyens. A charge donc du XV de France de hausser son niveau de jeu et trouver les clés face à une équipe irlandaise parfaitement organisée et programmée par son sélectionneur Joe Schmidt.
Car trop souvent les Bleus ont su franchir le premier rideau sans conclure, par précipitation, maladresse, impatience. La gabegie offensive a coûté bien trop cher au XV de France par le passé, et le bal des occasions manquées s'est accompagné de celui des regrets.
En face, les Irlandais sont cliniques, dans tous les compartiments. On pourrait philosopher sur les trajectoires des deux équipes: il y a deux ans, les Bleus échouaient à la dernière place du Tournoi, les Irlandais finisssaient avant-derniers et leur confrontation à Dublin avait accouché d'un maussade match nul (13-13) sous une pluie horizontale.
Quel chemin parcouru depuis côté Verts! Meilleure équipe de l'hémisphère nord l'an passé, ils ont dominé avec beaucoup d'intelligence et de réalisme l'Italie à Rome (26-3) samedi dernier.
Les voilà renforcés d'éléments-clés pour les retrouvailles avec leur public. Le chef d'orchestre Jonny Sexton, écarté des terrains 12 semaines après des commotions cérébrales, reprend sa baguette, entouré de deux gardes du corps eux aussi sur le retour, les troisième ligne Jamie Heaslip et Sean O'Brien . Ils n'ont plus joué depuis des mois? Qu'importe!
Cette équipe de patrons, bourrée de certitudes, n'a plus perdu contre la France depuis 2011, ce qui donne la mesure du défi attendant les Bleus. Excitant, non?
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |