Happy Birthday : |
© AFP/Franck Fife
Le Français Vincent Clerc
(à droite) avec Yoann Huget après la victoire de la France contre l'Argentine le 17 novembre 2012 à Villeneuve-d'Ascq
A 31 ans, l'ailier Vincent Clerc est en grande forme: il l'a montré samedi par un doublé face à l'Argentine, qui le place à quatre essais du record en bleu de Serge Blanco (38) et l'affirme un peu plus comme un leader du XV de France en reconstruction.
Dès le coup de sifflet final samedi, le joueur s'est attaché à renvoyer ses 34 essais internationaux au rang d'anecdote. "Le record n'est pas un objectif. Ca arrive ou pas, ce sont des faits de jeu, a-t-il déclaré. C'est une course qui regarde plus les médias. Vous (les journalistes) faites les comptes pour moi !"
Mais le lendemain, le manager du XV de France Philippe Saint-André, lui-même ancien ailier, a rendu un hommage appuyé à celui qui a dépassé sa marque de 32 essais.
"Il y a deux genres d'ailiers: celui qui se plaint à la fin de saison +J'ai marqué que trois essais+ et qui pleure +J'ai pas eu un ballon+ et celui qui marque quinze essais par saison", a-t-il affirmé.
"Tu as celui qui sent la ligne, qui est là au bon moment, qui a le bon rebond pour lui. Ca, c'est l'anticipation, le +killer instinct+. Si Vincent Clerc est le deuxième meilleur marqueur du rugby français, ce n'est pas le fait du hasard", insiste-t-il.
A 31 ans, Clerc est une référence à son poste. Meilleur marqueur de la dernière Coupe du Monde avec six essais (à égalité avec l'Anglais Chris Ashton ), il est devenu à cette occasion le Français le plus prolifique dans la compétition avec onze essais en 13 apparitions.
Avec son club du Stade Toulousain, il est également en tête des marqueurs de la Coupe d'Europe (33 essais). Et il est actuellement le meilleur finisseur du Top 14 avec son équipier Timoci Matanavou (6 essais).
Pourtant, dans la foulée de la Coupe du Monde, il avait signé une saison 2011-2012 sans relief (3 essais). Et la reprise en août avait aussi été laborieuse.
"Son début de saison a été convenable mais pas satisfaisant pour lui. Il est monté en puissance", raconte le manager toulousain Guy Novès.
"Ce qu'il obtient aujourd'hui, c'est dû à son talent mais aussi parce qu'il bosse au quotidien de manière exceptionnelle, estime-t-il. Au niveau des tests physiques, il est devant tout le monde au Stade Toulousain. On le voit dans son jeu, il se déplace énormément, comme face à l'Argentine".
"Il a cette capacité à être toujours bien placé au bon moment. Il ne lâche rien, que ce soit en attaque ou en défense", ajoute son équipier et ami Clément Poitrenaud.
Son efficacité sur le terrain en fait un leader naturel de jeu. Son expérience aussi: il a débuté en sélection il y a dix ans et, avec 63 sélections, il est le deuxième joueur le plus capé du groupe de la tournée d'automne après Szarzewski (65).
Lancé dans une entreprise de rajeunissement de la sélection, Philippe Saint-André lui a demandé de prendre des responsabilités en sélection, lors d'"une discussion franche il y a quinze jours avant le match contre l'Australie".
Son match de samedi face à l'Argentine a résonné comme une réponse.
"C'est un joueur très complet, qui a beaucoup d'influence sur les groupes auquel il appartient, que ce soit le Stade Toulousain ou les Bleus", assure Poitrenaud. Il n'a plus de soucis physiques, il a de l'expérience et est en pleine maturité. Il est sans doute à l'apogée de sa carrière, et cela se traduit sur le terrain".