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L'ancien demi d'ouverture du XV de la Rose et de Toulon Jonny Wilkinson , désormais ambassadeur du Mondial-2015 en Angleterre, s'est félicité vendredi dans un entretien à l'AFP de "l'élan qui est en train de naître" à un an de l'événement.
Champion du monde en 2003 - "le meilleur souvenir que j'ai", clame-t-il - la vedette anglaise (35 ans, 91 sél.) appelle aussi le XV de France à "garder de l'enthousiasme" en dépit des mauvais résultats.
Q: A un an du Mondial, sentez-vous que l'alchimie prend en Angleterre?
R: "Il y a un véritable engouement. La saison vient à peine de commencer et déjà les gens se projettent sur septembre de l'année prochaine. Tout ce qui se fait et se produit renvoie à l'événement. Comment cette équipe se prépare? Est-ce que ce joueur sera sélectionné? Les billets se vendent bien, les stades sont prêts. Il y a un élan qui est en train de naître. L'ambiance et la personnalité des Anglais sont de vrais points forts. Ils se montrent vite enthousiastes et se donnent sans compter. On l'a vu lors des jeux Olympiques de 2012 quand de nombreux volontaires ont donné de leur temps."
Q: En quoi participer à une Coupe du Monde change la vie d'un joueur?
R: "J'ai participé à ma première Coupe du Monde en 1999. Ca m'a énormément ouvert les yeux. J'ai découvert ce qu'était le rugby à son plus haut niveau. La Coupe du Monde, c'est un match international augmenté de deux niveaux supplémentaires. Jusqu'à un point inégalé en termes d'intensité, de couverture médiatique. C'est une grande course en avant. Et puis les valeurs en font quelque chose de spécial. La compétition est dure mais vous ne perdez jamais de vue le respect, la volonté de se sublimer. Et il faut apprendre à vivre en groupe. Car c'est cet esprit d'équipe qui peut vous permettre d'aller au bout de certains matches."
Q: Vous avez inscrit le drop de la victoire en 2003 en finale contre l'Australie, au bout de la prolongation (20-17). Un moment dont tout le monde continue à vous parler...
R: "Je pense parfois à ce qui ce serait produit si le ballon n'était pas passé, si je l'avais manqué. Est-ce que ma vie aurait été meilleure ou pire? Et j'arrive toujours à la même conclusion. Il y a certaines parties de ma vie qui sont devenues un peu plus compliquées à gérer après ce drop. Mais avoir été membre de cette équipe, avoir vécu ce moment et remporté la Coupe du Monde est quelque chose que jamais, jamais, je ne regretterai. Quand je me retourne sur ma carrière, je peux dire que cela je l'ai vécu, nous l'avons vécu, et il a fallu attendre les dernières secondes du temps additionnel pour battre l'Australie en Australie. Ca restera le meilleur souvenir que j'ai."
Q: Comment jugez-vous les chances de l'équipe d'Angleterre pour cette édition?
R: "Ca va être une saison cruciale. Il y a des matches importants à l'automne contre des équipes de l'hémisphère sud. On doit montrer que l'on peut être régulier à ce niveau en les gagnant. Idem lors du Tournoi des Six nations. Je pense que nos chances sont plutôt bonnes. L'équipe joue bien, elle est solide sur ses fondamentaux. Le gros oeuvre a été fait. Maintenant, il faut remporter des matches au bon moment. Si on arrive à enclencher cette dynamique, le fait que la Coupe du Monde se dispute chez nous sera un énorme avantage."
Q: Et la France?
R: "La vie est dure en ce moment pour l'équipe de France. Il y a eu des hauts et des bas. Mais pourquoi ça compterait? Pourquoi cela serait si important? Même s'ils ne sont pas au niveau où ils voudraient être en ce moment, les Bleus ont une vraie chance de se remettre à l'endroit pour la Coupe du Monde et la remporter. Au-delà des victoires, ce qui comptera d'abord cette saison sera de garder de l'enthousiasme. Parce qu'une équipe de France positive, motivée, pleine d'énergie, joueuse, capable de s'encourager, est presque imbattable."
Q: Pensez-vous que le Top 14 soit trop dur pour les joueurs?
R: "C'est un championnat fabuleux. Le problème c'est qu'il y a beaucoup de matches et si votre équipe compte sur vous, ça devient dur, surtout si l'on commence à avoir des douleurs à droite, à gauche. Et arrive un point critique où cela affecte vos performances. Il faut donc être à l'écoute de la santé physique des joueurs, mais aussi veiller au mental, afin d'être sûr qu'ils soient heureux. Par exemple, je pouvais m'entraîner toute la journée, toute la semaine et jouer chaque week-end, à condition d'être épanoui, d'être +dispo+ mentalement et de sentir que la pression sur moi n'était pas trop forte. Le championnat est donc ce qu'il est, mais les dirigeants doivent continuer à chercher des améliorations. C'est une immense responsabilité."
Q: Le jeune retraité que vous êtes parvient-il à dire: "Quand j'étais joueur"?
R: "(Il hésite) J'arrive petit à petit à dire des phrases comme: +Avant je faisais comme ci, ou comme ça.+ Ce que je trouve difficile, c'est quand je parle à certains de mes amis qui ont aussi pris leur retraite, comme Lawrence Dallaglio ou Martin Johnson . Je ne sais jamais si je dois dire: +Tu étais un bon joueur+ ou +Tu es un bon joueur+. Pour moi, la performance des joueurs fait partie d'eux-mêmes, peu importe qu'ils aient arrêté ou non. Ils continuent d'incarner les valeurs, la détermination, le talent, les heures passées à l'entraînement... Tout est encore en eux. Même si je ne pratique plus, je porte ça en moi aussi, partout où je vais."
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |