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L'atypique Billy Twelvetrees, desservi jusque-là par sa polyvalence et son manque d'impact physique, s'est affirmé lors du Tournoi des six nations comme le trait d'union de l'Angleterre, entre l'ouvreur Owen Farrell et des centres bodybuildés.
Joueur incasable ou choix par défaut, le trois-quarts de Gloucester a cette fois-ci profité des absences de Brad Barritt ou Manu Tuilagi, notamment, pour apporter au jeu offensif anglais un supplément de richesse et de diversité avant le dernier match samedi en Italie.
Celui qui ne compte que 12 sélections (3 essais) depuis février 2013 aurait pourtant pu être le grand perdant de la tournée d'automne, lors de laquelle il a été particulièrement critiqué en raison d'un sens tout personnel de la défense.
"Je suis extrêmement déçu d'avoir laissé tomber les gars, avait-il confessé en novembre après la victoire contre l'Australie (20-13) lors de laquelle il était passé au travers. J'avais un travail à faire mais j'ai été nul".
"Contre l'Irlande (victoire 13-10 au final), ça passe ou ça casse pour Twelvetrees, assurait même début février l'ex-N.9 anglais Matt Dawson . Parce que, pour moi, sa présence, dans un secteur en progrès, est un problème. Twelvetrees se retrouve au milieu de l'excellence. Il est solide, mais quand on a de l'ambition, ce n'est pas assez. Il peut défendre bien et faire de belles courses, le fait est qu'on ne le voit pas dans les regroupements".
Changement de ton pourtant lundi, au lendemain d'un match époustouflant contre les Gallois, avec notamment un délice de passe au pied sur le deuxième essai, qui fait suite à un Tournoi marqué du sceau de la constance.
"Il a répondu aux critiques, écrivait ainsi The Times. L'épanouissement de Twelvetrees, qui a fourni son meilleur match sous le maillot, est une révélation. Avec Burrell, c'est la meilleure paire que l'Angleterre a pour la décennie à venir".
"Billy Twelvetrees s'affirme comme un meneur de jeu, poursuivait The Guardian. Il a saisi l'opportunité de faire partie des plans de Lancaster", qui l'avait jugé "décevant" début novembre.
"Je travaille tout le temps sur l'aspect défensif, a reconnu le joueur. Mettre la pression sur l'adversaire, le forcer à commettre des erreurs, c'est une constante de notre jeu. Il faut plaquer et dominer physiquement son adversaire. Je suis très concentré pour améliorer ce domaine-là".
- "Grande force mentale" -
Formé à Leicester, où en raison d'un jeu de mots il avait été surnommé "36", comme 12 (twelve) fois 3 (three), le centre de 25 ans s'est révélé en 2e division à Bedford, où il a inscrit 18 essais lors de son prêt en 2008.
Revenu chez les Tigers, où il était barré par Toby Flood notamment, il a alors patienté le plus souvent dans l'antichambre avant de rejoindre Gloucester en 2012.
Un excellent début de saison l'a propulsé jusqu'au XV de la Rose quelques mois plus tard, et lui a même valu d'être appelé comme remplaçant lors de la Tournée des Lions.
"Il a une grande force mentale, explique ainsi Nigel Davies, son entraîneur à Gloucester. A ce poste de 12, il a une combinaison de qualités assez unique. Il peut tout aussi bien recourir à un jeu physique fait de gestes subtils qu'utiliser son jeu au pied".
"Il est comme ces joueurs entre le centre et le demi-d'ouverture que les Néo-Zélandais appellent le cinq-huitièmes, développait dernièrement Lee Kiss, l'adjoint irlandais. Ce qui permet à l'Angleterre d'améliorer son jeu d'attaque en lui permettant de sortir des deux côtés du regroupement. Il a développé un jeu très structuré, très réfléchi. C'est essentiel car cela bénéficie à Farrell à l'ouverture".
L'Angleterre, qui cherche depuis des mois la bonne formule pour être aussi efficace derrière que devant lors de son Mondial en 2015, a peut-être trouvé le chaînon manquant.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |