Happy Birthday : |
© AFP/Peter Muhly
L'ailier irlandais Keith Earls (C) saisi par l'ailier français Vincent Clerc
et l'arrière du XV de France Yoann Huget lors du Tournoi des six nations, le 9 mars 2013 à Dublin
Le XV de France a sauvé sur le papier son Tournoi des six nations en mettant fin samedi en Irlande (13-13) à une hémorragie de trois défaites, mais il n'y aura guère de satisfaction à retirer de ce résultat arraché aux forceps.
Chassé, le spectre d'une humiliante Cuillère de bois, qui aurait été la première depuis 1957. Repoussée, aussi, la perspective angoissante d'un match de la dernière chance au couteau samedi prochain au Stade de France face à l'Ecosse.
Le XV de France, grâce à un essai un peu miraculeux à six minutes de la fin de Louis Picamoles , s'est donc offert un peu de répit dans ce Tournoi qui prend de plus en plus l'aspect d'un chemin de croix. Battus en Italie (23-18), par le pays de Galles (16-6) puis en Angleterre (23-13), les hommes de Philippe Saint-André n'ont toutefois toujours pas "réappris à gagner".
Dans le Tournoi, en comptant les trois dernières sorties de l'édition 2012 avec un match nul, déjà, contre l'Irlande (17-17) et deux défaites contre le pays de Galles et l'Angleterre, les Bleus n'ont plus goûté à la victoire depuis sept matches. Une première depuis les 14 défaites d'affilée de la période 1924-1927!
Ce nul est donc un résultat en trompe-l'oeil et Saint-André préfère bien sûr l'observer sous l'aspect du "verre à demi-plein".
© AFP/Franck Fife
L'ouvreur du XV de France Frédéric Michalak (d) lors du match contre l'Irlande dans le Tournoi des six nations, le 9 mars 2013 à Dublin
"On montre du caractère. Ce qui est important c'est de voir que les joueurs ont réagi", a soufflé le manager.
Ses joueurs ont en effet su forcer la décision, dans des conditions climatiques difficiles - vent, bruine glaciale - et après avoir couru derrière le score toute la partie face à des Irlandais opportunistes à défaut d'être géniaux.
PSA aura désormais comme charge d'extraire de ces dix dernières minutes chaque goutte d'une confiance qui jusque-là filait entre les doigts des Français.
Il faudra ainsi se réjouir de l'excellente tenue de la mêlée française - le pilier gauche Thomas Domingo a encore livré une prestation énorme - qui a fait vivre un calvaire à son vis-à-vis. C'est d'ailleurs sur une pénalité glanée après une mêlée que Picamoles jouait vite et aplatissait en force pour faire recoller les Bleus (74e).
Indigence
Côté verre à demi-vide, l'indigence de l'attaque française a une nouvelle fois été frappante.
Symbole de cette panne d'inspiration, l'ouvreur Frédéric Michalak, titularisé après avoir été laissé sur le banc en Angleterre. Le Toulonnais a paru incapable d'ouvrir des brèches décisives dans la défense inverse et a manqué deux pénalités en première période qui auraient permis à la France de réduire un écart porté à 13-3 à la pause.
La fébrilité du Toulonnais (30 ans, 63 sél) a contrasté avec l'assurance du jeune ouvreur irlandais Paddy Jackson (21 ans, 2 sél), dont la performance cristallisait les inquiétudes irlandaises. Il n'a ainsi pas tremblé pour réussir deux pénalités à 45 m en première période.
Les Bleus ont accusé également une gestion déplorable de la première période.
© AFP/Franck Fife
Le capitaine du XV de France Thierry Dusautoir
lors du match contre l'Irlande dans le Tournoi des six nations, le 9 mars 2013 à Dublin
"En première mi-temps, avec le vent, on n'a pas été bon du tout, on a manqué d'intensité dans le combat, on n'a pas été bon défensivement", a reconnu PSA.
Ainsi, les Français ont été surpris d'entrée par le capitaine irlandais Jamie Heaslip , qui aplatissait un ballon porté à la suite d'une touche, un secteur qui a été le fer de lance du jeu irlandais (11e).
Heureusement pour les Bleus, le XV du Trèfle s'est montré également brouillon, en particulier lors d'une seconde période soporifique, si l'on omet les dernières minutes.
Le scénario est au final cruel pour l'Irlande et son centre emblématique Brian O'Driscoll qui, pour probablement sa dernière sortie sous le maillot vert à Dublin, et comme lors des deux derniers matches, contre l'Angleterre (12-6), puis en Ecosse (12-8), a vu la victoire lui échapper d'un cheveu.