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Avant qu'il ne soit patron du Stade Toulousain et des Bleus, tout a commencé pour Guy Novès dans un collège de la banlieue de Toulouse, où il a porté au sommet des gamins avec la même obsession de gagner.
Pibrac: c'est là qu'il a construit de ses mains sa maison. Et sa carrière d'entraîneur, arrivé trente ans plus tard au firmament du rugby français (dix Brennus et quatre Coupes d'Europe en tant qu'entraîneur puis manager des Rouge et Noir).
Alors ailier du Stade Toulousain, il commence sa carrière de professeur d'éducation physique à la fin des années 1970 au collège du Bois de la Barthe et y crée rapidement une section rugby, avec les moyens du bord.
L'arrière Jean-Luc Sadourny est un des premiers à jouer en scolaire avec le professeur Novès. "Au début, on prenait des roustes, mais il essayait de donner goût au rugby à des collégiens qui ne connaissaient pas ce sport", se souvient l'international.
Novès fait en effet venir au rugby des gamins qui n'y ont jamais joué. "Les basketteurs, il en faisait des deuxièmes lignes, les judokas des piliers, les sprinteurs des ailiers", sourit l'ouvreur international David Skrela .
- 'Dur mais juste' -
Eric Labourdette est l'un d'eux. "J'étais footballeur, il a voulu me faire venir à tout prix. Il voyait que je courais partout, que j'étais teigneux et que je voulais toujours gagner", raconte le quadragénaire, qui tient désormais un magasin de chasse et de pêche à Béziers.
Le futur patron du Stade Toulousain, qui enseignera jusqu'au début des années 2000 alors qu'il a pris les commandes du club en 1993, développe à Pibrac des qualités qui feront sa force plus tard en tant que coach. "Il était dur mais juste et avait déjà le sens de la psychologie. C'était le seul prof qui te faisait hérisser les poils quand il te parlait depuis le bord de la touche", se rappelle Labourdette.
Et même si ce ne sont que des gamins, Novès a la même obsession de gagner qu'avec le Stade Toulousain.
Jeune arbitre de 18 ans à l'époque, Maxime Mamet se souvient d'une finale de championnats UNSS à Orléans, en 1998, durant laquelle il avait vu tomber la foudre depuis le banc de Pibrac.
"J'avais refusé un essai à la suite d'un coup franc joué vite car je n'avais pas vu le départ de l'action. Novès était devenu comme fou, il hurlait alors que Pibrac menait largement. J'étais dans mes petits souliers", sourit-il aujourd'hui.
- 'C'était la guerre' -
"Entre nous, c'était la guerre", en rigole de son côté Serge Gabernet , ancien arrière de Toulouse et du XV de France qui officiait comme prof de sport dans le collège "rival" de Saint-Lys.
"Normalement, il n'y a pas de compétition entre les petits mais, chez nous, il y en avait", à tel point qu'on "s'engueulait quand on se retrouvait le soir à l'entraînement du Stade", poursuit Gabernet, selon qui le collège était pour Novès, comme pour lui, un laboratoire.
Sous la houlette du futur patron du XV de France, Pibrac devient une place forte du rugby scolaire.
"On s'entraînait quatre fois par semaine. On mangeait vite et on allait sur le terrain", raconte Skrela, qui a gagné au début des années 1990 deux titres de champion de France scolaire avec Novès, qu'il a retrouvé ensuite comme entraîneur au Stade Toulousain (2008-2011).
Mais, contrairement à Skrela ou Sadourny, la plupart de ses élèves ne connaîtront pas le haut niveau.
"Novès m'a dit: +tu pourras être un bon joueur, mais pas un très grand+. Du coup, cela ne m'intéressait pas. Moi, je voulais être champion de France. Je le suis devenu, de pêche à la truite! Et des années plus tard, j'ai sonné chez lui pour lui dire: +tu vois, je t'avais dit que je serai champion+", se remémore Labourdette, resté depuis proche de son prof, avec qui il pêche, une des grandes passions du manager du XV de France.
Et comme avec ses collégiens, le défi de Novès est désormais de réussir à porter les Bleus avec la même rage de vaincre.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |