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© AFP/Marty Melville
Israel Dagg
de Nouvelle-Zélande (au centre) avec les Français Frédéric Michalak (à droite) et Florian Fritz
le 15 juin 2013 à Christchurch
Le XV de France a été totalement emporté samedi à Christchurch par l'allant des All Blacks (30-0) et ne pouvait qu'admettre un sentiment d'impuissance après une telle démonstration de force.
Il flottait paradoxalement un petit air de revanche du côté des All Blacks avant le coup d'envoi à Lancaster Park, une semaine après leur court succès au goût d'inachevé à l'Eden Park (23-13). Il y avait l'envie aussi de frapper fort, pour le 500e match de leur histoire, et avec classe, dans la ville martyre de Christchurch qui porte encore béantes les plaies du séisme de février 2011.
Les Français, qui avaient pourtant trouvé des motifs d'encouragement à leur première sortie, en ont fait durement les frais, repartant "fanny" pour la première fois depuis 1990 et un France-Ecosse du Tournoi (21-0). C'est aussi leur plus lourde défaite depuis l'humiliant 59-16 de novembre 2010 face à l'Australie.
"Il faut féliciter les Néo-Zélandais sur leur efficacité, que ce soit défensive ou offensive, a souligné le manager du XV de France Philippe Saint-André. Il n'y a rien à dire aujourd'hui, ils étaient meilleurs et ils l'ont démontré sur le terrain."
La victoire des All Blacks s'est construite sur un triomphe technique et tactique.
Sous une pluie fine et persistante rendant le ballon glissant et fusant au sol, les hommes de Steve Hansen ont utilisé à merveille le jeu au pied de pression comme d'occupation, grâce à la précision horlogère de la charnière Aaron Smith - Aaron Cruden .
De trop nombreuses lacunes
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Le Français Maxime Machenaud lors du test match contre la Nouvelle-Zélande le 15 juin 2013 à Christchurch
Surtout, ils ont laissé dans l'ensemble la maîtrise du ballon au XV de France (60% de possession), notamment en seconde période, s'appuyant sur une défense resserrée, courageuse et un immense réalisme en contre-attaque.
A l'inverse, les Bleus ont affiché de trop nombreuses lacunes: en touche d'abord, où six ballons ont été gâchés; dans l'animation offensive ensuite, la charnière Machenaud-Michalak balayant sans solution, comme face à un mur, la largeur du terrain; et dans le jeu courant, ponctué d'en-avants, notamment sous les ballons hauts.
La meilleure tenue de la mêlée, renforcée par Nicolas Mas à droite, et une nouvelle copie très propre dans le jeu au sol, n'auront pas suffi.
Et si la défense a dans l'ensemble été valeureuse, elle a fini par craquer, à trois reprises, sur des ballons de récupération parfaitement exploités par les All Blacks.
Le premier essai a d'entrée planté le décor: une touche volée sur la ligne des 5 m français, suivie d'un renversement d'attaque, et le petit coup de pied rasant du centre Ma'a Nonu est aplati dans l'en-but par l'ailier Julian Savea (7-0, 4).
Ce fut d'ailleurs un petit miracle de voir les Français n'accuser que 10 points de retard à la pause, tant la maîtrise était All Black.
28 temps de jeu pour rien
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Le Français Frédéric Michalak tente de restister au plaquage du Néo-Zélandais Sam Cane lors d'un test-match le 15 juin 2013 à Christchurch
Le véritable tournant de la partie est intervenu en début de seconde période, sur cette interminable séquence française (43e - 48e), ces 28 (!) temps de jeu devant la ligne d'en-but néo-zélandaise, ces picks and go stériles et cette tentative de drop un peu désespérée de Frédéric Michalak, bloquée par les bras du troisième ligne Sam Cane, monté comme un mort de faim sur l'ouvreur. En un rien de temps, les All Blacks amorcent une contre-attaque, conclue 80 mètres plus loin par Ben Smith . Imparable.
"On a l'opportunité de marquer un essai et on prend sept points contre nous, a relevé le capitaine Thierry Dusautoir . Moralement ça nous fait du mal et eux ça les conforte dans leur forme du jour."
En fin de match, les All Blacks, délestés de ballon mais non moins maîtres de leur sujet, ont même ajouté un troisième essai, sur un nouveau turn-over et 100 mètres d'une cavalcade conclue par un plongeon entre les poteaux de Beauden Barrett (30-0, 77e).
"Je pense que même si on en prend 30 et que c'est compliqué, on apprend et il y a de la détermination, a martelé le deuxième ligne Yoann Maestri. C'est dur mais il faut s'en servir."
Pour parachever le cauchemar des Bleus, Frédéric Michalak (épaule) et Louis Picamoles (hanche) ont quitté le terrain blessés. Il faudra probablement faire sans eux pour sauver l'honneur d'une difficile tournée, samedi prochain à New Plymouth.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |