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© AFP/Michael Bradley
Le redoutable ailier néo-zélandais Rene Ranger (à droite) aux côtés d' Israel Dagg
, le 8 juin 2013 à Auckland
Au pays des ailiers surpuissants, le Néo-Zélandais Rene Ranger est devenu la nouvelle attraction et une question agite désormais les supporteurs: choisira-t-il le Top 14 et Montpellier ou le maillot des All Blacks?
Samedi dernier, 73e minute du premier test-match Nouvelle-Zélande - France. Jusque-là bien sage, l'Eden Park résonne soudain d'un "oh" et d'une salve d'applaudissements: entré sept minutes plus tôt, Ranger, sur son aile et ballon en main, vient d'asséner une terrible percussion au Français Yoann Huget, qui reste couché au sol.
L'action ne mènera à rien mais qu'importe... Rene Ranger (26 ans, 4 sél) a de nouveau marqué les esprits, faisant jouer sa vélocité et sa puissance.
Si cet ancien international à VII gravite depuis longtemps dans l'orbite des All Blacks, grappillant trois sélections en 2010, il est réellement entré dans la lumière cette année, dans le sillage d'une excellente saison en Super 15 avec les Auckland Blues.
Titulaire indiscutable en club, il a régalé au passage les amateurs de "tampons". Cette année, ce solide gabarit (1,82 m, 96 kg), a ainsi fait exploser quelques adversaires dans ses charges destructrices.
"C'est quelqu'un de puissant, très "gazif", il faut faire attention quand il a un peu d'espace, il peut être très dangereux", analyse Huget, qui avait pourtant visionné une vidéo d'une percussion dévastatrice sur l'ouvreur australien James O'Connor juste avant de monter dans le bus pour l'Eden Park.
"Même Luke McAlister (son partenaire à Toulouse) me disait: fais attention à +Ranger Danger+. Je ne comprenais pas trop pourquoi", sourit l'arrière qui a mis quelques minutes à sortir du brouillard.
Sa forme actuelle a logiquement précipité son retour chez les All Blacks pour la campagne 2013. Sur le banc encore à Christchurch samedi, il semble voué à un rôle d'impact player pour le moment, en dépit d'une forte pression médiatique.
"On peut le voir de deux façons: d'un côté, comme un énorme apport d'énergie à faire entrer après 50 minutes et qui peut faire de gros dégâts. Ou faut-il l'aligner dès le début?", s'interrogeait cette semaine le manager des All Blacks Steve Hansen , qui a tranché jeudi pour la première option.
"Mais son impact en sortant du banc est assez spectaculaire, surtout s'il fait ça toutes les semaines", a ajouté l'entraîneur.
Ses prestations ont aussi attisé la convoitise des clubs européens, notamment Montpellier qui lui a fait signer fin 2012 un pré-contrat, au centre de toutes les attentions. Car un exil signifierait que le joueur ne serait plus sélectionnable pour les All Blacks.
"C'est une difficile décision pour lui, souligne l'ancien capitaine des All Blacks Tana Umaga . Quand on a goûté aux All Blacks, comme quand on joue pour les Bleus, on veut garder cela le plus longtemps possible en bouche".
Pour l'instant, Ranger, reconnaissable à sa barbe et ses cheveux hirsutes est resté résolument muet sur le sujet. Son agent est actuellement à Montpellier pour négocier avec le club. Dans son entourage, on affirme qu'aucun accord n'a été trouvé pour le moment et que le salaire de 440.000 euros par saison, avancé dans la presse, était surévalué. Peut-être est-ce un signe d'une volonté de désengagement du joueur, qui devra alors apporter des compensations financières.
Sollicité par l'AFP, Montpellier a répondu que "le club ne communique pas pour le moment" mais "le fera sans aucun doute dans les jours qui viennent".
Il y a en effet urgence: la période des mutations dans le Top 14 s'achève officiellement samedi. Soit quelques heures après le deuxième test-match face aux Bleus, où Ranger aura eu l'occasion de s'installer davantage sous le maillot frappé de la fougère.