Happy Birthday : |
© AFP/Adrian Dennis
Les joueurs des Cardiff Blues se congratulent après un essai contre Toulon, le 19 octobre 2013 à Cardiff
Les six fédérations actionnaires de l'ERC, société organisatrice de la Coupe d'Europe, ont proposé jeudi de réformer la compétition selon les demandes des clubs français et anglais, sans pour autant régler la question centrale des droits de diffusion.
A l'issue de deux jours de réunion à Dublin, les fédérations française, anglaise, écossaise, irlandaise, galloise et italienne ont annoncé un "consensus" pour que la plus prestigieuse compétition de clubs soit réduite de 24 à 20 participants.
Tous seront qualifiés selon leur classement en championnat. Les bénéfices seront répartis en trois tiers égaux entre clubs français, anglais, et celtes et italiens (au lieu respectivement de 25%, 25% et 50% actuellement).
Mais l'annonce ne signifie pas la fin de la crise. La réunion s'est en effet tenue en l'absence des représentants des clubs français (Ligue nationale du rugby, LNR) et anglais (Premiership Rugby) ainsi que des provinces galloises.
Demandeurs depuis juin 2012 de telles réformes qui n'aboutissaient pas, la LNR et Premiership Rugby avaient lancé en septembre, sur des principes similaires, leur propre compétition: la "Rugby Champions Cup" (RCC). Les franchises galloises ont annoncé leur ralliement à ce projet mardi soir.
Place garantie pour chaque pays
Place garantie pour chaque pays
La nouvelle Coupe d'Europe proposée par l'ERC "comprendrait la participation de 20 clubs, avec six clubs venant chacun de PRL (Championnat d'Angleterre), et de la LNR (Top 14), ainsi que sept clubs venant de Pro12 (Ligue celtique). Les clubs se qualifieraient au mérite, en fonction de leurs résultats dans leurs Ligues respectives. Dans le cas des clubs de Pro12, au minimum une place serait garantie pour chaque pays", explique le communiqué des six fédérations.
La dernière place serait attribuée la première année selon un système de barrages. Elle serait ensuite dévolue au vainqueur du tournoi secondaire, actuellement Challenge européen.
Les revenus seraient distribués à parts égales de 33% et "le montant perçu par les clubs de Pro12 ne serait pas inférieur à ce qu'ils perçoivent actuellement", soit un total de 21 millions d'euros pour la saison 2012-13.
Ces doléances sur le format de la compétition et la distribution des revenus faisaient l'objet d'une relative entente entre actionnaires de l'ERC. Les discussions ont en réalité été bloquées dès les premiers mois en raison d'un conflit de contrats sur les droits de diffusion télévisuels.
"Le constat d'échec reste inchangé", a estimé le président de la LNR Paul Goze.
BT contre Sky
BT contre Sky
Premiership Rugby a en effet annoncé en septembre 2012 la signature de sa propre initiative d'un accord avec l'opérateur British Telecom (BT) pour quatre ans, avec un montant global estimé à 152 millions de livres (180 M EUR), pour la diffusion du Championnat d'Angleterre et des matches européens des clubs anglais à partir de 2014-15.
Le montant consacré à la seule Coupe d'Europe n'est pas connu.
Tenus par ce contrat, les clubs anglais ne peuvent pas participer à une compétition non diffusée par BT. Or l'ERC, seule habilitée selon les règlements à négocier les droits TV des compétitions européennes, a prolongé jusqu'en 2018 avec Sky, pour un montant estimé à 70 millions de livres (83 millions d'euros).
"Compte tenu de ces contrats, il n'y a pas de possibilité de compétition à travers l'ERC. L'ERC est finie. Les Anglais ne peuvent pas participer à une compétition ERC et nous ne voulons pas participer à une compétition sans les Anglais. La seule solution est celle que nous avons faite: créer une autre compétition", a martelé Paul Goze.
LNR et Premiership Rugby ne se rendront pas à la prochaine réunion des actionnaires de l'ERC, prévue le 1er novembre. Elles entendent mener jusqu'au bout leur projet de RCC, qui sera présenté "dans les premiers jours de novembre", a indiqué Paul Goze: "Il y aura la RCC ou il n'y aura pas de compétition".