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Le puissant centre Jonathan Danty a depuis un an entamé une métamorphose technique et physique, récompensée par un statut de titulaire au Stade Français et une première convocation à 21 ans avec le XV de France.
Forcément, il s'est fait chambrer par ses coéquipiers jeudi, à son retour de Marcoussis (Essonne), où il avait été appelé pour faire le nombre lors de la dernière séance après la blessure de Wesley Fofana. "On l'a même consulté pour savoir s'il sentait que l'entraînement était adapté à ses qualités, à son niveau, ou s'il fallait changer quelque chose", déclare à l'AFP en souriant Gonzalo Quesada , à la veille du déplacement à Toulouse en Top 14.
Sans l'arrivée du manager argentin, à l'été 2013, la carrière de Danty aurait cependant pu s'écrire loin de Marcoussis. Lancé à 19 ans en 2011 par Michael Cheika dans l'élite "un peu par défaut", selon lui, en l'absence de nombreux internationaux retenus au Mondial, le centre vit une deuxième saison blanche au Stade Français, la faute à deux grosses blessures à l'épaule gauche.
"Je ne savais pas trop si on comptait sur moi, il ne me restait qu'un an de contrat et je me suis posé la question de savoir s'il ne valait pas mieux aller en Pro D2", raconte Danty avec son cheveu sur la langue.
"Gonzalo m'a alors appelé, m'a rassuré, et m'a dit qu'il comptait sur moi. +Bosse pour jouer et on fera un point en fin de saison+, m'a-t-il dit. Il a peut-être changé ma carrière", ajoute-il.
- 'Pas conscience des efforts à faire' -
Sélectionné dans toutes les catégories de jeunes, Danty a alors fait évoluer un jeu reposant jusque-là uniquement sur ses capacités physiques hors normes.
"Il jouait même numéro 8 jusqu'en cadets, car c'était un dominant, avec déjà une grosse capacité à avancer", se souvient Bertrand Terrier, qui l'a vu débarquer au Paris Université Club (PUC) à 15 ans, avant de l'entraîner au pôle Espoirs de Marcoussis puis en jeunes au Stade Français.
"Mais le problème des dominants, c'est qu'ils ne s'appuient que sur leurs caractéristiques physiques. Rabah (Slimani, pilier du Stade Français) était un peu comme ça, avant d'avoir le déclic et de se mettre à bosser", poursuit le formateur.
Danty, gamin du 18e arrondissement de Paris, se met donc à travailler à l'été 2013. D'abord physiquement, grâce à l'arrivée du préparateur physique Alex Marco, qui le fait descendre de 114 à 108 kg.
"Je n'avais pas forcément conscience de tous les efforts à faire, en termes de sommeil, d'alimentation et d'entraînement, pour être vraiment professionnel", reconnaît Danty, surnommé "Fatou" depuis ses années au PUC, après un retour de vacances en Guadeloupe où il avait un peu abusé de la cuisine familiale.
- 'Plus de variété dans mon jeu' -
"J'ai aussi fait beaucoup de gainage, de proprioception pour renforcer mon épaule et le haut du coprs. Avant, je ne pouvais faire qu'un match sur trois car mon corps ne pouvait pas enchaîner", poursuit-il.
La métamorphose est également technique. Catalogué comme un "coffre à ballons", Danty a "beaucoup travaillé le jeu avant contact, les courses de leurre, le jeu avec et sans ballon" avec Quesada et son adjoint pour les lignes arrières, Jeff Dubois.
"J'avais un peu tendance à aller tout droit et créer un ruck. Il fallait absolument que je mette plus de variété dans mon jeu, que je crée des intervalles pour ajouter plus de cordes à mon arc", admet-il.
"Je me souviens encore de ses premiers entraînements de présaison l'année dernière... Techniquement il avait quelques limites, mais il a beaucoup progressé, et le principal mérite lui revient. On profite en attaque et en défense de sa qualité de contact, mais on compte aussi vraiment sur lui pour faire jouer les autres, venir en leurre", explique Quesada, qui le juge "toujours dans une phase de progression". Et qui avait donc bien fait de décrocher son téléphone voilà plus d'un an.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |