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© AFP/Pascal Pavani
Le Toulousain Louis Picamoles
(au sol) passe le ballon à son coéquipier Jean Bouilhou
(g.) face au Racing Métro en barrage d'accession aux demi-finales du Top 14, le 10 mai 2013 à Toulouse
Le Stade Toulousain a entretenu l'espoir de conserver son titre de champion de France en se qualifiant pour les demi-finales, grâce à une victoire 33 à 19 bâtie tout en puissance face au Racing-Métro en barrages, vendredi au Stadium.
Obligé pour la première fois de son histoire de passer par les barrages, le Stade Toulousain, vainqueur des deux dernières éditions du Top 14, a donc fait respecter son statut. Eliminé dès la phase de poules en Coupe d'Europe, passé dans l'ombre de Toulon et Clermont jusque-là tant au niveau du jeu que des résultats, Toulouse peut donc encore espérer sauver sa saison.
Se profile désormais Toulon, en demies au stade de la Beaujoire de Nantes le vendredi 24 mai, un remake de la dernière finale au Stade de France (18-12). Le RCT sortira alors d'une finale de Coupe d'Europe (18 mai) qui s'annonce éreintante face à Clermont, ce dont les hommes de Guy Novès entendent bien profiter.
Entretemps, Toulouse, bien qu'en net progrès sur ses carences défensives, s'escrimera à régler quelques lacunes encore affichées vendredi face au Racing, notamment le préoccupant déchet dans le jeu courant, comme les irritantes erreurs de transmission.
Pour le Racing, cette défaite marque la fin d'un cycle, avec le départ annoncé de plusieurs joueurs et de l'entraîneur Gonzalo Quesada , et l'arrivée d'une constellation de stars. L'échec est toutefois très relatif pour les Ciel et Blanc, moribonds en novembre et auteurs d'une belle remontée pour arracher leur place en phase finale.
Vendredi, devant 30.000 spectateurs chauffés à blanc, les Racingmen ont entretenu le suspense une mi-temps, jusqu'à ce que le rouleau compresseur toulousain et son fer de lance Louis Picamoles haussent le ton.
Devant d'une courte tête à la pause (14-11), les Toulousains, bien que nourris de belles intentions, avaient paru incapables de concrétiser leurs temps forts.
Impitoyable machine
Il y eut certes un éclair signé Yannick Jauzion : le "vieux" centre de 33 ans, qui vit ses derniers matches en Rouge et Noir, s'engouffrait dans l'intervalle et transmettait acrobatiquement au jeune Gaël Fickou pour l'essai (18). Une passation de pouvoir toute symbolique.
Le Racing répliquait grâce aux jambes d'un autre vétéran, Sireli Bobo (37 ans). Ballon à une main à la Fidjienne, l'ailier servait d'une chistera Masi Matadigo, virevoltant 3e ligne qui s'offrait un dernier crochet sur Jean-Marc Doussain pour aplatir (36).
Inefficace au large, c'est au près et en puissance que le Stade Toulousain mettait la main sur le match, dans un début de seconde période intense et à sens unique. Et comme souvent cette saison, que ce soit avec le XV de France ou en club, Louis Picamoles se distinguait, aplatissant un ballon porté toulousain (24-11, 53).
Le Racing avivait certes la flamme en répliquant dans la foulée, par un essai sur l'aile du centre Henry Chavancy, exploitant parfaitement un ballon de relance (24-16, 56).
Mais, inexorablement, l'impitoyable machine toulousaine était lancée. Au fur et à mesure de la partie, le contraste devenait saisissant entre des Rouge et Noir survoltés et des Racingmen mâchés, en perte totale de lucidité et nerveux.
Méthodiquement, Luke McAlister sanctionnait au pied l'indiscipline adverse, notamment dans le jeu au sol, pour creuser un avantage définitif et conforme aux lettres de noblesse toulousaines.