Happy Birthday : |
On efface tout et on recommence: à onze mois du Mondial, c'est un XV de France remanié et rajeuni qui est sommé de faire souffler le mistral du changement, samedi (17h45) face aux Fidji au stade Vélodrome de Marseille.
La manoeuvre est osée mais y avait-il le choix? Il fallait bien tenter quelque chose pour sortir le XV de France du marasme: 11 victoires seulement depuis début 2012 pour deux nuls et 16 défaites.
Triste bilan comptable, aggravé par ce sentiment d'accablement et de déréliction né de la tournée de juin en Australie. Au-delà des trois échecs "down under", le manager Philippe Saint-André et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet gardent en travers de la gorge le manque d'investissement d'une partie de leur troupe. Insuffisant dans le jeu et l'esprit, ont-ils décrété.
L'urgence de la situation et la volonté de reprendre la main ont donc dicté certaines décisions radicales, comme la mise au rancart des demis de mêlée Maxime Machenaud et Morgan Parra , du pilier Thomas Domingo ou encore du troisième ligne Fulgence Ouedraogo .
Si l'on ajoute l'habituelle cohorte de blessures (Szarzewski, Dulin, Trinh-Duc, Bonneval...) ou méformes (Picamoles, Nyanga), ce sont dix novices qui ont préparé à Marcoussis (Essonne) les tests d'automne.
Avant de retrouver les Wallabies le 15 novembre au Stade de France, puis l'Argentine la semaine suivante, les Bleus s'offrent une mise en jambes a priori abordable face aux Fidji, 12e nation mondiale contre laquelle ils n'ont jamais perdu en huit confrontations.
Mais voilà, jamais ce XV de France n'a respiré la sérénité, et l'injection d'une nouvelle charnière Tillous-Borde/Lopez, la 13e de l'ère Saint-André, d'une association inédite en troisième ligne, la 22e en 29 matches, ainsi que de trois bizuths chez les trois-quarts au coup d'envoi, n'offre que de vagues garanties en la matière.
On l'a bien compris toutefois, les Bleus seront attendus d'abord sur l'enthousiasme déployé, si cher au parrain du XV de France Serge Blanco , venu épauler l'encadrement depuis septembre.
- 'Fierté du maillot' -
"Jouer avec l'équipe de France, ce n'est pas un match supplémentaire dans une longue saison, c'est un événement, martèle ainsi Saint-André. Il faut avoir la fierté du maillot. Si tu as ça, le reste arrive".
Cette fierté, l'arrière Scott Spedding, 28 ans et aucune sélection, l'a exprimée à l'envi cette semaine. D'origine sud-africaine mais détenteur depuis deux mois d'un passeport français, il incarne la volonté d'ouverture et le pragmatisme de l'encadrement qui a choisi d'aligner ceux qu'il juge les meilleurs, peu importe les racines ou les polémiques.
Spedding cotoiera ainsi au coup d'envoi le troisième ligne Bernard Le Roux, élevé aussi au pays des Boks, tandis que le pilier Uini Atonio, d'ascendance samoane et né en Nouvelle-Zélande, ou le demi de mêlée Rory Kockott, également Sud-Africain, pourraient étrenner leurs galons d'internationaux s'ils sortaient du banc.
"Je peux vous assurer que dans leur investissement, leur communication et leur férocité, ils ont de la joie à jouer pour nous", a promis "PSA".
Si révolution il y a dans le choix des hommes, à l'image aussi du jeune ailier Teddy Thomas (21 ans, 0 sél) et du centre Alexandre Dumoulin (25 ans, 0 sél), il n'y en aura guère dans le jeu. L'inexpérience du groupe plaide en effet pour des ambitions minimales.
"On ne va plus se prendre la tête, en faisant des choses que l'on sait faire, simples, efficaces, qui permettront de mettre de l'intensité et de l'empreinte physique dans nos matches", résume ainsi le deuxième ligne Pascal Papé.
Une sobriété censée endiguer les éclairs de génie attendus des talents bruts fidjiens, parmi lesquels on retrouve de nombreux infiltrés. Neuf joueurs dans le XV de départ évoluent effectivement en France, dont le meilleur marqueur actuel du Top 14 Alipate Ratini et celui de l'exercice précédent Metuisela Talebula.
De quoi offrir quelques frissons à la défense des Bleus, obligée de serrer les dents sous peine d'offrir au stade Vélodrome le piètre spectacle d'une des plus cuisantes humiliations de l'histoire du rugby français. Voilà qui ferait tomber à plat le message rabâché depuis deux mois.
Les XV de départ
France: Spedding - Huget, Dumoulin, Fofana, Thomas - (o) Lopez, (m) Tillous-Borde - Le Roux, Chouly, Dusautoir (cap.) - Maestri, Papé - Mas, Guirado, Ménini
Fidji: Talebula - Votu, Tikoirotuma, Botia, Ratini - (o) Ralulu, (m) Matawalu - Qera (cap), Matadigo, Waqaniburotu - Ratuniyarawa, Nakarawa - Saulo, Koto, Ma'afu
Remplaçants
France*: Kayser, Atonio, Chiocci, Flanquart, Vahaamahina, Ollivon, Kockott, Tales, Bastareaud, Mermoz
Fidji: Veikoso, Yanuyanutawa, Colatei, Soqeta, Ravulo, Seniloli, Nadolo, Nagusa
* Deux joueurs dans cette liste prendront place en tribunes samedi
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |