Happy Birthday : |
© AFP/Lionel Bonaventure
L'équipe de France de rugby avant un match contre l'Ecosse, le 16 mars 2013 à Saint-Denis
Le XV de France voit son bail au Stade de France s'achever fin juin et pourrait rester un moment sans domicile fixe du fait de la suspension des négociations entre la Fédération française de rugby (FFR) et les gestionnaires de l'enceinte, plus en froid que jamais.
En 16 ans de relations houleuses, on avait en effet rarement vu la crispation entre les deux parties atteindre un tel paroxysme. Au point que la FFR prévoit sans états d'âme de faire disputer à son équipe phare les matches de sa tournée d'automne dans des stades de bien moindre capacité. Quitte à se priver d'importantes recettes.
Chaque camp se renvoie la balle et la faute. Et tous refusent de parler ouvertement. Seule (et brève) exception, Pierre Camou, président de la FFR: "L'échec des négociations n'est pas de mon fait", jurait-il la semaine dans l'hebdomadaire Midi Olympique. "Le Stade de France a accepté de longue date le principe de concessions financières pour finaliser une nouvelle convention de quatre ans", rétorque-t-on du côté de Saint-Denis. De fait, le consortium aurait consenti à diminuer le loyer du stade de moitié. Pas suffisant pour Camou, exigeant après des années de "spoliation", dit-il, et porté par la perspective de construire son propre stade à Evry (un projet évalué à 600 millions d'euros), gage pour lui d'indépendance financière, à l'horizon 2018.
Mis en cause par la FFR, qui l'accuse d'avoir fait capoter les négociations, le ministère des sports "nie farouchement". Quel intérêt d'ailleurs, s'y interroge-t-on, aurait Valérie Fourneyron à saborder un processus qu'elle s'échine à ranimer depuis sa prise de fonction?
Quels qu'en soient les raisons et les responsables, l'échec des négociations est patent et les coups bas se multiplient. En avril, la FFR, dans le cadre d'un litige avec le Stade de France sur le report du match France-Irlande du Tournoi des VI Nations 2012, a posé au tribunal administratif la question de l'annulation du contrat liant l'Etat et le Stade de France. Question déjà soulevée par le conseil constitutionnel. D'où l'ire supposée du ministère, autorité de tutelle d'une fédération qu'accessoirement il subventionne.
Après cet épisode, l'incompréhension était totale mais la rupture pas encore consommée. Le renoncement de la FFR à organiser les finales des Coupes d'Europe 2014 au Stade de France au motif que sa disponibilité n'était pas garantie, a fini de saborder les derniers liens.
"Le stade était libre, bloqué sur notre calendrier", assure le Stade de France. Dans le cadre des négociations avec la Fédération, et pour arguer de sa bonne volonté, le consortium aurait même proposé de mettre à disposition l'enceinte gratuitement, indique un acteur des négociations.
Pas de HCup donc, mais peut-être pas non plus de rencontres de la tournée d'automne. France-Tonga est de longue date programmé au Havre (25.000 places) le 16 novembre. Faute d'accord, resteraient à caser les Blacks (9 novembre) et l'Afrique du Sud (23 novembre). Sans parler des rencontres du Tournoi 2014 et du choc France-Angleterre, immuablement complet à 82.000 places, le match le plus lucratif pour le Stade de France et la FFR!
Que ce soit à Marseille, Lille, Bordeaux, Nantes ou autre, et même à des conditions commerciales avantageuses, la FFR aura du mal à atteindre les chiffres atteints à Saint-Denis, en terme de remplissage comme de revenus. Surtout en partenariat avec un consortium prêt à de "fortes concessions". Et la délocalisation en province n'est pas du goût de la majeure partie des sponsors, habitués à recevoir leurs invités dans les loges du SDF. Ni des fédérations anglaise, écossaise, galloise et irlandaise...
L'attitude de la FFR trouble certains observateurs. Sous couvert d'anonymat, comme c'est la règle dans cet imbroglio, un partenaire économique de la FFR s'émeut de l'intransigeance de son président: "Avec son projet de grand stade à 600 millions, la fédé aurait tout intérêt à montrer, aux banques notamment, qu'elle est capable de faire du chiffre et de remplir des stades."
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |