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© AFP/Marty Melville
Le Français Wesley Fofana (d) pris par Conrad Smith
lors de Nouvelle-Zélande - France le 22 juin 2013 à New Plymouth
Le XV de France quitte dimanche la Nouvelle-Zélande avec en soute une valise de doutes et de regrets, lestée par une troisième défaite en trois matches face aux All Blacks (24-9), samedi à New Plymouth.
A l'heure des vacances et de la remise des bulletins, les appréciations sont encourageantes mais les notes impitoyables, à l'image des trois leçons de réalisme infligées par les All Blacks.
Voici donc un "zéro pointé", comme le nombre de victoires face aux champions du monde et un "1", comme le total de succès en 2013, pour un match nul et six défaites.
Encore un autre "1", celui du nombre famélique d'essais inscrits en trois test-matches (soit 4 heures de jeu) lors de cette tournée "d'apprentissage", dixit le manager Philippe Saint-André, un peu sonné samedi soir à l'issue de la rencontre.
"C'est douloureux par rapport à l'investissement des joueurs, à l'état d'esprit sur cette fin de saison", relève-t-il.
Certes, les 35 Français n'ont pas démérité dans l'engagement, que ce soit lors de la défaite initiale à l'Eden Park (23-13), ce samedi au Yarrow Stadium et même lors de la correction reçue à Christchurch(30-0).
© AFP/Marty Melville
Wesley Fofana (d), Thierry Dusautoir
(c) et Damien Chouly
après la défaite de la France contre la Nouvelle-Zélande le 22 juin 2013 à New Plymouth
Il n'en reste qu'après un Tournoi des six nations raté et au vu des prochaines échéances - réceptions en novembre des All Blacks et de l'Afrique du Sud - toute la bonne volonté des joueurs devra s'accompagner de progrès dans le jeu.
"Il n'y a pas de pitié à ce niveau-là", souffle le capitaine Thierry Dusautoir , "fier" de ses coéquipiers qu'il décrit comme "généreux, combatifs".
Le coeur ne suffit pas
Il a ainsi flotté durant toute cette tournée un parfum d'impuissance.
Sur le terrain d'abord, face à des All Blacks capables de convertir en points leurs temps forts, comme sur cet essai en coin de l'ailier Ben Smith en fin d'une première période dominée par les Bleus (36). Impuissance aussi face à la muraille défensive All Blacks, que les Français se sont échinés à franchir, perçant peu ou mal, c'est à dire sans soutien, en se faisant reprendre dans le deuxième rideau, à l'image de ces "cuillères" sur Rémi Talès puis Jean-Marc Doussain samedi.
Lors du dernier test, il y eut ainsi une nette amélioration dans le jeu au pied, d'occupation comme de pression, la conquête a été impeccable - 100% en touches, 100% en mêlée - mais pour quel résultat?
"La clé, c'est le manque d'efficacité dans nos temps forts", rabâche encore Saint-André.
A cela, s'est ajouté le sentiment de subir le cours des événements. A New Plymouth, cela s'est matérialisé par un arbitrage parfois léger, comme sur cet hors-jeu imaginaire dès la 3e minute sifflé sur un astucieux coup de pied par-dessus de Talès, qui envoyait dans l'en-but Wesley Fofana et Yoann Huget.
L'impuissance enfin, face à un système qui donne de moins en moins la priorité au XV de France. A disposition de Saint-André en cette fin de saison, des joueurs rincés, blessés, un vivier de plus en plus faible à certains postes (ailiers, piliers droits), une préparation réduite et au final, la sensation de ne pas progresser, de se contenter de colmater les brèches dans l'urgence quand d'autres nations s'arment en conséquence.
© AFP/Marty Melville
Un supporteur français assiste au match Nouvelle-Zélande - France le 22 juin 2013 à New Plymouth
Le coeur n'a ainsi plus suffi samedi au fur et à mesure que l'horloge tournait. Les Bleus avaient encore les All Blacks à vue à la 58e minute (14-9), mais une pénalité de Carter (72) puis un essai de Beauden Barrett à la sirène, à 15 contre 14 après l'exclusion pour un mauvais geste de Yoann Maestri, ont inexorablement plié le sort de la rencontre.
Le jeune Doussain, qui n'honorait que sa troisième sélection, s'est chargé d'alimenter le score au pied, lui qui ne bute même pas en club, avec deux pénalités (38, 45) après avoir connu deux ratés. Le centre Florian Fritz avait ouvert la table de marque d'un drop prometteur (8), un acte finalement isolé.
Un bien maigre bilan au final pour tant d'énergie déployée. L'encadrement a désormais plus de quatre mois pour garnir sa boîte à outils, avant de retrouver les All Blacks le 9 novembre.