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Le Stade Toulousain joue son avenir en Coupe d'Europe samedi (14h30 française) lors d'un quart de finale contre la province irlandaise du Munster, qu'il n'a plus rencontrée depuis 2008 et qu'il affrontera pour la première fois dans son antre de Thomond Park.
Six couronnes européennes réunies dans un stade mythique pour une confrontation rarissime: au-delà de l'enjeu, la rencontre de samedi est un événement.
Depuis la création de la Coupe d'Europe en 1995, les quadruples champions d'Europe toulousains (1996, 2003, 2005, 2010) et les Irlandais, sacrés en 2006 et 2008, ne se sont affrontés que quatre fois (deux victoires chacun).
La dernière confrontation, au Millennium Stadium de Cardiff en finale de l'édition 2008, avait tourné à l'avantage du Munster (16-13), avec l'épisode resté célèbre de Fabien Pelous exclu pour un coup de pied aux fesses d' Alan Quinlan .
Mais ces temps sont révolus. La plupart des acteurs de cette finale sont désormais retraités. Huit seulement -et les entraîneurs toulousains Servat et Elissalde- figurent parmi les 46 joueurs alignés pour la rencontre (Médard, Fritz, Nyanga, Millo-Chluski, Albacete, O'Connell, O'Callaghan et Earls).
"C'était une autre époque, d'autres équipes", confirme Vincent Clerc , qui avait assisté au match en tribunes.
Le Munster en est un parfait exemple. Avec un effectif rajeuni par les Murray, Zebo, Keatley et O'Mahony et un nouveau style insufflé par l'entraîneur Rob Penney, la province a étoffé le "10 men game" qui avait fait sa réputation avec un jeu de trois-quarts ambitieux bien que pas toujours efficace.
"C'est un rugby qui paraît plus complet, avec plus d'alternance, qui se repose toujours sur cette capacité à conserver le ballon, avec une belle mêlée et une magnifique touche, analyse le manager toulousain Guy Novès. Mais il faudra aussi qu'eux se mettent à niveau défensivement, car on ne va pas les regarder toute la partie."
- Le facteur Thomond Park -
Ragaillardis par l'approche des matches de phase finale, les Toulousains ont en effet affiché ces dernières semaines leurs ambitions de jeu retrouvées au Stade Français (27-27) et à Toulon (défaite 32-28). Et ont réveillé les vieilles craintes irlandaises sur le "jeu à la toulousaine".
Dans le sillage des surpuissants Tekori et Picamoles, la paire de centres Fickou-Fritz, et Yoann Huget, très remarqué durant le Tournoi, font trembler.
Les avants du Munster, emmenés par l'icône Paul O'Connell (34 ans) et la révélation du Tournoi des six nations Peter O'Mahony (24 ans), se sont donc donné pour mission de les priver de ballons. La conquête toulousaine, avec une touche inconstante et une mêlée amputée du pilier droit Census Johnston blessé aux cervicales et remplacé par Yohan Montès, sera mise à rude épreuve.
Les Irlandais tentent également de se rassurer avec la non-titularisation, en face, de Luke McAlister , toujours inspiré. Le Néo-Zélandais, qui soigne des douleurs au dos depuis deux semaines, laissera le N.10 à Lionel Beauxis et débutera sur le banc en compagnie notamment de Jean-Marc Doussain et Yannick Nyanga .
"Il faudra faire 80 minutes sans répit en défense, en attaque, dans tous les domaines, ce qu'on n'a encore jamais fait cette saison", résume Paul O'Connell , dans ce qui ressemble à un défi lancé à ses partenaires.
Les Irlandais comptent sur l'atout unique de Thomond Park, stade que ne connaissent pas les Toulousains et où les supporters de la "Red Army" imposent une pression de tous les instants. Fort de ce soutien, le Munster ne s'y est incliné que deux fois en Coupe d'Europe depuis 1995.
Pas de quoi intimider l'expérimenté Guy Novès: "A la fin, c'est quinze Irlandais contre quinze Toulousains. Leur armée, elle restera dans les tribunes".
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |