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© AFP/Marty Melville
Les joueurs néo-zélandais se congratulent après avoir marqué un essai, devant un Weskey Fofana (d) dépité, le 22 juin à New Plymouth
Défait trois fois en autant de test-matches face aux All Blacks en Nouvelle-Zélande, le XV de France doit se construire dans l'échec, espérant tirer des bénéfices à long terme de cet apprentissage face aux meilleurs.
. LIMITES EN LUMIERE
La triple opposition face aux champions du monde a eu le mérite de souligner par contraste les lacunes d'un XV de France méritant mais manquant cruellement de maîtrise collective et individuelle. Encore en rodage - c'est leur début de saison - les All Blacks ont d'abord dominé les Français stratégiquement et techniquement, sans livrer de copies vraiment abouties. La déroute de Christchurch (30-0) en fut l'exemple le plus parfait: sous la pluie, les Néo-Zélandais ont joué simplement, occupant au pied le terrain, laissant la possession d'un ballon glissant à des Bleus bien naïfs, et procédant en contre pour prendre à revers des organismes français épuisés d'attaquer en vain. Encore jeune et inexpérimenté, le XV de France a pris de plein fouet les exigences du haut niveau. "Face à la meilleure équipe du monde, il faut prendre les bonnes décisions, faire les bons gestes dans les moments clés du match et on a tout le temps été à côté de la plaque dans ces moments cruciaux", souligne ainsi l'entraîneur des avants Yannick Bru . Plus inquiétant, certaines erreurs techniques individuelles grossières, illustrées par l'absence de suivi sur une pénalité de Michalak qui s'écrasa sur le poteau et précipita un essai en contre. "C'est un manque de rigueur, assume l'entraîneur des arrières Patrice Lagisquet . A l'avenir, on doit éradiquer complètement ce type d'oubli si on veut gagner ces matches."
. UN GROUPE SE DESSINE
"Au niveau des hommes, on y voit de plus en plus clair", assure Lagisquet. L'encadrement a pu en effet passer 36 joueurs en revue, donnant leur première sélection à sept novices. Avec un satisfecit particulier pour le deuxième ligne Alexandre Flanquart - "le futur de l'équipe de France" dixit Bru - et le troisième ligne Bernard Le Roux pour les avants. Chez les ouvreurs Camille Lopez et Rémi Talès "ont vraiment répondu présent, au-delà même de nos espérances" selon Lagisquet. Autre point positif: l'état d'esprit "impeccable". "La saison a été éreintante, cette tournée a été difficile, souligne Lagisquet. S'il y a un reproche qu'on ne peut pas leur faire, c'est du point de vue de la générosité, de l'engagement." C'est effectivement au courage que ce XV de France limité a fait douter les All Blacks à l'Eden Park (23-13) puis à New Plymouth (24-9), avant de céder inexorablement en fin de match. Et le manager Philippe Saint-André de souffler un peu dépité: "si on avait été durant le Tournoi au niveau où l'on a été face aux All Blacks..."
. URGENCES
Dernier du Tournoi des six nations, le XV de France n'a gagné qu'un des huit matches disputés en 2013. "Si on avait voulu augmenter les statistiques, il aurait mieux valu faire une tournée en Roumanie ou aux Fidji, rétorque le manager Philippe Saint-André. C'est en jouant les meilleurs que tu t'améliores et que tu progresses." Reste tout de même une sensation amère de frustration de ne pas valider ces "progrès" par une victoire. D'où l'urgence d'un résultat positif pour insuffler de la confiance à un groupe forcément dans le doute. Une vraie gageure au vu de l'horizon bien chargé, avec la réception des All Blacks puis de l'Afrique du Sud en novembre. L'urgence porte aussi sur l'animation offensive, en panne sèche avec un seul essai inscrit en trois test-matches. "On en a parlé, affirme Lagisquet. On a déjà fait évoluer des petites choses sur le troisième test." Enfin, il devient de plus en plus nécessaire de faire évoluer un système de mise à disposition des internationaux à bout de souffle. "Nos joueurs méritent de courir un 100 m en partant sur la même ligne" que les autres nations, métaphorise PSA qui pointe le manque de préparation. "Si on nous donnait le temps de travailler avec ce groupe... il y a énormément de potentiel", assure le manager, qui "assume les défaites, les statistiques pas bonnes". "On écoute les donneurs de leçon, on travaille, on sait où l'on va et les joueurs savent au fond d'eux qu'ils ne sont pas très loin", positive-t-il encore, malgré tout.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |