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L'accouchement du Grand Stade de la Fédération française de rugby est en bonne voie et devrait débuter en 2017, assurent les porteurs du projet, en dépit d'oppositions marquées jusqu'au sein même de la FFR.
Là, c'est un rapport défavorable de la Cour des comptes; ici la sortie fracassante du N.2 de la FFR contre l'idée d'une nouvelle enceinte; ou là encore la tribune d'un économiste qualifiant l'ouvrage de "pure folie". Les dernières semaines n'ont guère été clémentes pour les 82.000 places, le toit rétractable et les ambitions de création du Grand Stade, dont l'implantation est prévue à Ris-Orangis (Essonne), à 35 km au sud de Paris.
Pourtant, les contours du projet se dessinent chaque jour un peu plus, promet Stéphane Raffalli, maire (PS) de Ris-Orangis.
"Il y a des avancées opérationnelles dans le dossier qui lui donnent un caractère inéluctable", avance-t-il auprès de l'AFP, se référant notamment à la procédure de révision du plan local d'urbanisme (PLU) qui devrait aboutir "mi-2017" et au permis de construire qui serait délivré en suivant.
"On veut investir le stade en 2021. Donc poser la première pierre en 2017", insiste de son côté Serge Blanco , vice-président de la FFR, qui voit en l'enceinte un outil indispensable pour augmenter les revenus d'un rugby français en difficulté. Les premières retombées financières pour le secteur amateur ou le XV de France sont attendues "entre 15 et 20 ans" après avoir pris possession des lieux.
Sur les 600 millions d'euros que devrait coûter le Grand Stade, il est prévu que 200 M EUR seront financés en fonds propres et la FFR s'active pour trouver des investisseurs nationaux et internationaux. Selon une source proche du dossier, des discussions seraient assez avancées pour sécuriser près des deux-tiers des capitaux propres.
-Engagements pris, engagements tenus-
Sur les 400 millions d'euros restants, issus d'emprunts bancaires et pour lesquels les collectivités locales vont se porter garantes, il n'y a officiellement pas d'inquiétudes à nourrir. Même si le Conseil départemental de l'Essonne, qui a changé de majorité politique en mars 2015, accuse une dette d'environ 1 milliard d'euros.
"Des engagements ont été pris. Le président du Conseil départemental a annoncé clairement vouloir les respecter", rassure Serge Blanco .
Interrogé par l'AFP, François Durovray, le président (LR) du Conseil départemental, confirme: "Tout le monde autour de la table veut que ce projet aboutisse".
Ces volontés suffiront-elles cependant dans un contexte incertain ?
Au niveau national, élections présidentielle puis législatives de la mi-2017 pourraient rebattre la donne politique et amener l'Etat, plutôt en retrait jusque-là, à entrer en jeu. Car en arrière-plan, il en va aussi de l'avenir du Stade de France qui, déserté par le rugby, pourrait se transformer en fardeau économique.
L'Etat qui encourage d'un côté les Fédérations à trouver leurs propres ressources, peut-il tordre le bras à la FFR afin qu'elle reste à Saint-Denis ?
"On voit bien que ça heurte un certain nombre d'intérêts. Mais les fondements (du projet) sont suffisamment puissants pour dépasser les aléas politiques", tempère M. Raffalli. "Je ne crois pas que l'Etat, quel que soit son gouvernement, soit en mesure de dire à la Fédération, quel que soit son président, vous signez-là, dans cette enceinte, et c'est tout."
-Réticences internes-
En fait, le principal obstacle vient de l'intérieur même de la FFR qui élira en décembre prochain un nouveau Comité directeur et peut-être un nouveau président. Vu l'ampleur du projet, le Grand Stade cristallise les débats et est aussi un moyen de se démarquer de l'actuel patron, Pierre Camou.
L'ancien sélectionneur du XV de France Bernard Laporte , candidat déclaré, a ainsi fait part de son opposition. Plus étonnant, le secrétaire général de la FFR Alain Doucet, qui pourrait présenter une liste, a publiquement exprimé ses réticences tandis qu'au sein du Comité directeur actuel, quelques membres s'interrogent à mots couverts sur la pertinence du projet.
"Nos investisseurs ne s'occupent pas de savoir si M. Untel ou Untel sera président de la Fédération", poursuit M. Blanco, qui n'entend pas laisser le calendrier électoral entraver la bonne marche du projet.
"S'il y a besoin de signer, nous signerons certaines choses", promet-il. "Tout sera soumis au vote du comité directeur, qui ira dans un sens ou un autre. Mais on ne va pas retarder les échéances si on doit continuer à avancer".
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