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© AFP/Franck Fife
Le joueur de l'équipe de France de rugby Vincent Clerc
le 18 février 2013 à Marcoussis
Entre les nuages qui se sont accumulés au-dessus de sa tête en ce début de Tournoi des six nations, le XV de France peut voir percer un petit rayon de soleil en retrouvant son meilleur marqueur, Vincent Clerc , pour le déplacement déterminant en Angleterre samedi.
A 31 ans, fort de 64 sélections étalées sur 10 ans, le redoutable ailier va renforcer au bon moment le triangle arrière (N.11-15-14) pour affronter à Twickenham un impressionnant XV de la Rose, vainqueur de ses deux premières rencontres et qui paraît en route pour le Grand Chelem.
"Le but, c'est d'amener de l'enthousiasme, de l'expérience, souligne le Toulousain. Après il y a des leaders de jeu, il ne faut pas que ça soit la cacophonie sur le terrain. Mais si je ressens le besoin de parler, d'amener quelque chose, je le ferai sans aucune retenue".
Et il arrive gonflé à bloc: blessé à une cuisse fin janvier, à la veille du premier rassemblement des Bleus, il a assisté en simple spectateur aux déroutes en Italie (23-18), puis face au pays de Galles (16-6) au Stade de France.
"J'étais un peu triste, frustré, explique-t-il. C'est difficile de vivre cela de l'extérieur, de ne pas être acteur, d'être impuissant. On voit comme l'équilibre et la confiance sont fragiles".
Clerc est surtout attendu car il possède dans son escarcelle ce qui a fait cruellement défaut au XV de France depuis le début de cette campagne 2013: le réalisme.
Lors des deux premiers matches, "il y a eu parfois des coups que l'on a joués avec le frein à main, parce qu'il y avait la pression, détaille-t-il. Peut-être qu'il y a eu parfois l'envie de finir les coups trop rapidement. Il faut savoir aussi trouver la patience nécessaire. En Angleterre, il faudra scorer pratiquement à chaque fois si l'on veut espérer gagner".
© AFP/Denis Charlet
Le joueur de l'équipe de France de rugby Vincent Clerc
le 17 novembre 2012 à Villeneuve d'Ascq contre l'Argentine
2007 en travers de la gorge
L'instinct du finisseur - ce mélange "d'inné et d'expérience" - c'est la marque de fabrique de l'ailier, deuxième meilleur marqueur français de l'histoire, avec 34 essais, à seulement quatre encablures de son illustre devancier, Serge Blanco . "Ce record, c'est davantage un truc pour les journalistes mais si je le bats un jour j'en serai très fier. Ca me fera très plaisir quand je serai vieux", plaisante-t-il.
Surtout, Clerc a pris l'habitude de briller dans les moments-clés, terminant par exemple meilleur marqueur des Bleus à la Coupe du Monde 2007 (5 essais) puis meilleur réalisateur de l'édition 2011 avec l'Anglais Chris Ashton (6 essais).
C'est d'ailleurs face aux Anglais, en quart de finale du Mondial-2011, qu'il livra l'une de ses meilleures prestations en Bleu, inscrivant le premier essai de la rencontre après un superbe slalom.
Et quel amoureux de rugby ne se souvient-il pas de son incroyable essai à Croke Park en toute fin de match face à l'Irlande le 11 février 2007, qui permit d'arracher la victoire (20-17)?
Incité à prendre davantage de responsabilités par le manager Philippe Saint-André lors de la série victorieuse de test-matches en novembre, Clerc a l'occasion rêvée de montrer ses qualités de meneur au sein de lignes arrières en mal de repères. Et de laisser éclater son caractère de "tueur" sur le terrain, loin de l'image lisse et sage qu'il présente à la ville.
"L'Angleterre, c'est une équipe contre laquelle j'ai peu gagné et j'ai envie de les battre, j'ai envie qu'on gagne nos duels. Ils m'ont gâché une demi-finale de Coupe du Monde" (en 2007), rappelle-t-il, revanchard. Avec dans la tête l'idée de leur faire payer samedi.