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© AFP/Olly Greenwood
L'ouvreur anglais de Toulon Jonny Wilkinson
lors de la demi-finale de Coupe d'Europe contre les Saracens à Twickenham le 28 avril 2013
En atteignant la finale de la Coupe d'Europe dès sa deuxième participation, Toulon a poursuivi son irrésistible ascension débutée il y a sept ans en Pro D2.
Depuis Northampton, champion d'Europe en 2000 l'année de sa première participation, aucune équipe n'avait atteint une finale continentale aussi rapidement.
. UNE ASCENSION SPORTIVE FULGURANTE
Depuis leur remontée en Top 14 en 2008, les Toulonnais n'ont certes pas remporté de titres mais ont tutoyé les sommets avec un culot déconcertant.
Après une saison d'adaptation (9e), ils ont atteint en 2009-2010 les demi-finales du Top 14 (sans passer par les barrages) et ont échoué en prolongation au bout d'un match épique face à Clermont (35-29), le futur champion. Quelques semaines plus tard, ils jouaient -et perdaient- la finale du Challenge européen face à Cardiff (28-21).
La saison 2010-2011 est un échec en Top 14 avec une 8e place mais pour leur première participation à la Coupe d'Europe, ils atteignent les quarts de finale (défaite à Barcelone contre Perpignan 29-25) en éliminant de leur poule les Irlandais du Munster qui restaient sur douze quarts de finale d'affilée.
En 2011-2012, Bernard Laporte ancien entraîneur du XV de France (1999-2007), remplace Philippe Saint-André, parti entraîner la sélection. Le RCT atteint la finale du Challenge européen et du Top 14, mais perd les deux respectivement contre Biarritz (21-18) et Toulouse (18-12).
Cette saison, les Varois sont d'ores et déjà assurés de disputer la finale de la Coupe d'Europe et les demi-finales du Top 14. "Et j'aimerais bien qu'on soit autre chose que vice-champion", lance le président Mourad Boudjellal.
. BOUDJELLAL: L'ETINCELLE DE L'AMBITION ET DE LA PROVOCATION
Boudjellal, qui a fait fortune avec les éditions de bande dessinées du Soleil et a repris le club en 2006, a été le déclencheur de cette réussite. Il a mis en place une politique de recrutement souvent qualifiée de "bling bling" et fait venir les plus grandes stars dans ce club historique (champion de France 1931, 1987, 1992) qui évoluait en Pro D2: le capitaine des All Blacks Tana Umaga en 2006, le recordman mondial de sélections George Gregan et le champion du monde sud-africain Victor Matfield en 2007, le prometteur Sonny Bill Williams en 2008 devenu depuis une superstar, la légende Jonny Wilkinson (91 sélections avec l'Angleterre, champion du monde 2003) en 2009, le redouté deuxième ligne et champion du monde 2007 Bakkies Botha et le talentueux centre australien Matt Giteau en 2011...
Décomplexé face à l'ordre établi du rugby français, il a bousculé le paysage hexagonal et replacé Toulon comme centre d'attention. Avec ses saillies provocatrices contre le corps arbitral et ses homologues du Top 14, il fait régulièrement la une de l'actualité sportive. Entre autres opérations marketing, il a également médiatisé le "Pilou Pilou" en le faisant scander par des personnalités du show bizz (Charles Berling, Youssoupha, José Garcia et Mickaël Youn...). Avec Boudjellal, le RCT est devenu glamour.
. UNE CROISSANCE SANS FIN ?
Quand beaucoup de clubs ont mis de très longues années à se construire, la fulgurante croissance du RCT suscite jalousie et inquiétude. Le club varois présentait cette saison le troisième budget du Top 14 (25,3 M EUR) derrière Toulouse (34,97 M EUR) et Clermont (25,52 M EUR). "On s'est créé une économie, ce que d'autres ne sont pas capables de faire", a encore répété Mourad Boudjellal dimanche. Après avoir amorcé la pompe sur ses propres deniers, il assure ne plus mettre d'argent dans le club qui s'appuie notamment aujourd'hui sur le soutien de 275 partenaires et d'un fidèle public (environ 10.000 abonnés).
La saison prochaine, le club restera dans une relative stabilité sportive avec un recrutement moins glamour (Noirot, Claassens...) si ce n'est la venue d'un nouveau champion du monde 2007, l'ailier Bryan Habana et peut-être de l'Australien Drew Mitchell . Mais, quels que soient les résultats de cette saison, l'ambition restera sans aucun doute maintenue. Sous peine de réveiller les critiques.