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© AFP/Olly Greenwood
Le demi d'ouverture de Toulon Jonny Wilkinson
(c) est plaqué par la défense de Saracens le 28 avril 2013 à Twickenham en demi-finale de Coupe d'Europe
Jonny Wilkinson a étalé toute sa classe dimanche pour son grand retour à Twickenham et marqué les 24 points qui ont annihilé les Saracens et envoyé Toulon en finale de la Coupe d'Europe contre Clermont le 18 mai prochain.
Comme en quart de finale face à Leicester, "Wilko" a marqué tous les points toulonnais dans un match cadenassé. Cette fois, dans son "jardin", il a réalisé un sans-faute avec sept pénalités, agrémenté d'un de ses drops que, depuis la finale de la Coupe du Monde 2003, il a érigé au rang d'art.
Il était attendu par le public anglais, qui ne l'avait plus vu depuis le 6 août 2011 dans le "Temple du rugby", où il a écrit durant ses 91 sélections quelques-unes des plus belles pages du XV de la Rose.
Il était attendu par le public toulonnais qui sait qu'il a dans ses rangs plus qu'un capitaine mais un messie.
Il était attendu par les médias qui avaient fait un symbole de sa confrontation avec Owen Farrell, son héritier de douze ans son cadet avec le numéro 10 du XV de la Rose.
Et Jonny Wilkinson a une nouvelle fois fait fi de la pression pour endosser le costume du sauveur. Au grand bonheur de ses équipiers qui n'ont jamais vraiment douté.
© AFP/Olly Greenwood
Le demi d'ouverture de Toulon Jonny Wilkinson
transforme une pénalité contre Saracens en demi-finale de la Coupe d'Europe le 28 avril 2013 à Twickenham
"Wilko, pour nous les avants, c'est que du bonus. Nous, on cherche les fautes et lui, il concrétise", résume le talonneur Sébastien Bruno.
Bientôt 34 ans
Et quand son équipe est en danger, elle peut s'en remettre à lui. Comme lorsque Danie Rossouw a pris un carton jaune (49) et que Farrell a ramené son équipe à trois points (15-12). Il a pris la pénalité suivante de plus de 50 mètres et redonne de l'air à son équipe (55). Un drop (74) et une pénalité (77) de plus et Toulon était à nouveau sur les rails de ses ambitions.
"Le drop qui nous met à neuf points d'avance est exceptionnel, mais c'est tout simplement Jonny", souriait l'entraîneur des trois-quarts Pierre Mignoni .
"C'est un leader, un exemple à l'entraînement. On le connaît tous, son éthique de travail. C'est pour ça qu'il continue à jouer à ce niveau à son âge. Il est incroyable", ajoute le deuxième ligne Bakkies Botha .
Jonny le stakhanoviste était resté fidèle à sa routine de travail cette semaine. Dimanche, il était à Twickenham dès 08H30 pour s'entraîner. A une heure du coup d'envoi, il s'exerçait à son exercice favori: taper le ballon sur le poteau. Et, avec un angle fermé, il faisait mouche.
A l'heure du coup d'envoi de sa première demi-finale de Coupe d'Europe, il n'a laissé paraître aucune émotion. Pendant le match, il a gardé son sang-froid pour soulager son équipe de ses coups de pied et initier les rares mouvements de trois-quarts toulonnais.
Seule une petite caresse sur la tête d'Owen Farrell qui l'avait emmené au sol en tentant d'empêcher son drop a trahi un sentiment de satisfaction. La joie de ses partenaires qui l'ont submergé dans la foulée illustre son poids dans le groupe.
Le joueur qui fêtera ses 34 ans le 25 mai prochain avait hésité à prolonger sa carrière d'un an, se demandant s'il pouvait encore apporter à l'équipe. La réponse est venue d'elle-même ces dernières semaines.
"Wilkinson c'est un maître. C'est un atout énorme pour une équipe", soupirait, admiratif, le talonneur des Saracens John Smit , capitaine des champions du monde Springboks en 2007.
Wilkinson est même "un facteur X". L'entraîneur des Saracens Mark McCall ne pouvait que l'admettre. Interrogé sur la finale du 18 mai à Dublin entre Clermont et Toulon, il n'a pas hésité: "Clermont est favori mais quand on a Jonny dans son équipe...."