Happy Birthday : |
© AFP/Pascal Pavani
Le jeune centre de Toulouse, Gaël Fickou (de face), lors d'un match de Coupe d'Europe contre Leicester, le 14 octobre 2012 à Toulouse.
A 18 ans seulement, Gaël Fickou s'est imposé en quelques matches au centre de l'attaque du Stade toulousain, un exploit qui lui a valu une première convocation en équipe de France pour préparer la tournée d'automne.
"Si vous (les médias, ndlr) lui foutez la paix quelque temps, peut-être qu'un jour Gaël pourra servir le rugby français", déclarait récemment Guy Novès, le manageur des doubles champions de France en titre.
Le jeune centre, venu de Toulon cet été, pourrait lui donner raison plus vite que prévu. Révélation du début de saison, il a été convoqué la semaine dernière par Philippe Saint-André dans le groupe élargi de 33 joueurs qui préparera en fin de semaine prochaine les tests-matches de novembre contre l'Australie, l'Argentine et les Samoa.
Fickou a crevé l'écran en seulement sept matches sous le maillot toulousain - cinq en Top 14 et deux en Coupe d'Europe -, parmi lesquels une performance saluée du titre honorifique d'homme du match pour sa première apparition et son premier essai en Coupe d'Europe contre Leicester (23-9).
Après ce match, le quotidien anglais The Guardian, avait dressé un portrait dithyrambique du jeune homme évoquant "un joueur racé et élégant, comme on n'en fait plus depuis Jeremy Guscott ". Adversaire du jour, l'ouvreur anglais Toby Flood parlait du "nouveau Wesley Fofana (...) un joueur à surveiller".
Devant tant de louanges, le natif de la Seyne-sur-Mer reste mesuré: "Je vis un début de saison incroyable, mais je reste concentré sur le travail à accomplir pour continuer à progresser".
"Il a une maturité exceptionnelle pour son âge", estime Jean-Michel Rancoule, le responsable du recrutement toulousain qui a réussi à le débaucher de Toulon, son club formateur.
Sur la Rade, son départ reste en travers de la gorge du manager général du RCT, Bernard Laporte . "Quand on a une pépite comme ça, on la ficelle", a-t-il regretté.
Le président Mourad Boudjellal a fait amende honorable: "On estimait qu'il avait encore besoin de quelques mois, il nous a donné tort".
Fickou lui-même, qui devait d'abord continuer à faire ses gammes avec les Espoirs et vient tout juste de décrocher son bac, reconnaît que tout "ça va un peu vite".
Sur le terrain, il a poussé vers le banc une référence, Yannick Jauzion (34 ans, 73 sélections), son association avec Florian Fritz semblant l'option privilégiée de l'encadrement toulousain.
Sa précocité bluffe aussi ses partenaires. L'ex-All Black Luke McAlister parle de quelqu'un de "très calme, humble, à l'écoute et qui peut devenir un grand joueur".
Pour l'ailier Vincent Clerc , Fickou "n'est pas une surprise". "C'est bien qu'il intègre le groupe France dès maintenant (...) Il n'y a pas d'âge quand on est performant", ajoute-t-il.
Clément Poitrenaud abonde. Lui-même "lancé dans le grand bain à 19 ans", il se souvient de ses débuts en équipe de France comme d'"une très bonne expérience".
"C'est un rêve", déclarait Fickou après sa convocation en Bleu. "Maintenant il va falloir se réveiller et être bon".