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© AFP/Franck Fife
Le manager du XV de France Philippe Saint-André, à Dublin, avant la rencontre face à l'Irlande, à Dublin, le 9 mars 2013
Malgré trois défaites et un match nul - en Irlande (13-13) samedi - dans le Tournoi des six nations, le manager du XV de France Philippe Saint-André continue à afficher ses certitudes, que ce soit dans le jeu comme dans son groupe, en affirmant miser sur le long terme.
+ LA LOUPE ET L'ESCABEAU
Saint-André n'a cessé et ne cesse de le marteler: "On est en construction". Une manière de relativiser les piètres résultats actuels qui risquent de précipiter pour la première fois depuis 1999 l'équipe de France à la dernière place du Tournoi."Quand on voit le groupe, il y a un an, des Debaty, Maestri, Vahaamahina, Samson, Fofana, Machenaud, Dulin...tous étaient inconnus au niveau international", souligne encore PSA qui répète comme une antienne se placer dans la perspective du Mondial-2015. Cette prétendue hauteur de vue permet de détourner l'attention des détails inquiétants du chantier: pauvreté de l'animation offensive, touche sur courant alternatif, manque d'alternance dans le jeu et baisses de régime physiques, des éléments qui relèvent davantage du gros oeuvre que de la finition. "La Fédération nous a donné comme objectif de préparer une équipe très compétitive pour 2015. On reste fidèle à nos principes et on continue à travailler", rétorque-t-il aux critiques. Crânement, il assure même avoir acquis après ces quatre premiers matches du Tournoi "beaucoup plus de certitudes, dans le groupe, dans les solutions".
+ CARTE DE FIDELITE
© AFP/Franck Fife
Le sélection du XV de France Philippe Saint-André (à gauche) et son assistant Patrice Lagisquet
(à droite), à Marcoussis, au sud de Paris, le 7 mars 2013
PSA s'est aussi fixé un devoir de fidélité envers son groupe, que ce soit en "périodes euphoriques comme au mois de novembre" ou en ces temps troublés. Depuis le début du Tournoi et malgré les contre-performances, le groupe a été peu retouché. Une posture certes d'abord contrainte par le faible réservoir dont il dispose à certains postes (piliers, talonneur, ouvreur, ailier). Mais aussi un choix fort de confiance dont le symbole le plus évident est Frédéric Michalak, dont les performances à l'ouverture n'ont cessé de s'étioler. "On ne peut pas +tuer+ les joueurs, a exhorté Saint-André. Peut-être qu'au mois de novembre, on les a montrés meilleurs qu'ils étaient, mais là ils ne sont pas aussi bas que les gens peuvent le dire." En s'inscrivant encore dans le long terme, Saint-André estime ainsi que son équipe, rajeunie après le Mondial-2011, apprendra beaucoup de ces défaites, notamment dans l'état d'esprit où elle se doit de rester "solidaire, dans la marée, les tsunamis". "Vivre ce qu'on a vécu dans ce Tournoi des six nations ne peut que nous faire grandir", assure-t-il.
+ PARAPLUIE
A mesure que la pression augmente sur le XV de France, PSA se pose en protecteur de l'encadrement et de ses joueurs, à renfort de coups de menton. "C'est à mois de prendre des coups car je suis le manager. J'assume parce que j'ai toujours assumé. Le rugby de haut niveau, c'est être compétiteur. Plus c'est difficile, plus j'aime", souligne-t-il. "C'est dans ces périodes là qu'on (...) voit aussi ses alliés en-dehors. Pour moi ça a été très intéressant...", glisse-t-il aussi, en allusion notamment à son successeur au poste d'entraîneur à Toulon Bernard Laporte , qui a émis des critiques cette semaine envers l'équipe de France. "On voit qu'il y a des personnes qui tirent sur l'ambulance très rapidement, c'est la vie, l'évolution de notre sport", philosophe encore PSA en rappelant ne s'être "jamais permis de critiquer une fois l'équipe de France parce que c'est dans mes gènes". "Je laisse chaque personne à ses responsabilités et à sa propre morale...", conclut-il . Et pour montrer que rien ne le détournerait de la route vers le Mondial, il a tenu à mettre les choses au point: "Je suis là jusqu'à 2015, je ne vais rien lâcher, bien au contraire."