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© AFP/Franck Fife
Benjamin Kayser
(à g.) et Thomas Domingo
(à d.) plaquent le demi de mêlée australlien Nick Phipps lors de France-Australie samedi 10 novembre au Stade de France.
Contraint par de courtes périodes de préparation, le XV de France de Philippe Saint-André s'appuie, comme ceux de ses prédécesseurs, sur une défense de fer qui sera une clé de la réussite face à l'Argentine, samedi à Lille.
Samedi dernier, les Bleus ont privé l'Australie d'essai. En onze rencontres jouées cette année par les Wallabies depuis les test-matches de juin face au pays de Galles, seuls les All Blacks y étaient parvenus (18-18 dans la dernière manche de la Bledisloe Cup, 22-0 en 2e journée du Four Nations).
"Ca marque le coup, c'est important pour la confiance. Même devant notre ligne, on a su bien défendre", estime le talonneur Dimitri Szarzewski .
"On avait mis beaucoup de rigueur durant la semaine", souligne le troisième ligne Yannick Nyanga . "On a plus rapidement vu les fruits de notre travail défensif qu'offensif parce qu'en attaque, il faut une alchimie supplémentaire, il faut plus de matches".
Historiquement, le XV de France s'est souvent retrouvé autour de sa défense, pierre angulaire du Grand Chelem dans le Tournoi des six nations 2010 et surtout du redressement en phase finale de la dernière Coupe du Monde après une première phase catastrophique.
"Comme on ne passe pas beaucoup de temps ensemble, il y a deux façons de voir les choses: soit on cherche à valoriser notre fonds de commerce, soit on cherche à toujours s'adapter à l'adversaire, au risque de s'appauvrir", explique l'entraîneur des avants Yannick Bru .
"On cherche à assurer notre progression. On sent qu'on a des acquis sur nos systèmes défensifs --et certains repères offensifs aussi--, qu'il y a des choses qui sont mieux intégrées. Ce n'était pas vraiment le cas lors du dernier Tournoi des six nations. Chaque séance, c'était du rabâchage", souligne-t-il.
Si l'ancien treiziste David Ellis qui officiait sous Laporte et Lièvremont n'est plus dans l'encadrement, "PSA" possède avec son entraîneur des trois-quarts Patrice Lagisquet un des plus grands experts français dans ce domaine.
"Notre système défensif reste le même: l'envie de monter fort et de réduire le rapport espace-temps des attaquants. C'est la base du très haut niveau", résume Bru.
Face aux Wallabies, outre un engagement sans faille, la défense française a été d'une remarquable efficacité collective (placement et replacement) et individuelle (190 plaquages réussis pour 21 ratés).
Elle s'est montrée homogène avec une grosse agressivité et une précision gestuelle autour des "rucks" pour ralentir les enchaînements et récupérer des ballons, et avec des montées en ligne rapides et coordonnées pour limiter la prise d'initiative et les solutions de jeu adverses.
Elle a toutefois connu quelques couacs dans le jeu au pied. "On n'a pas trouvé de bonnes touches, ce qui nous a contraint à défendre énormément et à +puiser+ encore plus parce que les Australiens ne rendaient pas le ballon", note Florian Fritz , qui a le jeu au pied le plus puissant des trois-quarts français, mais peu utilisé au Stade de France.
"Ce sera un point-clé de ce week-end: sortir le ballon du terrain pour s'éviter ces longs temps de jeu", estime le Toulousain.
Les Pumas ont en effet affiché face aux Gallois leur solidité physique et une étonnante capacité à jouer dans la défense, avec des passes après contact, qui poseront un défi certainement supérieur à celui posé par l'Australie.