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© AFP/Lionel Bonaventure
Le capitaine du Stade Français Sergio Parisse
et celui du Leinster Jamie Heaslip
(à droite) posent avec la coupe du Challenge européen, le 16 mai 2013 à Dublin
Le Stade Français rêve d'illuminer sa décevante saison avec un exploit vendredi à Dublin (21h00): remporter le Challenge européen sur la pelouse des Irlandais du Leinster, double champion d'Europe en titre.
Les Parisiens savent qu'il leur faudra "un miracle", dixit son entraîneur des trois-quarts Christophe Laussucq, pour faire chuter ce grand d'Europe dans son stade. Mais "personne n'est imbattable. Ce ne sera peut-être pas du 50-50 parce qu'on joue chez nous mais les deux équipes peuvent gagner", s'empresse de tempérer l'entraîneur Joe Schmidt.
Pourtant entre le Stade Français, 10e du Top 14, et le Leinster, qui a remporté trois des quatre dernières Coupes d'Europe (2009, 2011, 2012), le fossé est immense.
"C'est une équipe qui n'a rien à faire en Challenge européen", soupire Laussucq. Avec une ossature d'internationaux irlandais (Healy, Heaslip, O'Brien, Sexton, O'Driscoll...), la province de Dublin a développé un des jeux les plus complets du continent, avec un paquet d'avants puissant et mobile et des trois-quarts d'une grande qualité technique.
Mais les Dublinois ont été sortis de leur poule de Coupe d'Europe par Clermont et reversés dans la "petite" Coupe d'Europe. Ils ont sans surprise survolé leur quart et leur demi-finale, balayant les London Wasps (48-28) puis Biarritz (44-16).
La tâche qui attend les Parisiens s'annonce colossale. Il leur faudra résister physiquement aux démolisseurs de troisième ligne Sean O'Brien et Jamie Heaslip et conserver une organisation cohérente face aux longs enchaînements de jeu irlandais. Une véritable épreuve qui peut virer au cauchemar pour la 12e défense du Top 14, d'autant qu'elle verra entrer en jeu en deuxième période plusieurs habituels titulaires du Leinster (Healy, Strauss, Cullen, Jennings...) placés sur le banc par l'entraîneur Joe Schmidt.
Les Parisiens pourront toutefois voir un espoir dans la présence de nombreux jeunes dans le XV de départ adverse mais surtout dans le forfait de Brian O'Driscoll , touché au dos.
"On est comme l'Italie avant de jouer l'Irlande dans le Tournoi des six nations", estime Sergio Parisse , le capitaine parisien et de la Squadra Azzurra qui a renversé les pronostics face au XV du Trèfle en mars dernier (22-15).
"Il faudra être libérés, ne pas avoir peur, ajoute-t-il. On sait qu'on n'est pas favoris, qu'on joue face à
une équipe habituée à ce genre de matches. Nous, on a beaucoup de jeunes mais on a vu que quand on joue notre rugby sans se poser de questions, on montre de belles choses".
Depuis l'annonce du départ des entraîneurs Christophe Laussucq et David Auradou et de plusieurs joueurs (Contepomi, Wright...), le groupe parisien montre un nouveau visage, comme libéré de toute pression et animé de la volonté de prouver sa valeur.
A la peine à l'extérieur depuis plusieurs saisons, les Parisiens se sont en effet ouvert la route de Dublin en allant s'imposer chez les Anglais de Bath (36-20), puis à Perpignan (25-22).
Anciens (Rabadan, Parisse, Dupuy...) et jeunes (Plisson, Bonneval, Slimani, LaValla...) savent la chance inespérée qu'ils ont de racheter des mois de contre-performances. Une victoire offrirait au club son premier titre européen (après avoir échoué en finales de Coupe d'Europe en 2001 et 2005 et de Challenge européen en 2011) et le qualifierait également pour la Coupe d'Europe la saison prochaine. Ce serait aussi une belle revanche pour un groupe qui va se disperser dans les prochaines semaines.
Mais leurs adversaires veulent aussi marquer l'histoire avant de refermer le chapitre Joe Schmidt, leur entraîneur depuis 2010 qui prendra les rênes de la sélection irlandaise à la fin de la saison. Le Challenge européen est pour eux la première marche vers un doublé titre européen - Ligue celtique encore jamais réalisé.