Happy Birthday : |
© AFP/Lionel Bonaventure
L'ailier de l'équipe de France Wesley Fofana prend de vitesse toute la défense australienne lors d'un test match le 10 novembre 2012 au Stade de France
L'encadrement du XV de France, qui a enregistré trois forfaits avant même le début du Tournoi suite à la dernière journée de Top 14, souhaite voir progresser la sempiternelle question de la mise à disposition des internationaux, afin de rendre la sélection "vraiment compétitive".
"Un serpent de mer!"
Les joueurs, fatalistes, utilisent tous la même expression quand on les interroge sur les cadences infernales qu'ils doivent encaisser entre le Top 14, la Coupe d'Europe et le XV de France.
Samedi, alors qu'ont déjà commencé les discussions sur le sujet entre la Ligue nationale de rugby (LNR, représentante des clubs) et la Fédération française (FFR) en vue du renouvellement de la convention qui arrive à échéance le 30 juin 2013, le manager du XV de France Philippe Saint-André a utilisé des mots forts.
"On a l'impression que quand on prépare les compétitions, les autres font un 100 m et nous un 110 m haies", a-t-il ironisé lors du rassemblement de l'équipe pour un stage de préparation... de trois jours.
"On se rend compte qu'on est le seul pays à avoir eu une journée de Championnat hier (vendredi) et avant-hier (jeudi) alors que les Anglais sont en stage depuis dimanche dernier (le 20 janvier) comme les Ecossais, les Irlandais, même les Italiens", soulignait-il.
Cette 16e journée de Top 14 a été fatale à trois joueurs (Dulin, Clerc, Lauret).
" Bernard Laporte disait ça, Marc Lièvremont disait ça, moi je dis ça. J'espère que le prochain ne le dira pas. La convention est à refaire au mois de juillet. Il faut que la Ligue, la Fédération mais aussi le syndicat des joueurs se mettent autour d'une table. On est à la fin d'un certain système, il va falloir le faire évoluer. J'espère que tout le monde en est conscient", a-t-il insisté.
La convention actuelle, entrée en vigueur le 1er juillet 2009, fixe notamment les périodes de mise à disposition des internationaux avant et durant les compétitions internationales, fruits d'âpres négociations.
Côté FFR comme LNR, on refuse d'évoquer les discussions en cours. Les marges de manoeuvre sont réduites et le rapport de force réel entre la Fédération et des clubs de plus en plus riches.
Personne ne s'oppose au principe que le XV de France soit "la vitrine" du rugby français. Mais avec des enjeux financiers croissants et un minimum de 32 matches de Top 14 (et six matches de compétition européenne) à disputer, les clubs n'entendent pas se priver de leurs internationaux, d'autant qu'ils en sont les employeurs.
A l'étranger, les internationaux sont soit sous contrat avec leur fédération, qui paie une partie de leur salaire (Irlande, pays de Galles, Ecosse), soit leurs clubs sont dédommagés par la fédération (Angleterre).
La FFR verse 21 millions d'euros sur quatre ans aux clubs (soit 5 millions par an), bien loin des 16 millions d'euros annuels reversés par son homologue anglaise, la RFU, qui bénéficie notamment des recettes du stade de Twickenham dont elle est propriétaire. La FFR a amorcé un mouvement en ce sens en lançant son projet de Grand Stade mais ce ne sera pas, au mieux, avant 2017.
L'encadrement du XV de France aimerait déjà éviter les journées de Championnat programmées juste avant les rassemblements de la sélection, voire limiter le temps de jeu d'une trentaine d'internationaux selon un système de "licence à points" qui fixe un maximum de matches à jouer dans la saison.
Un international français joue en moyenne 40 matches, contre 30 à 32 matches à leurs adversaires, soit l'équivalent d'une saison supplémentaire entre chaque Coupe du Monde.
Mais, paradoxalement, les bons résultats récents du XV de France (Grand Chelem dans le Tournoi 2010, finaliste du Mondial-2011) avec le système actuel ne plaident pas pour un changement radical.